S’abonner au mag
  • France
  • Ligue 1
  • J1
  • Monaco/Lorient (1-2)
  • Billet d'humeur

Haro sur Monaco : Footix en veut pour son fric !

Chérif Ghemmour
Haro sur Monaco : Footix en veut pour son fric !

Footix a souvent des travers opportunistes relous et son mauvais rôle habituel, c'est quand il vole au secours de la victoire (en gros, ça chante quand ça gagne). Mais Footix devient vraiment détestable quand il devient consommateur frustré. Sa cible actuelle ? L'AS Monaco, coupable de ne pas être le parfait alter ego du PSG. La défaite de dimanche soir contre Lorient (1-2) annonce déjà de beaux lynchages…

Super Monaco vs Super PSG ?

Mettez-vous à la place de Footix… Avec la remontée de l’ASM en L1, on lui avait survendu la saison dernière un super Monaco capable de titiller un PSG stratosphérique et beaucoup trop dominateur. On lui promettait que le Rocher livrerait à la tour Eiffel un duel hyper serré avec un suspens garanti qui durerait jusqu’à la toute dernière journée, avec quand même la victoire parisienne au bout (faut pas déconner !). Et Footix a acheté, bien sûr… D’autant plus qu’avec des Russes très riches et dépensiers, avec le grand Ranieri comme coach et avec des très belles recrues payées ou salariées à prix d’or (Falcao en tête, plus Moutinho, Toulalan, Carvalho, Abidal, Lucas Ocampos et James Rodríguez), on tenait le challenger rêvé pour faire de l’ombre à Paris entre midi et quatorze heures. Mieux ! L’ASM a mené grand train jusqu’à la 10e journée en leader séduisant devant le PSG. Footix heureux en avait pour son argent… Sauf que la puissance de feu de Paris Qatar a logiquement fait la différence, au point de cannibaliser à nouveau cette pauvre L1 : en reprenant au Rocher la première place pour ne plus la lâcher, Paris a tué tout suspens. Et c’est à ce moment précis que Footix a fait chauffer le goudron pour y plonger l’ASM, incapable de concurrencer Paris jusqu’au bout… Claudio Ranieri a le plus morflé : on lui a reproché ses changements de système, ses coachings en cours de matchs pas toujours bien compris. On a insisté sur son palmarès pas très fourni au point de le faire passer pour « le » loser éternel des bancs de touche. On lui a fait porter le chapeau de la blessure de Falcao, aligné en Coupe de France contre les amateurs de Chasselay. On a rappelé aussi que l’ASM ne jouant pas l’Europe, elle se devait de briller en championnat, alors quoi, enfin, merde ! Et pourtant…

Son ASM jouait bien, parfois très bien. L’équipe qui revenait de L2 étalait une identité de jeu et des automatismes incroyables pour un promu que seul l’argent ne pouvait pas expliquer. Le bon Claudio ressassait humblement que le PSG était beaucoup plus riche, beaucoup plus en avance dans son projet sportif et que lui faisait de son mieux pour rester au contact de Paris et pour décrocher cette deuxième place qualificative pour la C1. Que dalle ! Monaco avait trahi. Monaco avait rompu le contrat de confiance avec le consommateur de L1 et le SAV débordait d’invectives. La saison s’acheva sur le sacre parisien et Monaco finit deuxième à 9 longueurs, avec 80 points (record du club en L1) et 23 victoires pour 4 défaites. Monaco avait même tenu deux fois en échec l’armada zlatanesque (deux 1-1 en championnat). Mais non ! Ça ne suffisait pas. C’est donc avec satisfaction que Footix salua le limogeage de Ranieri dont l’incompétence avait gâché ses weekends de L1. Footix spéculait alors sur la saison à venir : les moyens illimités de Rybolovlev pas encore entravés par le FPF (fair-play financier) achèteraient un super coach, des super recrues et un super statut de co-favori avec le PSG pour 2014-2015. Sauf que…

