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Gonalons : « J’ai dû forcer ma nature pour devenir un leader »

Propos recueillis par Flavien Bories
Gonalons : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J’ai dû forcer ma nature pour devenir un leader<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après 17 ans à Lyon, Maxime Gonalons, milieu de terrain de 28 ans, est parti pour Rome. Une séparation douloureuse, mais salvatrice. L’international français avait besoin de sortir de sa zone de confort. Retour sur sa jeunesse lyonnaise et cap sur l’avenir romain.

De quoi es-tu le plus fier ?De vivre de ma passion, j’en rêvais petit. Ce sont des moments de sacrifice durant l’adolescence. Je suis allé à l’internat à 11 ans. Je suis content et fier du travail accompli même s’il n’est pas terminé.

Ta passion pour le football vient de ton père.Mon papa jouait au foot dans son petit village, ça a débuté comme ça, puis c’est devenu une obsession pour moi. Petit, je ne pensais qu’à taper dans un ballon, je voulais m’amuser. J’étais obsédé par l’idée d’y arriver, d’en faire mon métier. J’ai un petit frère, on a 16 mois d’écart, on est assez proches. Beaucoup de personnes pensaient qu’on était jumeaux. Qu’il pleuve ou qu’il vente, on n’avait que le foot à l’esprit. Quand on ne pouvait pas jouer à l’extérieur, on le faisait dans la maison, mais on cassait tout (Rires.) On a fait des dégâts chez nos parents et grands-parents. On trouvait toujours le moyen de jouer. On suivait les matchs à la télé et puis il y a eu la Coupe du monde 1998, j’avais 8, 9 ans.

Ton frère n’est pas devenu professionnel. Ta réussite, c’est aussi la sienne ?Ma réussite est due en partie à mon entourage, à ma famille. Mon frère a joué un rôle là-dedans. On est très soudé. Il a toujours su me dire les choses même si je sais qu’il a très mal vécu la séparation lorsque je suis parti sur Lyon. Mais aujourd’hui, il est fier de mon parcours et il est devenu paysagiste.

À côté de l’Italie, la France n’est vraiment pas un pays de football ?C’est différent, mais ici, en Italie, les gens ne pensent qu’à ça. Quand il y a les matchs à la télé, la vie s’arrête.

En tant que footballeur, on s’y sent davantage estimé, respecté ? C’était le cas aussi en France, même si ça pourrait être parfois beaucoup mieux. Ici, on sent beaucoup de respect pour les footballeurs et c’est important pour nous.

Choisir la Roma c’était, je te cite, « pour te mettre en danger » . Ça faisait 17 ans que j’étais à Lyon. Je n’étais pas dans mon petit confort, mais c’était ma famille, tout pour moi. Je connaissais tout le monde au club. Même si je me remettais en question en permanence, ça devenait presque lassant finalement. J’étais dans une routine. J’avais peut-être besoin de voir autre chose et me mettre en danger, même si les gens savent ce que l’Olympique lyonnais représente pour moi. Aujourd’hui, je repars de zéro et je me découvre aussi. C’est la première fois que je pars à l’étranger.


Si tu n’étais pas parti, tu aurais eu la sensation de louper quelque chose d’important ?Oui, je le pense, même si lorsque j’ai commencé à Lyon, c’était pour y terminer ma carrière. Si je n’étais pas parti à l’étranger, je l’aurais peut-être regretté à la fin de ma carrière.

Si je te décris comme un récupérateur à l’ancienne ?Je ne pense pas l’être. Certes, évoluer devant la défense est un rôle très important pour l’équilibre de l’équipe, mais je joue des deux pieds et j’arrive à bien orienter le jeu. J’ai besoin de toucher beaucoup de ballons, donc je ne me décrirais pas comme ça.

Quelle différence d’approche entre le rôle de sentinelle en France et en Italie ?Il n’y en a pas énormément. Les deux championnats sont assez similaires. Les équipes sont bien en place tactiquement, savent utiliser les failles de l’adversaire. Il n’y a pas eu de gros changements pour moi. Le poste reste le même.

Tu as été capitaine de l’OL durant de nombreuses années, mais tu n’étais pas un leader naturel, tu as dû apprendre à le devenir.C’est venu avec le temps. À partir du moment où Licha (Lisandro López) a rendu le brassard et que Rémi Garde m’a donné toute sa confiance, je me suis dit qu’il fallait que je prenne mes responsabilités. J’ai pris conscience de certaines choses. C’était assez difficile au départ. J’ai dû forcer ma nature. J’étais encore un jeune joueur dans un effectif et il y avait des éléments expérimentés qui avaient gagné énormément de titres avec Lyon ou d’autres clubs. Avec le temps, j’ai fini par prendre ce rôle vraiment à cœur et il est devenu naturel par la suite.

Ça doit être tout de même plus reposant de passer de capitaine à « simple » membre de l’effectif. Franchement, oui. La saison dernière a été difficile pour moi. Si j’estime avoir été moyen dans mes performances, ma saison a été compliquée sur le terrain, mais aussi dans ma vie privée. Il y avait des difficultés au club en matière de résultats. Les choses qu’on mettait en place sur le terrain ne fonctionnaient pas toujours. Il a fallu trouver des solutions par des discussions en interne. Je pense que ça m’a pompé beaucoup d’énergie. Je n’étais pas concentré en permanence et je pense que ça m’a coûté un petit peu. Mais je ne regrette pas du tout d’avoir porté le brassard. À partir du moment où on me l’a donné six ans auparavant, je connaissais la difficulté du rôle et la responsabilité qui allait avec. La carrière n’est pas toujours faite de bonnes choses. Tous ces moments-là m’ont fait grandir. Je n’ai aucun regret, mais c’est vrai que c’est beaucoup moins pesant aujourd’hui. Je peux penser uniquement à mon football.

