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Gallardo est-il prêt pour l’Europe ?

Par Ruben Curiel, à Buenos Aires
Gallardo est-il prêt pour l’Europe ?

Joueur, Marcelo Gallardo a gagné le statut d’idole à River Plate. Sur le banc, il a poursuivi sa mission, en plaçant les Millonarios sur le toit de l’Amérique. Mais cette saison, la machine semble abîmée. Le Muñeco est-il prêt pour le grand saut ?

El Muñeco. Un visage poupon, un milieu de terrain exceptionnel que le Monunental a longtemps adulé, une teigne qui a laissé une griffure sur le visage d’Abbondanzieri un soir de Superclásico. Surtout, en tant que joueur, il a remporté six titres de champion d’Argentine, une Copa Libertadores en 1996, et une Sudamericana l’année suivante. Napoelón. Un style de jeu offensif testé au Nacional pendant un an. La succession d’une autre idole de River qu’est Ramón Díaz. Un poste dans l’un des plus grands clubs du monde, la quarantaine à peine atteinte. Depuis juin 2014, Marcelo Gallardo s’attelle à écrire l’histoire du club riverplatense, sur le banc cette fois-ci : avec l’ancien Monégasque, le club du quartier de Nuñez a rempli son armoire à trophées avec une Copa Sudamericana, une Recopa, une Copa Libertadores, la Copa Suruga Bank. En presque deux ans, Marcelo Gallardo a révolutionné River Plate. Le joueur à la gueule d’enfant est devenu un entraîneur conquistador. Lorsque River fait danser Cruzeiro dans son enceinte du Mineirão (0-3, et une folle qualification en demi-finales de la dernière Libertadores), le célèbre commentateur Atilio Costa Febre colle un nouveau surnom à l’entraîneur argentin. Le Muñeco devient Napoelón, celui qui va conquérir l’Amérique. Si la référence historique est douteuse, les supporters des Millonarios adoptent ce nouveau surnom pour leur idole.

Mais depuis quelques mois, l’euphorie est retombée. Gallardo a perdu bon nombre de ses soldats. Sánchez, Rojas, Cavenaghi, Kranevitter, Funes Mori, Pezzella ont tous quitté le navire. Surtout, Gallardo semble avoir perdu le football qui a enchanté l’Argentine. Une baisse de forme logique ou un signal préoccupant ?

Un changement tactique forcé

Après la Copa Libertadores remportée, Marcelo Gallardo a dû bricoler. D’abord, l’entraîneur de River avait décidé de mettre de côté le championnat local au détriment de la coupe internationale. Un choix qui s’est avéré judicieux puisque la Banda a soulevé un trophée qu’elle attendait depuis dix-neuf ans. Après le Mondial des clubs, où le Barça a écrasé les Argentins, River a dû dire adieu à deux joueurs clés de l’ère Gallardo : Kranevitter et Sánchez, le chef d’orchestre et le meilleur joueur du continent en 2015 selon le prestigieux El País uruguayen. Dès son intronisation, l’ancien Parisien avait imposé une condition : le recrutement lui est totalement confié, avec l’aval d’Enzo Francescoli, directeur sportif du club. S’il a vu juste avec Pisculichi ou Alario, Gallardo a enchaîné les flops depuis. Bertolo n’a jamais retrouvé le niveau qu’il avait à Banfield. Milton Casco n’a certainement toujours pas dirigé son faux départ vers l’OM et son arrivée furtive à River. Viudez est le fantôme du joueur brillant que Gallardo a connu au Nacional. Joaquín Arzura, jeune joueur de Tigre recruté pour remplacer Kranevitter compte son temps de jeu sur les doigts d’une main. Lucho a toujours cette exceptionnelle vision de jeu, mais les jambes commencent à crisser. Mayada a le statut de dépanneur et est rarement utilisé à son vrai poste. D’Alessandro commence enfin à s’intégrer dans le système du Muñeco, après des débuts compliqués. Finalement, seuls Nicolas Domingo, formé au club et qui a quitté Banfield lors du dernier mercato, et Nacho Fernández se sont imposés dans l’équipe type de River. Le milieu défensif s’est même vu confier les clés de la baraque à cause du turbulent Ponzio, suspendu en championnat et en Copa Libertadores à cause de deux coups de coude. Alors qu’il alternait entre plusieurs dispositifs depuis son arrivée, Gallardo a décidé lors de la pré-saison d’imposer un nouveau style. Adieu la folle pression des ailiers, le doble cinco (système à deux milieux défensifs cher aux Argentins), et les relances risquées des défenseurs centraux. Bonjour la possession, l’avènement du numéro dix (entre Piscu et D’Alessandro, Gallardo est servi) et un 4-2-3-1 comme nouvelle identité.

Gallardo prêt pour l’Europe, Francescoli en successeur ?

Depuis qu’il a mis River sur le toit de l’Amérique, Gallardo attire les convoitises. Des touches ont été évoquées à Lyon et à Bordeaux, sans ne jamais rien donner. Une chose est sûre, l’ancien coach du Nacional fera le grand saut vers l’Europe, tôt ou tard. En grande difficulté dans le championnat local cette année, River mise tout sur la Libertadores et un back-to-back qui serait historique. Mais son River Plate ne joue plus comme avant, et Gallardo a pour la première fois été pointé du doigt. En cause, sa gestion humaine (les recrues qui cirent le banc, un turn-over exagéré qui empêche de trouver une stabilité) et ses ajustements tactiques qui n’ont pas encore porté leurs fruits. Après la défaite contre le Barça, il déclarait que « le défi serait de reformer une équipe avec son identité, qui joue bien au football » . Force est de constater que le challenge n’a pas encore été accompli. Dans une interview pour Radio Continental, Enzo Francescoli est revenu sur la crise traversée par son équipe : « On n’a plus le même niveau. Il ne faut pas uniquement regarder les résultats. C’est normal que River ne soit plus la même équipe, on a perdu presque 70% de nos joueurs. » Et de poursuivre : « Il y aura des changements pour qu’on retrouve notre niveau. » De quoi enflammer la presse argentine, qui place l’Uruguayen sur le banc de River Plate. Une rumeur démentie par l’intéressé : « Je n’ai fait qu’un an de la formation d’entraîneur. Je suis bien loin de pouvoir succéder à Gallardo. Mais je n’ai rien à cacher. Le jour où je voudrai être entraîneur, je terminerai la formation et ce sera une décision très importante dans ma vie. » Alors que River n’a plus que la Libertadores en ligne de mire (et l’inintéressante Copa Argentina), Gallardo doit faire ses preuves sur sa terre natale. Avant d’entreprendre son chemin de conquistador.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Ruben Curiel, à Buenos Aires

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