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  • Coupe du monde 2014
  • Groupe E
  • Suisse/France (2-5)

Footix avant tout ?

Par Chérif Ghemmour
Footix avant tout ?

Footix über alles ! Les footix ont toujours le dernier mot. Quand les Bleus étaient nuls, les footix râlaient : « Trop payés ! » Et quand les Bleus régalent, les footix fanfaronnent : « On est les meilleurs ! » Après le Hondudu et la Swiss, les footix s'enflamment donc de plus belle. Et le pire, c'est qu'ils ont raison…

Avec ces Bleus, c’est du sérieux…

Rendez les armes tout de suite. Ne cherchez plus à argumenter ou à nuancer : les footix vont vous broyer par leurs débordements optimistes pendant un bon bout de temps durant cette Coupe du monde. Depuis l’Ukraine retour (3-0), les Bleus jouent une partition si quasi parfaite que les doutes raisonnés d’avant-match et toute micro critique d’après-match tombent à l’eau. Les Bleus battront très certainement l’Équateur et se qualifieront officiellement pour les 8es. Et la suite s’annonce prometteuse… Alors n’attendez plus : bariolez-vous de tricolore dès maintenant et rejoignez les cohortes festives et démonstratives. Parce que les Bleus de Deschamps sont bons et qu’ils risquent de durer au Brésil. Ils vont donc donner raison aux footix de pavoiser sans retenue au point de vous expliquer comme des parfaits connaisseurs pourquoi « on est les meilleurs » . Et comment leur donner tort ? Les Bleus sont sympas, polis, souriants, font des selfies, plaisantent… et ils gagnent. Ils ne font même que ça, de gagner. Et en plus, ils marquent des buts, beaucoup de buts. Suisse ou Jamaïque, c’est pareil : des scores-fleuves dignes des années 50. Même la réalisation de ces buts est d’une limpidité cristalline. Corner et tête de Giroud, but ! Interception de Benzema pour Matuidi, but ! Contre-attaque de Giroud qui centre devant pour Valbuena, but ! Un exter dans la boîte de Paulo pour Karim qui volleye en pivot, but ! Une translation du même Benz pour Sissoko qui shoote : but et 5-0 ! Du foot à l’état pur. Simple, concis et direct. Le genre de quasi-perfection qui ravit les profanes et les experts. Et que dire du 6e but refusé à Benzema, claqué fastoche comme on envoie ses trois fléchettes dans le mille les yeux bandés ?

On s’interroge alors sur cette Suisse qui a paru si faible… Erreur. La Suisse est une bonne équipe, avec une base défensive solide au milieu (Inler-Berhami) et coachée depuis 6 ans par un Ottmar Hitzfeld qui fait autorité. Et ce n’est pas la sortie précoce de Von Bergen (9e) qui expliquera que l’arrière-garde helvétique se soit liquéfiée. Si les Suisses ont été faibles, c’est parce que les Bleus les ont rendus faibles. Même l’efficacité inouïe des joueurs français ne souffre aucune contestation puisqu’elle découle de gestes techniques parfaitement maîtrisés : le corner de Valbuena pour Giroud est parfaitement tiré, la passe de Giroud pour P’tit Vélo est d’une justesse crasse, l’exter de Pogba pour Benz est d’une évidence insolente dans la gestuelle et le timing… En général, quand on parle de la maîtrise collective, on cite les Allemands, les Hollandais, les Espagnols ou les Argentins. Or il va bien falloir admettre que cette France 2014 figure parmi ces équipes qui assurent sur le plan « tékniko-ta-keu-tik » , comme dirait DD. Même les ratés indiquent que ces Bleus marchent sur l’eau : Benzema puis Cabaye ont foiré un péno, cet exercice footballistique pourtant le moins dur à accomplir. Quant aux deux buts encaissés, ils ont été le sel, le poivre et le piment qui ont relevé ce plat qui à 5-0 devenait un poil trop fade…

Allemagne, Chili… et France ?

On parlait hier de ces Bleus 2014 qui sonnaient comme l’AS Monaco 2004 d’un certain Didier Deschamps… Ça y ressemble de plus en plus. Un tourbillon offensif, une grande cohésion tactique et des scores élevés (5-2 contre la Suisse, 8-3 contre la Corogne). Et comme avec l’ASM en 2004, tout le monde ou presque marque (attaquants et milieux). On en a même parfois des hallus : Giroud-Morientès, Valbuena-Giuly, Sissoko-Bernardi, Cabaye-Édouard Cissé, Évra-Évra… La France semble parée pour aller très loin, d’autant plus que physiquement elle déborde d’énergie, à l’image d’un Giroud agressif et doté de qualités de sprinter qu’on ne lui connaissait pas. On sent Deschamps un peu dépassé par une dynamique de succès un peu irrationnelle qu’il a connue il y a 10 ans et qu’il cherche vainement à canaliser. Deschamps vit pour l’instant le fameux rêve poursuivi par tous les entraîneurs du monde, celui où les joueurs se sont « appropriés le projet » et au-delà, au point d’improviser brillamment sans demander la permission. Heureusement, les deux buts encaissés lui permettront de reprendre la main en tançant ses joueurs. Parce que pour le reste, quels reproches peut-il asséner à ses gars ? L’Équipe de ce matin a visé juste en titrant à la Une « Vertigineux » . Pareil parcours ascensionnel depuis l’Ukraine, ça commence à filer le vertige… Qui arrêtera ces Bleus ?

Le tableau leur promet pour la suite des équipes abordables comme la Bosnie ou le Nigeria. Mais même l’Argentine telle qu’on l’a vue ne paraît pas insurmontable. Au moment même où les Bleus ont explosé la Suisse, la si belle Italie s’est ramassée face au Costa Rica (0-1). L’Espagne est out, l’Angleterre pratiquement aussi. Les Pays-Bas ont révélé des failles défensives béantes, derrière et au milieu. L’Uruguay, le Brésil et le Portugal rament terriblement. La Belgique en a bavé face à l’Algérie. Conclusion : avec l’Allemagne et le Chili, la France a fait forte impression et se présente comme un adversaire sérieux pour ses futurs adversaires. On le répète, mettre 5 buts aux Suisses n’est pas une banalité. Alors jusqu’où, ces Bleus ? Loin, vraisemblablement. On attend de les voir affronter des gros costauds (l’Allemagne en quarts ?) face auxquels ils devraient avoir du mal ? Sauf que… On sent que leur capacité à marquer des buts, comme l’ASM 2004, apparaît désormais comme une garantie non négligeable. Alors fraternisez dès maintenant avec les footix. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont raison : ces Bleus sont bons. Et si ça casse ? Payez quand même la tournée : les Bleus jouent quand même très bien, non ?

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Chérif Ghemmour

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