À la Roma, tu te retrouves en concurrence avec le capitaine Daniele De Rossi.Je m’y étais préparé en signant ici. Je savais que j’aurais devant moi un monument du club comme l’a été Francesco Totti. Les deux ont fait toute leur carrière à la Roma. Ce n’est pas évident de se faire une place, mais c’est incroyable pour moi de me retrouver à ses côtés. C’est un joueur incroyable, une personne fantastique qui m’aide au quotidien, qui me donne des conseils. J’ai encore besoin de progresser. J’ai envie d’apprendre de lui. La concurrence est saine et puis on a beaucoup de matchs, ça permet de faire tourner un peu aussi. On a un effectif de qualité en quantité. Aujourd’hui, je ne me pose pas trop de questions. Je sais que je dois travailler dur à l’entraînement pour répondre présent lorsque le coach fait appel à moi.

Quel élément du jeu de Daniele De Rossi aimerais-tu acquérir le plus ?Sa vision du jeu. Il a une très grosse expérience derrière lui. Il a été international à 117 reprises et possède un palmarès incroyable. On ne peut que s’inspirer de ce genre de joueur. Il est très intelligent.

Vidéo


Tu prends actuellement des cours d’italien. Petit, tu aimais l’école ?Ce n’est pas que je n’aimais pas l’école… On nous proposait des choses que je n’aimais pas. Mais bon, il fallait le faire.

Si tu n’avais pas été footballeur ?Je serais devenu paysagiste comme mon frère. J’aime bien la nature. Je pense que ce métier m’aurait plu. Je me serais éclaté.

On supportait l’OL chez les Gonalons ?Ah ouais ! (Rires.) La première fois qu’on est allés au stade, j’avais sept ans. Mon papa nous emmenait assez régulièrement et puis j’ai intégré le club assez jeune, donc je pouvais voir tous les matchs. Avant d’être joueur, j’étais supporter.

Comment ton père a vécu ton but face à Liverpool en Ligue des champions, le 20 octobre 2009 ?C’est la première fois où il a vraiment sabré le champagne. En plus, j’étais entré à un poste qui n’était pas vraiment le mien. Je crois qu’il avait un peu peur. C’étaient mes débuts, un peu quitte ou double, mais finalement, ça s’est très bien terminé. J’ai lancé ma carrière ce jour-là. Mon papa ne me félicite pas souvent, il a plus tendance à me corriger, mais il ne m’a jamais mis de pression. Mais même si on n’en a pas parlé, je pense que ma famille, mes parents étaient fiers.


De l’extérieur, tu parais assez réservé, pudique.C’est un peu lyonnais, ça. Quand on ne connaît pas les gens, on est toujours assez attentiste, mais à partir du moment où je connais bien la personne, je suis un gros chambreur, j’aime délirer avec tout le monde, mais je suis loin d’être timide.

Ton meilleur ami ?Clément Grenier. On s’est connus dès le début. On est allés à l’internat, au centre de formation ensemble. C’est quelqu’un d’important pour moi, j’ai une vraie amitié avec lui. On a beaucoup rigolé. On était des gros chambreurs, donc on aimait bien embêter notre prof d’internat à Saint Bruno. On a eu beaucoup de gros fous rires. Même si parfois c’était un peu difficile, ce sont de supers souvenirs.

En 2008, tu as contracté un staphylocoque doré. Une épreuve difficile.J’étais en fin de contrat stagiaire. Ce fut un moment difficile, douloureux. Ça me faisait souffrir, mes traitements me fatiguaient. Je me suis posé beaucoup de questions, mais aujourd’hui j’en suis sorti grandi et je suis en très bonne santé. J’ai puisé ma force dans mon mental. Quand vous êtes joueur professionnel, si vous n’en avez pas, vous ne pouvez pas y arriver. Ma famille était derrière moi, l’entraîneur de la réserve de l’époque, Robert Valette, était d’un soutien énorme même si dans ces moments-là, lorsque vous faites des soins, vous avez l’impression de ne servir à rien. C’était le plus difficile, mais je n’ai jamais lâché.

Petit, tu as été ramasseur de balle lors d’OL-Bayern, le 6 mars 2001.Au centre de formation, lorsqu’on était à Gerland, on avait l’opportunité d’être ramasseur de balles pendant les matchs de Ligue des champions, époque où l’équipe écrivait une page importante du club. On a vécu des moments incroyables. Le match qui a marqué le club, c’est contre le Real Madrid. Il y avait 3-0 à la mi-temps et j’ai eu le bonheur d’être derrière la cage où il y avait eu les buts. Il aurait pu y avoir 4-0 si Juni avait marqué le penalty. Un souvenir incroyable.


Ton plus grand rêve aujourd’hui ?Gagner la Ligue des champions.

Avec qui ?La Roma !

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