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FS METTA, letton sans demi-ton

Par Matthieu Rostac, à Riga
FS METTA, letton sans demi-ton

Longtemps, le football letton s'est résumé au Skonto FC et à l'équipe nationale. Mais depuis une décennie, un club a totalement chamboulé la façon de construire le ballon rond au pays de Mark Rothko : le FS METTA. Un parcours qui convoque l'université de Lettonie, une vision à long terme et une certaine forme de sentiment patriotique.

Avec ses épaules de déménageur montées sur un corps râblé et sa dent cassée qui bouscule son sourire, Andris Riherts a des allures de free fighter amateur. En lieu et place, il accueille au troisième étage de l’Elektrum Olimpiskais centrs, où siège la Fédération de football lettone. « Je suis l’adjoint de Marians Pahars en sélection depuis 2013, mais bon, c’est mon deuxième travail » , expose-t-il en poussant la porte d’un grand bureau ensoleillé dans lequel plusieurs personnes travaillent sur des ordinateurs. Dans le bureau d’Andris Riherts, les stylos, les fanions, les mugs, les stickers ne sont pas grenat, de la couleur du drapeau letton, mais vert et blanc. Des couleurs du FS METTA, club de Virsliga – l’élite du football letton – et « premier travail » de l’ancien défenseur de trente-cinq ans, donc. Onze ans plus tôt, malgré ses vingt-cinq ans, Riherts entraîne depuis déjà six saisons les équipes de jeunes du FK Auda, en plus de dépanner l’équipe première et de s’occuper des U16 lettons. C’est là que lui vient une idée lumineuse au pays des clubs qui font faillite d’une saison de Virsliga à l’autre, en discutant avec son acolyte de toujours Ģirts Mihelsons. « On était posés dans un square de Riga avec Ģirts et on s’est dit : « Tous ces trucs qu’on ne nous a pas offerts et qu’on ne peut pas offrir aux gamins dans le club où on est actuellement, pourquoi ne pas leur offrir ? » Le football, l’éducation, la famille. Avec ces trois composantes, le footballeur a tout ce dont il a besoin : il a sa passion du foot, l’éducation qui lui permet de faire les bons choix et la famille qui le soutient coûte que coûte, poursuit Riherts. On a d’abord proposé au FK Auda, mais au bout d’une semaine, on s’était déjà rendu compte que ça ne marchait pas. Donc on a fondé le FS METTA. »

AC Milan, bulldozer et un chef des ultras prof de physique

Évidemment, voler de ses propres ailes du jour au lendemain s’avère compliqué. « Parce qu’on avait une approche différente et qu’on n’avait pas de femme, pas de famille, les gens nous traitaient de « tapettes ». Quand on débarquait à la Fédération, on nous disait : « Partez, je ne veux pas vous voir ici ! Pourquoi vous venez ? » Des mecs au visage de chérubins qui n’ont jamais rien accompli dans le football… Difficile d’y croire, en effet. Je comprenais, mais ça me mettait en rogne, donc on s’est dit qu’on allait le faire, qu’on allait réussir, qu’il fallait aller de l’avant. Comme un bulldozer. Parfois, il faut savoir être un bulldozer » , rembobine Riherts. Emil Latkovskis, à peine trente ans, brushing parfait, barbe bien taillée et chemise légère bleu layette, connaît le duo du FS METTA depuis plusieurs années en qualité de président de la Ligue professionnelle de football lettone. Il ne raconte pas autre chose sur la genèse du club vert et blanc : « Girts dit toujours : « Putain, mais qu’est-ce qui nous a pris ? Si j’étais dans la même situation aujourd’hui, je ne le referais probablement pas ! » Ils savent bien qu’ils étaient deux gars un peu fous qui ne comprenaient pas tout à l’époque, sans véritable expérience, pleins d’enthousiasme, seulement armés d’une idée et qui ont eu la chance d’avoir la plus vieille et plus prestigieuse faculté de Lettonie qui ait bien voulu les écouter. »