Rybolovlev n’est pas Claude Bez…

Sauf que Rybolovlev n’a pas engagé contre le PSG l’escalade nucléaire qu’on attendait de lui : pas question pour lui de surenchérir sur les mises de fonds pharaoniques déployées par le Paris Qatar Club. Pas question de se ruiner en achats démesurés dans un combat inégal. C’est le « modeste » Leonardo Jardim qui a succédé à Ranieri et le mercato monégasque n’a toujours pas réellement démarré. Pire ! James Rodríguez a été vendu au Real pour une somme à culbute (on parle de 90 millions d’euros, soit le double de son achat au Porto FC l’été dernier)… Deux flash-back pour essayer de comprendre pourquoi Dmitry se montre très regardant et près de ses sous sur le « projet AS Monaco » . Au printemps dernier, Dmitry Rybolovlev s’est d’abord pris une grosse cartouche dans la procédure de divorce entamée par son ex-épouse et qui l’a condamné à lui céder la quasi-moitié de son immense fortune… Cet épisode judiciaire ruineux a bien sûr compté, mais il faut remonter à fin 2011 pour comprendre également pourquoi Rybolovlev ne jouera pas à la roulette russe avec les Qataris pour juste faire plaisir à Footix. Déjà, quand il a racheté le club de Monaco moribond (lanterne rouge de L2 en décembre 2011 !) il y a presque trois ans, Rybolovlev considérait qu’il faisait une faveur à la famille princière liée de tout temps à l’ASM. En échange, Dmitry souhaitait devenir citoyen monégasque pour se prémunir de poursuites judiciaires diverses et sans doute pout faire fructifier certaines affaires sur le Rocher… Ce ne sont donc pas vraiment des réelles considérations sportives qui ont inspiré l’oligarque russe à investir dans l’AS Monaco : il faut s’en souvenir sans cesse pour bien comprendre qu’il pourrait se désengager du club à n’importe quel moment. C’est fâcheux, mais c’est ainsi. Sans Rybolovlev, l’ASM serait actuellement en National… Enfin, l’année dernière, la fronde de quelques présidents de clubs pros qui ont contesté le statut fiscal de l’ASM de Rybolovlev l’ont conduit à s’acquitter d’une somme de 50 millions d’euros à la LFP. Si la démarche de ces clubs avait une certaine légitimité, il faut aussi comprendre que le Russe ait modérément goûté cet affront alors que, depuis des décennies en L1, personne ne s’était trop élevé contre le club monégasque à cause de ce statut fiscal avantageux. Cette « amende » vexatoire de 50 millions a sans doute refroidi Rybolovlev au moment de s’investir davantage dans le foot français…

Au moment de racheter l’ASM, Rybolovlev avait certainement des ambitions sportives très élevées pour le club. Sauf qu’à la même époque (fin 2011, début 2012), les Qataris ont racheté le PSG en y mettant progressivement des moyens bientôt beaucoup plus considérables que les siens (Dmitry a quand même dépensé 160 millions d’euros de transfert à l’été 2013). Rybolovlev a dû comprendre très rapidement qu’il était vain de lutter contre QSI et il s’est sans doute résolu à réduire la voilure et assumer le statut de numéro 2 derrière le PSG. Et tant pis pour Footix : Rybolovlev ne veut certainement pas finir comme Claude Bez, vaincu par Tapie et ses riches « partenaires » de l’époque (TF1 et le Crédit lyonnais). Et puis Monaco n’est pas Paris, capitale mondialisée, et le stade Louis-II n’aura jamais l’incandescence populaire du Parc des Princes (demandez à Radamel ce que ça fait de jouer devant 8000 personnes). Vadim Vasilyev, bras droit de Rybolovlev à l’ASM, a très bien résumé la stratégie de développement soft du club à l’ombre du PSG dans L’Équipe du jeudi 7 août : « On ne va pas dépenser de l’argent juste parce que nous sommes Monaco. (…) Cette saison, on stabilise et on consolide. On développe encore car il faut bien des fondations. » Du coup, pour l’instant l’ASM vise donc les jeunes à fort potentiel sportif et fort potentiel à la revente (Martial, Bakayoko, Nardi, Kondogbia, Kurzawa, Ocampos, Ferreira, Carrasco, etc.) Mais, attention ! Le mercato n’est pas fini. Accessoirement, Vasilyev a tenu à préciser le coût d’agrandissement du centre d’entraînement de l’ASM : 30 millions d’euros. Ajoutés aux 50 millions payés à la LFP, ça fait 80 millions d’euros. Soit la quasi-totalité des recettes de transfert de J. Rodríguez… L’ASM a aussi des frais. Qu’on se le dise…

Jardim au bûcher !

