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Football Leaks, de la fumée sans feu

Par William Pereira
Football Leaks, de la fumée sans feu

Après le scandale de la FIFA, on s'imaginait déjà un séisme de forte magnitude ébranler la planète football. Surtout quand, le 29 septembre dernier, un ou plusieurs Portugais lancent Football Leaks. Le truc, c'est qu'une semaine après son lancement, il ne reste quasiment plus rien de ce qui ressemble plus à un feu de paille qu'un incendie de forêt.

« Ce projet a pour but de divulguer la partie obscure du football. Malheureusement, ce sport que nous aimons tous est pourri et il est temps de dire stop. » C’est en ces mots que commence le premier article du site Football Leaks, rendu public le 29 septembre dernier et dont tout le monde attendait beaucoup. Après un départ canon marqué par la publication du contrat millionnaire de Jorge Jesus –, le technicien portugais toucherait cinq millions et quatre euros annuels bruts, soit 20% du budget alloué aux transferts et aux salaires des Leões -, l’autoproclamé wikileaks du football commence déjà à s’essouffler. En cause, une plainte du Sporting qui n’a pas tardé à réagir médiatiquement à l’affaire, que ce soit par le biais de communiqués ou à travers la présence de son président, Bruno de Carvalho, sur différents plateaux télévisés, mais surtout un constat. Football Leaks ne propose quasiment rien qui ne touche pas directement le football portugais. Mis à part les documents attestant du vrai prix du transfert de Falcao de l’Atlético Madrid à Monaco, ceux évoquant des impayés du FC Porto envers l’OM concernant l’achat d’Imbula (information démentie ultérieurement par les dirigeants marseillais) ou bien l’offre de 15 millions d’euros formulée par Marseille pour Leandro Damião à la fin du mercato (rien de scandaleux là-dedans, si ce n’est le prix aligné pour un joueur aussi irrégulier), le(s) Julian Assange du ballon rond ne flingue(nt) que les trois gros portugais. Surtout le Sporting, à vrai dire. De quoi rendre le patron d’Alvalade un brin paranoïaque. Sur le plateau de la chaîne portugaise TVI, ce dernier s’est permis de compter le nombre de publications du site liées de près ou de loin à des activités du Sporting. Le résultat est sans appel. 32 articles contre sept pour le FC Porto et autant pour Benfica, sachant que pour ces derniers, les documents tournent autour du seul cas Ola John, qui, en plus de n’avoir rien d’illégal, n’intéresse pas grand monde. Pour De Carvalho, il n’y a donc aucun doute, « Football Leaks est une attaque dirigée contre le Sporting Clube de Portugal et le Futbeol Clube do Porto » . Pour une fois, il est difficile de donner tort au trublion.

Un site entre les États-Unis, le Portugal et la Russie

Attention à ne pas aller trop vite en besogne. Si le jeu du président sportinguista est de sous-entendre que la manœuvre est orchestrée directement par Benfica, Football Leaks peut tout simplement être l’œuvre de supporters benfiquistas aussi déterminés que doués en informatique. Et malins. Les anonymes qui se cachent derrière le site ont pris soin de brouiller les pistes en utilisant une plateforme américaine (livejournal), une adresse IP portugaise et un serveur russe. Suffisant pour échapper à la justice portugaise qui enquête activement sur le cas depuis plusieurs jours maintenant ? Pas du tout, à en croire Paulo Santos, spécialiste en droits d’auteur. « La partie livejournal est basée aux États-Unis, et Football Leaks apparaît dans Yandex, sorte de Google russe. Ce sont des entités qui collaborent avec les autorités. Il suffit que les enquêteurs portugais les contactent pour démasquer les gens qui se trouvent derrière tout ça » , a-t-il expliqué au journal Record. C’est peut-être ce qui explique que tous les documents, sauf un (il concerne… Ola John) aient disparu de Yandex depuis jeudi. Si le site n’a pas (encore) fermé ses portes, il est déjà bien mal en point. Sauf nouvelle pirouette de la part des geeks footeux, l’avenir de Football Leaks s’avère quasi déjà mort. Tout ça pour rien ? Pas vraiment. La polémique découlant des divulgations du 29 septembre dernier a permis d’ouvrir le débat sur la transparence du football, du moins au Portugal.

Des cadeaux de Benfica aux arbitres ?

Toujours sur le plateau de la chaîne TVI, Bruno de Carvalho a, plutôt que se défendre réellement sur les dossiers Jorge Jesus et Carrillo, dont le renouvellement de contrat et la mise à l’écart font couler beaucoup d’encre à l’ouest de la péninsule, choisi d’attaquer Benfica sur le thème de l’opacité et de la corruption. Ainsi, le président du Sporting a envoyé une bombe à l’encontre des dirigeants benfiquistas. D’après lui, le boss Luis Filipe Vieira offre, à chaque match à domicile, un coffret premium aux quatre arbitres de champ, composé d’un maillot vintage d’Eusébio, de places pour le musée Cosme Damião et de quatre vouchers pour le restaurant du musée de la bière (qui s’élèvent à 500 voire 600 euros chacun d’après le boss sportinguista). La Fédération portugaise de football n’a pas tardé à s’emparer de l’affaire et à la remettre aux mains du procureur général de la République. D’après les premières enquêtes des journalistes portugais, l’actuel président de la Ligue et ancien arbitre Pedro Proença aurait effectivement reçu un tel cadeau, sans pour autant se permettre d’utiliser les tickets restaurants qui lui étaient offerts. L’enquête ne fait que commencer, mais promet déjà plus que Football Leaks, qui ne poste plus rien depuis le 7 octobre 2015. À moins que tout ceci ne soit qu’une vaste mascarade.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

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