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Gress : «Strasbourg a ce qu’il mérite»

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Gress : «Strasbourg a ce qu’il mérite»

Si Strasbourg perd ce soir à Châteauroux, lors de l'ultime journée de L2, il descendra en National. Et autant être clair, Gilbert Gress ne sera pas supporter du Racing. Viré en début de saison quelques semaines seulement après son come-back, Gilbert, 68 ans, laisse aujourd'hui parler son cœur et appuie sur la détente.

Que devenez-vous depuis votre départ de Strasbourg ?

Je fais plein de choses : déjà, je fais de la pub pour Goalgetter, un site suisse de paris en ligne sur la coupe du monde. Je fais ça avec Baschi, un jeune chanteur suisse qui tente sa chance en Allemagne. Mais la musique, ce n’est pas facile non plus. J’ai aussi fait des conférences sur le football à l’université de Saint-Gall, l’une des plus grandes d’Europe. Je suis aussi investi dans trois associations d’handicapés physiques et mentaux. Et je suis toujours consultant pour la télé suisse lors des soirées Ligue des champions.

Le Racing joue son maintien en Ligue 2 à Châteauroux ce vendredi…

Je m’en fous du Racing. Dans la vie, on a ce qu’on mérite, et le Racing n’échappe pas à cette règle. Aujourd’hui (mercredi), j’ai mangé avec quatre supporters du club. Ils ne vont plus au stade depuis que je suis parti.

On vous sent encore un peu agacé…

J’ai sorti un livre il y a six mois qui s’appelle Fautes graves, un été d’enfer à la Meinau. Il a surtout circulé en Alsace. Et comme j’attaque la Bible qu’est L’Equipe, forcément, il n’a pas pu être distribué partout. Mais ce qui est révélateur, ce sont les séances de dédicaces que j’ai faites dans Strasbourg. J’en ai fait une un jour, alors que le Racing jouait en coupe à la Meinau. Ils étaient 800 au stade et bien plus pour venir me voir. Bref, j’ai voulu mettre tout ça au point dans un livre.

Tout ça ?

Je me suis fait licencier pour faute grave, alors qu’en fait, j’ai payé une politique désastreuse menée depuis quatre ans.

On peut revenir sur les faits ?

Juste avant que j’arrive, mon prédécesseur Jean-Marc Furlan me dit : « Ce club va tout droit à la catastrophe, si vous l’entraînez, vous êtes un homme mort. L’actionnaire majoritaire vous déteste » . Rapidement après ma nomination, je vois bien et j’entends bien ce qui se passe. L’actionnaire majoritaire, Philippe Ginestet, parle dans mon dos à Cassard et Paisley, et les incite à me descendre. Cassard est venu me voir pour m’expliquer ce qui se passait. J’ai pris Paisley entre quatre-z’yeux en lui demandant si c’était vrai. Ce même actionnaire majoritaire avait déjà fait ça quand c’était Papin qui entraînait. Il avait demandé à Jean-Christophe Devaux de tailler Papin, en lui promettant une année de contrat supplémentaire en échange. Et Devaux l’a fait ! Bon, il s’est fait avoir puisqu’il n’a pas eu son année de contrat…

Le président vous a fait mal, mais il y a aussi quelques contentieux avec les journalistes…

C’est les âneries d’un gars de L’Equipe qui n’y connaît rien et des journalistes alsaciens. J’ai fait faire des abdos à mes joueurs et les ai fait crapahuter dans la forêt. Alors on m’a fait passer pour un tyran. Pour eux, passé 60 ans, on est dépassé. On a rapidement dit que j’étais seul contre tous. J’aimerais bien qu’un jour, on ne parle plus que de compétence et rien que de compétence.

C’était comment ce stage d’avant-saison ?

Il n’y a que trois joueurs de champ qui ont fait la préparation en entier : Othon, Gueye et Pelé. Le premier jour, je leur demande de faire deux tours d’un malheureux parc. C’était pas grand-chose hein, mais à la fin du premier tour, je vois Pelé qui enlève sa veste de survêtement et qui la noue autour de sa taille. Attendez, on m’a engagé pour être entraîneur de l’équipe professionnelle, pas animateur au Club Med’! Mais bon, attention, on parle là du grand Pelé. Pas le Brésilien, hein, mais Steven Pelé ! Plus tard, il pleurait dans les journaux en parlant du travail qu’on avait fait. Les journalistes alsaciens et de L’Equipe ont remis en question mon stage de préparation alors qu’avant celui-là, j’en avais fait 48 identiques, en dirigeant des champions de France, d’Allemagne, d’Espagne, d’Europe, du Monde même avec Franck Leboeuf… Personne ne m’avait fait ce coup-là.