Où l’on touche du doigt le tournant de la très jeune histoire du FS METTA, qui lui permet encore aujourd’hui de rester en Virsliga et de posséder « la plus grande école de football non seulement de Lettonie, mais aussi de tous les pays baltiques, avec plus de 700 joueurs en équipes de jeunes » , dixit Latkovskis. En 2007, Andris et Ģirts exposent leur projet à la Latvijas Universitāte, l’université de Lettonie. Concept validé. Dès lors, le club devient le FS METTA/Latvijas Universitāte et possède un vivier constant de jeunes joueurs. Comme si le Red Star devenait le Red Star/La Sorbonne. « On travaille avec 35 maternelles où des professeurs d’EPS vont dispenser des cours aux enfants, ensuite on travaille avec plus de cent écoles où l’on développe des classes spéciales, comme des sortes de sport-études, et enfin on a les universités où les meilleurs joueurs sont boursiers. Comme aux États-Unis, recense Riherts, qui possède dans son effectif senior dix joueurs encore étudiants, dont cinq en contrat pro, et un centre de formation en contact étroit avec l’AC Milan, Fulham, Djurgårdens ou encore Helsingborgs. On a même un groupe d’ultras et le chef, c’est un prof de physique de l’université ! De surcroît, l’université de Lettonie est un généreux mécène qui participe aussi à l’injection des trois millions d’euros nécessaires pour faire tourner le FS METTA à l’année. Clairement, on ne s’en serait jamais sortis sans eux parce que c’est un gros nom. On a treize facultés de recherche, de nombreux hommes politiques ou de grands esprits sont sortis de là-bas. Surtout, ils ont une entière confiance en nous. C’est quelque chose dont la Lettonie a besoin. »

« Tous les entraîneurs du club sont plus jeunes que moi et j’ai seulement trente-cinq ans »

Comprendre : repartir à zéro, depuis les sections U6 ou U8, sur des bases solides et modeler des mentalités autant que des carrières de footballeurs professionnels. « Construire depuis les équipes de jeunes, c’est la seule manière de construire un club pérenne. Le FS METTA a été le premier à comprendre ça » , assure Dainis Kazakevics, directeur sportif à la Fédération de football lettone et sélectionneur des U21. « Il faut aussi comprendre que sur tous les footballeurs que forme le FS METTA, seulement 2% feront une véritable carrière professionnelle. Que fait-on de ces 98% qui restent et qui aiment le foot? S’ils ne sont pas sur les terrains, on peut les utiliser hors terrain, dans les équipes marketing, financières, etc, parce qu’ils savent comment fonctionne le football, ils en ont la connaissance » , poursuit Latkovskis, entre deux gorgées de café long. Tandis que Riherts rappelle que « tous les entraîneurs du club sont plus jeunes que moi, à l’exception d’un, et j’ai seulement trente-cinq ans. » Forcément, quand on souhaite faire évoluer les mentalités, on se heurte à une véritable résistance au changement. « Si tu réussis, les gens veulent te faire redescendre. Au début, on était très ouverts, on donnait beaucoup aux autres clubs : notre méthodologie, nos techniques, on répondait à beaucoup d’entretiens. Très rapidement, on s’est dit : « OK, c’est des conneries ! Désormais, on fonctionne en vase clos ! » » , résume l’entraîneur du FS METTA. « En tant que personnes, Girts et Andris sont très francs, directs. Certains n’arrivent pas forcément à se faire à cette attitude, mais finalement, ces mêmes personnes ne peuvent qu’acquiescer face au travail abattu par Girts et Andris. On peut ne pas être fans des gars, mais les résultats parlent d’eux-mêmes » , assure Emil Latkovskis lorsqu’il parle du rafraîchissant duo riganais, entre amusement et fierté. « Parfois, les gens n’aiment pas trop ce qu’on a à dire, mais on considère avec Girts qu’il faut que ce soit dit. Si ça n’est pas le cas, on retient et ça ne sort pas de la meilleure manière. Un peu comme un orage : quand il y a trop de pression, ça craque » , résume le plus simplement du monde Riherts.

Les fantômes de l’URSS vs les pionniers du FS METTA

C’est qu’en Lettonie, pays longtemps gouverné par l’URSS où le russe est encore parlé par un gros tiers des habitants, le football demeure l’une des rares enclaves russes. En 1991, Jānis Gilis, le premier sélectionneur de la Lettonie, avait dû arrêter de parler letton à ses joueurs au bout de six mois parce qu’ils ne comprenaient rien. Vingt ans plus tard, l’un des meilleurs joueurs lettons, Artjoms Rudņevs, retirait le S à la fin de son flocage au Lech Poznań, affichant de facto ses origines russes. « Il y a vingt, trente ans, le basket, le hockey sur glace avaient beaucoup de joueurs ou d’entraîneurs lettons, mais le football était la chasse gardée des Russes, d’autant plus à Riga » , rembobine Kazakevics. « Mais de plus en plus, on voit que les gens reconnaissent certaines faiblesses au modèle russe, que certaines choses n’étaient pas faites de la meilleure des manières, renchérit Latkovskis. Le FS METTA a été innovant dans plein de secteurs et je crois qu’ils ont bien montré l’exemple, que ce soit envers la Fédération et envers les autres clubs, qui commencent à suivre le mouvement. Le football letton est depuis cinq ans concentré sur la formation. Avant, tout cela était très chaotique. Avant, un Russe débarquait, mettait plein d’argent dans une équipe pour qu’elle joue en élite lettone pour finalement retirer ses billes et les remettre dans le hockey sur glace. Ça, on n’en veut plus parce que ça ne contribue pas au développement durable du football letton. Maintenant, on veut voir des clubs, pas des équipes. » Riherts lui emboîte le pas, aux antipodes de l’oligarque russe venu faire fortune dans le ballon rond : « D’une certaine façon, sur beaucoup de sujets, on est des pionniers en Lettonie. Parce que l’on n’a pas eu peur de faire quelque chose de nouveau, de tenter des choses. Depuis la création de la Virsliga, dix équipes ont déjà disparu. Les gens nous demandent : « Pourquoi vous vous emmerdez ? Prenez des bons joueurs et gagnez la Virsliga ! » Ce n’est pas notre façon de penser, on pense sur le long terme. » Une technique usée par le Skonto, ogre letton des années 90 désormais en chute libre financière. « On rappelle aux joueurs qu’ils doivent prendre leurs responsabilités par rapport à la Lettonie » , enfonce l’entraîneur du club vert et blanc.