Alors, voilà. Footix n’était déjà pas content de l’arrivée de Jardim et du recrutement light de juillet. Mais depuis hier, Footix est carrément vénère parce que l’ASM a perdu 2-1 à dom contre les amateurs de Lorient (CFA 2). Où est le suspens qu’on lui avait promis ? Qu’attend ce Monaco super riche pour se renforcer avec des super joueurs ? Et pourquoi avoir vendu « James » ? Etc, etc. Le lynchage de Jardim a déjà commencé : comment a-t-il pu laisser Toulalan sur la touche ? Pourquoi avoir aligné le lent Carvalho, expulsé en fin de match ? Pourquoi avoir lancé Bakayoko (19 ans) au milieu ? Pourquoi Moutinho en n°10 haut, puis en 8 décroché ? Pourquoi être passé du 4-2-3-1 au 4-4-2 à la demi-heure de jeu ? Pourquoi une équipe si offensive ? Pourquoi avoir de surcroît fait entrer trois attaquants ? Pourquoi avoir perdu ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Footix est colère. Pourtant l’ASM a plutôt très bien joué en seconde mi-temps, imprimant un rythme effréné de malade (preuve que les joueurs sont bien physiquement dans le coup), avec des occases à la pelle. Lorient a bien joué le coup et a pu compter devant sur un très bon Aboubakar et surtout sur un excellent Lecomte dans les buts, c’est tout. L’ASM aurait pu gagner 4-1 et Footix aurait été content. Tout n’a pas été parfait, Jardim l’a reconnu : « On doit continuer à travailler pour améliorer le secteur défensif. On attend un joueur dans ce secteur. Il faut continuer à travailler pour jouer avec une ligne défensive haute. Les grandes équipes jouent ainsi. On n’est pas encore complètement habitué. Le projet de Monaco est de construire une équipe capable de maîtriser toute la largeur du terrain. Dans un modèle avec une défense haute, capable de dominer et contrôler son adversaire. Il est plus facile de jouer en contre-attaque. Ce n’est pas notre idée. On veut jouer de cette manière-là pour devenir une grande équipe. » Vous en connaissez beaucoup, des entraîneurs de L1 qui revendiquent des hautes ambitions dans le jeu ?

Surtout, le bon Leonardo est revenu sur le mercato à venir : « Monaco cherche un défenseur central, des joueurs créatifs, milieux offensifs et des ailiers. Je comprends que les supporters soient inquiets. Nous voulons gagner, proposer du football de qualité. J’aurais préféré perdre durant l’avant-saison que lors de cette première journée. Mais on peut promettre aux fans que l’on va travailler dur pour continuer à avancer. » Ben, voilà ! C’est simple : il fallait d’abord jouer en compète pour faire le point sur les manques et les besoins de l’équipe. Pas avant. Donc on peut faire confiance à Jardim et à ses dirigeants pour recruter les hommes qu’il faut. Il faut surtout laisser bosser Jardim ! Mais Footix s’en fout. Il veut déjà la peau de l’obscur coach portugais. Il veut que Rybolovlev dépense le reste de sa fortune. Il veut que CR7, Rooney et Messi débarquent demain matin à la Turbie et qu’au soir de la 38e journée, Paris soit champion face à Monaco à la différence de buts. Accessoirement, si le PSG et l’ASM disputaient aussi la finale de la Ligue des champions le 6 juin au Stade de Berlin, Footix serait alors aux anges…

Comment se procurer le nouveau maillot de l'équipe de France ?

Chérif Ghemmour

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine