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Good bye, l’Upton Park

Par Alexandre Doskov
Good bye, l’Upton Park

À partir de la rentrée prochaine, West Ham disputera la dernière saison de son histoire dans le mythique Boleyn Ground, également appelé Upton Park. Un dernier petit tour et puis s'en va, après plus d'un siècle passé sur le pré du quartier de Newham. Mais avant de s'envoler vers leur prochaine adresse, le stade Olympique de Londres, les Hammers ont à cœur d'honorer une dernière fois leur arène de toujours et son riche passé.

« The Boleyn Ground. 1904 – 2016 » . Deux lignes, sobrement inscrites sur le maillot que porteront les joueurs de West Ham la saison prochaine, en signe d’hommage à l’antre historique des Hammers qui baissera définitivement ses rideaux en mai prochain. La présentation des tuniques de West Ham cru 2015-2016 la semaine dernière avait quelque chose de triste, et les dirigeants du club ont poussé le vice jusqu’à baptiser cette tenue « The Boleyn kit » , car prétendument inspirée des maillots que portaient les Londoniens lors de leur première saison au stade en 1904. Une séquence émotion, qui devrait enfin faire taire ceux qui affirment que le maillot est surtout complètement pompé sur celui d’Aston Villa.

La femme du roi Henri VIII comme voisine

Étonnamment, alors que West Ham est un club au palmarès plutôt mince, il possède un capital sympathie considérable. Le très grand public avait pourtant découvert les Jambons de l’Ouest par leur face sombre, grâce au long métrage Hooligans, sorti en 2006. Le film présentait un club ayant une histoire, un hymne que l’on aime désormais reprendre en soirée, et surtout un stade respirant l’amour du maillot et du football, le bouillant Boleyn Ground, alias l’Upton Park. Un stade à l’image du district de Newham, à Londres, d’où est originaire le club, et où les Cockneys pur jus se mélangent aux populations majoritairement immigrées du quartier.

Le stade le plus modeste des arènes londoniennes de Premier League (35 000 places) est aujourd’hui presque plus connu par son nickname, Upton Park (le nom du quartier où il se trouve et de la station de métro qui le dessert), que par son nom de baptême. C’est en 1904 que les Marteaux ont débarqué au Boleyn Ground. West Ham était alors une toute jeune équipe, créée en 1895 par deux chefs d’une entreprise de métallurgie et de construction de bateaux pour distraire leurs employés. Le club est d’ailleurs né en portant le nom de la compagnie, et s’est appelé le Thames Ironworks F.C. jusqu’en 1900. C’est après une dispute avec leur précédent stade, le Memorial Ground, sur le montant du loyer, que les dirigeants du club doivent chercher une nouvelle adresse. Ils trouvent ce qui était alors un terrain appartenant à une école catholique du quartier. West Ham s’installe sur ce pitch, qui allait rester le sien jusqu’à nos jours. Et la maison juste en face du nouveau stade étant réputée pour avoir appartenu à Anne Boleyn, deuxième femme du roi Henri VIII d’Angleterre, le bâtiment prendra donc le nom de Boleyn Ground.

Un clap de fin bien mérité

Comme si l’histoire de West Ham avait attendu le Boleyn pour s’écrire, le premier match a lieu le 1er septembre 1904 face à… Millwall, qui allait devenir quelques années plus tard l’ennemi éternel et absolu des Hammers. Au fil des années, le petit terrain de l’Est de Londres subira de multiples travaux avant de devenir le stade que nous connaissons. De premières extensions sont réalisées en 1919 et en 1925, avec l’arrivée des tribunes Est et Ouest. Mais les plus grosses rénovations sont à faire après la Seconde Guerre mondiale, puisque le stade est touché par une bombe en 1944 lors des attaques aériennes allemandes. Le Boleyn étant trop abîmé, les Hammers ne peuvent jouer aucun match à domicile pendant plusieurs mois. D’autres ajouts arrivent au début des années 90, après la tragédie d’Hillsborough, et comme les autres stades anglais, l’Upton Park devient intégralement assis. L’antre de West Ham atteint enfin sa capacité définitive après les tout derniers travaux de 2001, et les fans ont désormais 35 000 places pour hurler « I’m forever blowing bubbles » .

La fin de l’Upton Park, c’est aussi la fin d’une pelouse qu’auront foulée des mythes du football anglais. Et pourtant, le club favori de Keira Knightley (true story…) a eu ces dernières années la réputation de proposer l’un des footballs les plus moches du pays. Du kick & rush dans toute sa triste splendeur, que Mourinho avait qualifié de « football du XIXe siècle » l’année dernière. Équipe de bas de classement remontée en Premier League en 2012 seulement, West Ham reste malgré tout surnommé « l’académie » pour sa capacité à produire des grands joueurs, et les travées de l’Upton savent honorer leurs légendes. Bobby Moore, icône ultime du club, possède une tribune à son nom, ainsi qu’une statue de lui et de ses coéquipiers Hammers victorieux lors du Mondial 1966. Une statue qui est protégée lors des derbys contre Millwall, de peur que les bouillants voisins ne la défoncent… Autre héros local, Trevor Brooking, qui possède lui aussi une tribune à son nom, et qui affirmait après son inauguration : « C’est un véritable honneur pour moi(…), car c’est mon club et ça le sera toujours. » Aux grands Hommes, le Boleyn reconnaissant.

Des Hammers prêts à devenir olympiques

Alors pourquoi la fin de cette histoire d’amour séculaire ? Parce que les nouveaux patrons du club voient grand. Dès 2005, alors que les infrastructures des JO de Londres sortent de terre, les dirigeants de West Ham commencent à lorgner sur le stade olympique qui se trouve à deux pas. L’ancien propriétaire des Hammers, l’Islandais Eggert Magnùsson, lance les premiers hameçons. Mais touché par la crise, il est forcé de vendre ses parts. David Sullivan et David Gold, deux magnats de l’industrie du porno, reprennent le club en 2010 et relancent la machine en réaffirmant leur volonté de déménager. Et à ceux qui leur répondent qu’ils pourraient à nouveau agrandir l’Upton, Gold répond : « Ce serait jeter de l’argent par les fenêtres. » Un nouveau projet est donc monté pour récupérer le stade olympique après les Jeux, en imaginant une enceinte qui passerait de 80 000 à 60 000 places et serait aménagée pour être adaptée à la pratique du football et dans laquelle d’autres événements pourraient être organisés. Le projet est définitivement validé par le maire de Londres en mars 2011, et West Ham signe un contrat de location du stade valable 99 ans, au nez et à la barbe de Tottenham qui était aussi sur le coup.

Après travaux, le nouveau stade proposera finalement 54 000 places, ce qui en fera le deuxième plus grand stade pour une équipe londonienne derrière l’Emirates et ses 60 000 strapontins. Une grande opération de vente des abonnements pour la saison 2016-2017 est déjà lancée sur le site du club, avec la volonté affichée de faire passer l’équipe dans une nouvelle dimension. Un symbole de l’appétit retrouvé de West Ham, qui a aussi montré un nouveau visage sur le terrain, et qui a été l’une des surprises du début de la dernière saison. Le tout accompagné d’une politique de recrutement ambitieuse, on parle par exemple de West Ham dans des dossiers du type Cabaye ou Payet. Et quid du mythique Boylen Park à partir de mai 2016 ? Là aussi, tout est prévu. Le groupe Galliard, « acteur et employeur de l’Est de Londres qui s’est engagé à travailler étroitement avec l’administration locale » d’après la vice-présidente du club Karren Brady, a été choisi pour transformer le site en un complexe mêlant habitations, commerces, et équipements divers. Sans oublier que durant plus d’un siècle, des hommes en maillot ont été la fierté des habitants du quartier. Un Bobby Moore Garden pourrait voir le jour, et une sculptrice a été chargée de préparer une œuvre rappelant le glorieux passé des lieux. En attendant, il reste une saison aux Hammers pour dire adieu à leur antre historique et pour offrir une dernière fois du beau jeu aux murs du Boleyn. Un jubilé pour les Marteaux, comme le clou d’un spectacle qui aura duré 112 ans.

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Par Alexandre Doskov

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