Quels rapports entretenez-vous avec Strasbourg aujourd’hui ?

Des supporters m’envoient des messages pour me dire comment ça se passe, c’est tout. Ils me disent : « On a pris notre abonnement pour venir voir jouer votre équipe. Depuis que vous êtes parti, on n’y va plus » . Le lendemain de mon départ, Pascal Janin, qui était mon adjoint, dirige sa première séance comme entraîneur. Le soir-même, il m’appelle et me dit : « Tu sais combien y’avait de spectateurs à l’entraînement ? Quatre » . Quand j’étais là, ils étaient une centaine… Le gros responsable de tout ça, c’est l’actionnaire majoritaire. Mais après, d’autres personnes ont participé au déclin du club. Léon Specht était président à mon arrivée. Je l’ai entraîné il y a trente ans. Lui, c’est un sacré faux-cul. C’est le plus bel ambassadeur de cette expression. Quelques jours après que j’arrive, il vient dans mon bureau et me dit : « Excuse-moi de t’avoir traîné dans cette merde. S’il (Ginestet) ne vend pas ses actions, c’est moi qui vais démissionner » . Je dis « OK ». Il sort, un journaliste lui tend un micro et Specht dit ça : « Ginestet est le meilleur président que le Racing ait jamais eu » . Léon, partout où il est passé, que ce soit comme entraîneur ou président, ça a été un échec. Il devrait se retirer, ce serait plus raisonnable pour le football.

D’autres gens du club vous veulent du mal ?

Ah bah oui, le Racing a un nouveau président, là, Plessis. Jean-Claude Plessis… Alors là, j’peux vous dire que lui, c’est une sacrée lumière. Il a dit que ce que j’avais fait, c’était un assassinat au Racing. Je suis parti en août et visiblement, le problème est un peu plus profond que l’assassinat que j’ai commis…

(Interlude téléphonique)

C’était le papa de Magaye Gueye (malgré la saison de merde de Strasbourg, Magaye Gueye, 19 ans, avait débuté en fanfare en marquant lors des cinq premières journées de championnat, ndlr). Les journaux se demandent pourquoi il est en méforme. C’est peut-être parce qu’il était bon au début grâce à ma préparation.

Les relations que vous entretenez avec Strasbourg, c’est typiquement français?

Déjà, je ne me sens pas du tout français. Ma femme est suisse et j’me sens davantage suisse que français. Après, je n’sais pas, c’est une bonne question. Quand je vois Barcelone, je crois encore aux bonnes valeurs. Un joueur comme Xavi qui joue blessé, qui va peut-être rater la coupe du monde à cause de ça mais qui continue de se défoncer pour son club, moi, ça me réconforte.

Le Barça vous fait rêver ?

Oh oui ! Passer 48 heures là-bas et les voir travailler, ça, j’aimerais. C’est bien simple, il y a deux équipes qui me font lever à 3 h du matin si elles jouent : Barcelone et… allez, je vous mets à l’épreuve. Je vous aide, c’est une équipe française…

Lille ?

Perdu, c’est l’équipe de France de handball. Alors eux, ils sont formidables.

Dans quelle équipe retrouvez-vous le Strasbourg de 1979 ?

On m’a fait dire dans L’Equipe que j’étais le meilleur entraîneur du monde. Je ne dis pas ça. Simplement, des supporters me disent que l’Arsenal des années 2000 leur rappelle le Strasbourg de 79. En 1979, il y avait 100 000 personnes dans les rues pour fêter notre titre de champion. A l’époque, la moitié de l’équipe était composée de joueurs alsaciens. Je sais que ce n’est plus possible maintenant. Mais avoir la moitié de joueurs formés au club dans l’équipe première, ça peut aussi être une fierté. Le Barça le fait, avec les Xavi, Iniesta. OK, certains arrivent plus tard comme Messi, à 15 ou 16 ans, mais l’idée est là.

Si Strasbourg perd à Châteauroux, il descendra en National…

Je lisais dans les journaux, « il faut que Strasbourg joue ce match comme il joue à domicile » . Car il faut savoir qu’à l’extérieur, Strasbourg a zéro victoire en 18 matches. La seule équipe de L2 à ne pas avoir été capable d’en gagner un. Mais bon, si l’ambition c’est de jouer comme à domicile où l’équipe a laissé filer 23 points… Ah ça, c’est de l’ambition ! Quand j’entraîne une équipe, mon objectif, c’est que les supporters aiment la voir jouer. Et j’en ai entraîné des équipes… Vous savez, j’ai une stat qui va vous plaire : je suis resté invaincu en coupe d’Europe à domicile pendant vingt ans et 28 matches. Hambourg, le grand Bayern Munich, le Real Madrid, personne ne battait mon équipe quand elle jouait devant son public.

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