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Goran Granic, Dieu lui a donné la foi

Par Gabriel Cnudde
Goran Granic, Dieu lui a donné la foi

Véritable cauchemar des attaquants du championnat croate pendant des années, Goran Granić a décidé d'abandonner les tacles et les coups d'épaule en 2009. La cause ? Un petit entretien avec Dieu, manifestement pas fan du football trop physique.

La religion et le football sont, à première vue, deux thèmes relativement éloignés. Pourtant, à maintes reprises, ils se sont retrouvés réunis sur les pelouses et dans les lieux saints. Il est arrivé, par exemple, que des joueurs renoncent à leur carrière pour se consacrer à l’adoration d’un Dieu, comme l’avait fait Guy Alliel, ancien joueur de l’Olympique lyonnais, dans les années 1980. Mais ces exemples restent rares. La plupart du temps, les joueurs professionnels vivent leur foi et leur métier en même temps. Et c’est précisément cette association qui fascine. La religion dans le football a fait l’objet de plusieurs ouvrages, de plusieurs dérapages – celui de Stéphane Guy s’adressant à Demba Ba restant le plus criant d’absurdité – et d’énormément d’interprétations plus ou moins intelligentes. L’histoire de Goran Granić, joueur croate des années 2000, fait bien évidemment sourire, mais elle n’en est pas moins touchante. Terreur des attaquants adverses, Goran décide soudainement en 2009 de ne plus tacler ses adversaires pour ne pas aller à l’encontre des enseignements du christianisme.

Le football, une mauvaise idole ?

Né en 1975 à Livno, Goran se découvre très rapidement une passion pour le ballon rond. Après un grand tour en Slovénie, où il évolue pour le NK Rudar Velenje et NK Olimpija, le robuste défenseur débarque dans le championnat croate avec la ferme intention de rejoindre l’équipe nationale. En 2002, avec le NK Varteks Varaždin, il est nommé meilleur défenseur du championnat. « Cette année-là, il y avait la Coupe du monde au Japon. Malgré ma très bonne saison, je n’ai pas été appelé. Ils ont appelé d’autres défenseurs, mais pas moi, le meilleur défenseur de la ligue. J’étais choqué » , explique-t-il avec du recul au journal Bitno en 2014. Jusqu’en 2005, Goran traverse une période très difficile : un nouveau coach, le banc de touche, un président pas vraiment d’accord pour le laisser partir… « Je ressentais beaucoup de haine et de rage. Ne pas me faire jouer, ne pas me laisser partir ! Aucune gratitude pour tout le travail que j’avais accompli » , s’offusque-t-il en 2014. Déjà croyant à cette époque, le défenseur ne vit pas sa foi comme il l’entend et pense adorer une mauvaise idole. « Le football avait un effet négatif sur moi et ça se ressentait dans la façon de vivre ma vie. Je parlais dans le dos du coach, avec mes coéquipiers, dans les médias » , regrette-t-il.

Pour ne plus être prisonnier de ce qu’il appelle lui-même « cette mauvaise compréhension de la foi » , Goran Granić cherche à rencontrer Dieu. Et finit par y arriver. « Je me rendais souvent dans une petite cathédrale de Varaždin. Il ne s’est rien passé d’extraordinaire, je n’ai pas vu d’anges (rires). J’ai simplement compris que j’avais trouvé la paix » , tente-t-il d’expliquer dans les colonnes du Slobodna Dalmacija. « J’ai rencontré des prêtres, un théologue, un moine et chaque jour, je rentrais chez moi avec 10, 15 bouquins sur la religion. C’était une période de redécouverte de ma spiritualité. » Au final, Goran parvient à rejoindre le Hajduk Split en 2005. Seulement, le club réalise une assez mauvaise saison en 2005/2006, et Goran est très rapidement montré du doigt pour ses prestations en dents de scie. C’est alors qu’une déclaration fait surface dans les médias. « Je suis si dévoué à Dieu que je ne puis me permettre de tacler durant mes matchs » , glisse-t-il, toujours dans Slobona Dalmacija. « J’aurais probablement pu aider mes coéquipiers en durcissant mon jeu cette saison. Mais Dieu a créé le football pour le plaisir et la détente. Il n’aimerait pas que je commette de grossières fautes. »

De la mauvaise foi ?

L’information paraît aberrante, mais fait le tour du monde assez rapidement. Il faut dire que l’histoire a de quoi surprendre : un défenseur central, capitaine qui plus est, qui décide de ne plus tacler ses adversaires par peur de les blesser. Longtemps silencieux après cette prétendue déclaration, Goran revient s’expliquer en 2014 dans les colonnes de Bitno. « Oui, je faisais peu de tacles donc peu de fautes, mais pas parce que Dieu me l’interdisait ! Quand on est joueur, on a une fraction de seconde pour réagir. Quand un adversaire me fonçait dessus, je ne prenais pas le temps de me demander : tiens, que dit la Bible à ce propos ? » , plaisante-t-il. « En 2002, quand j’ai été élu meilleur défenseur du championnat, j’ai terminé la saison sans avoir récolté de carton jaune ! » Après ces accusations farfelues, Goran assure entamer le plus long combat spirituel de son existence. « À cette époque, j’étais déjà à la tête d’une communauté religieuse à Split. On m’a beaucoup reproché ma spiritualité au Hajduk. Je n’étais pas prêt, j’étais encore un nouveau né du point de vue de la religion. Je manquais de sagesse, j’étais complètement naïf » , se souvient-il.

Aujourd’hui, Goran n’est plus footballeur, mais consacre une bonne partie de sa vie aux jeunes sportifs. Par le biais de sa communauté, l’ancien défenseur prêche la bonne parole auprès des footballeurs en quête de leur spiritualité. « Maintenant, je veux accomplir les plans de Dieu. Les jeunes ne savent souvent pas gérer la pression, les tentations et tombent souvent dans des pièges. Malgré leur succès dans le monde du football, beaucoup ont échoué à cause de ce même football. Beaucoup sont tombés dans les jeux, l’alcool. Il faut aider ses jeunes » , explique-t-il en 2014. « Ce qu’on essaye d’expliquer à ces jeunes, c’est qu’il existe deux manières de voir les choses, deux visions différentes de la réalité. Il y a donc deux visions différentes de ce qu’est le succès. Dieu préconise l’amour et le don de soi. Le monde préconise lui l’amour de la luxure et de la débauche » , poursuit-il. « Aux yeux de tous, l’argent et le pouvoir font le succès. Aux yeux de Dieu, le succès, c’est de savoir rester près de lui. »

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Par Gabriel Cnudde

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