« Dans l’histoire, tout le monde a voulu prendre notre pays… »

Il n’en fallait pas moins pour que de nombreuses personnes voient dans le club vert et blanc de Riga une sorte de symbole de la « Nouvelle Lettonie » . Il faut dire que le FS METTA a choisi des partis pris de « bulldozer » encore une fois : outre l’idée de regarder vers le futur plutôt que de se tourner vers le passé, le club a instauré le letton comme langue officielle du club, puis intégré le drapeau letton en médaillon sur tous les maillots. « Le FS METTA a été le premier club à travailler d’arrache-pied sur cet aspect « patriotique », cette éducation « patriotique ». Désormais, ils sont plusieurs clubs à avoir choisi le letton comme langue officielle ou à avoir le drapeau letton sur le maillot du club, mais le FS METTA a montré le chemin » , croit savoir Kazakevics. « Le lavage de cerveau de Moscou, celui des nationalistes lettons et celui de l’ouest a fait qu’à Riga, les gens sont devenus très sensibles sur la question russo-lettone, les rapports est-ouest et la situation en Ukraine. Dans n’importe quel autre pays, ça ne poserait aucun souci de voir une équipe de foot fière de porter le drapeau sur son maillot, de promouvoir la langue et les valeurs nationales. Le FS METTA n’est aucunement affilié à un parti ou une idée politique. Quant à la langue, c’est simplement la langue du pays. Malheureusement, il y a une certaine partie de la société qui fait le raccourci qui veut qu’être pro-letton fait de vous un anti-russe ou un anti-soviétique. Ça n’est pas forcément vrai, coupe Emil Latkovskis, un brin agacé. Je sais que le FS METTA accueille tout le monde, de toutes religions, de toutes couleurs, de toutes origines. Leur amour de la Lettonie n’a rien à voir avec la Russie, les États-Unis ou la France. »

Réponse du principal intéressé Andris Riherts ? « On a un coach, Andrejs Karpovs, qui est russe. Il est arrivé au club, il ne parlait pas un mot de letton. Maintenant, il parle uniquement le letton à l’entraînement. Il n’a pas eu peur, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les entraîneurs. Ceci étant, on a deux Nigérians et un Japonais dans l’équipe pro, donc on accueille ceux qui ne parlent pas letton, explique ce dernier dans un sourire. Mais c’est vrai qu’on est peut-être le plus letton des clubs d’ici. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on est des patriotes ! On n’est pas nombreux dans ce pays, donc on essaie d’être un minimum fiers de ce qu’on est, de notre pays, de notre nation. L’Estonie est proche de la Finlande, la Lituanie de la Pologne, nous on est proches de rien, on est spéciaux avec une vie que tout le monde nous envie. Dans l’histoire, tout le monde a voulu prendre notre pays. » Désormais, tout le monde veut prendre un bout de la « FS METTHODE » . Même si le club a terminé aux portes de la relégation en Virsliga, en difficulté pour lutter face au plus gros budget du championnat Jelgava. « « Ça ne nous a pas empêchés de leur refiler trois joueurs par la suite. Aujourd’hui, nous avons toutes les sections, des U6 à l’équipe pro. C’était l’objectif qu’on s’était fixé il y a dix ans et pour les cinq prochaines années, on peut se concentrer sur la victoire en Virsliga. Parce que l’équipe pro, c’est l’arbre, mais l’arbre ne tient que grâce à ses racines qui, elles, sont composées par l’école de football. » Un physique de free fighter, mais un esprit de poète, cet Andris Riherts.

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