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Fernando Llorente, de béni à banni

Par Robin Delorme, à Madrid
Fernando Llorente, de béni à banni

Anciennement adulé à Bilbao, Fernando Llorente en est aujourd’hui devenu le pestiféré de l’effectif. Une situation ubuesque qui doit autant au jusqu’au-boutisme de Bielsa qu’à la tête dure du joueur. Et qui fait aujourd’hui patauger l’Athletic dans un pathétisme consternant.

L’Athletic Bilbao va mal. Très mal. Feu finaliste de l’Europa League et de la Copa del Rey, il va de désillusion en désillusion. Dernière en date, une élimination prématurée de cette même Coupe du Roi par le faiblard voisin de troisième division, Eibar. Symbole de cette dépression qui n’en finit plus de perdurer : Fernando Llorente. Ce mardi, pour ce funeste seizième de finale de la Coupe du Roi, il n’a rien réussi. Contrôles foireux, frappes non cadrées, dribbles hasardeux… Toute la panoplie du joueur en manque de confiance y est passée. Résultat des courses, une sortie prématurée dès la pause pour le nouveau goleador maison Aduriz qui, inévitablement, en a profité pour marquer le seul but local. En conflit ouvert avec son coach Bielsa, Llorente n’a plus qu’à prendre son mal en patience. Au mois de juillet, il sera libre de s’engager où il le souhaite. Mais que les jours qui le séparent de cette échappatoire sont longs…
Un Euro en trompe l’œil
Avant ce malaise dérangeant, Fernando Llorente était pourtant le petit bijou de l’Athletic. Arrivé à l’âge de onze ans dans la capitale de l’Euskadi, le natif de Pamplune passe par toutes les filiales des Leones. Tant et si bien qu’à 20 piges, il fait sa première apparition avec les pros. Suivant une évolution rectiligne, Fernando enchaîne les matchs et commence à enfiler les pions. Depuis le millésime 2006-2007, il n’a pas terminé un exercice sous la barre de la dizaine de buts en championnat. Grand (le bougre culmine à 1m95 tout de même) mais pas gauche avec ses pieds, il toque assez logiquement à la porte de la Roja en 2008. L’Euro en poche, la sélection lui ouvre ses portes en novembre de la même année. Pas vraiment intimidé par la concurrence – Villa et l’autre Fernando, Torres – il fait son trou. À tel point qu’il fait partie de l’escouade championne du monde en 2010. Dans un rôle de second couteau, certes, mais qui a envie de s’émanciper. Ça tombe bien, sa saison dernière est estampillée all star. À l’orée de l’Euro ukraino-polonais, il fait même figure de titulaire potentiel à la pointe de l’armada de Vicente del Bosque.
Avec le recul du mois de décembre, ce petit topo international apparaît aujourd’hui comme prémonitoire de la galère de Llorente. En effet, le grand Basque débarque en Europe de l’Est dans la peau d’une alternative crédible au forfait de David Villa et à la méforme maladive de Fernando Torres. Pis, celui que l’on pensait comme son seul concurrent, Roberto Soldado, n’est même pas du voyage. Pourtant, Llorente sera le seul joueur de champ à ne pas grignoter une petite minute de jeu lors de la conquête espagnole. Un désaveu de « Vincent du Bois » qui va jusqu’à aligner Álvaro Negredo ou remettre au goût du jour un système sans véritable 9. En résumé, à son retour de Kiev, la breloque est dorée, mais le bilan bien plus sombre. Comme son comparse basque de la sélection, Javi Martínez, il compte bien se faire la malle pour découvrir les joies de la Champions League. Son nom fait le tour de la perfide Albion et revient avec insistance du côté de Turin. Mais non, son président Josu Urrutia n’en démord pas : Fernando est un joueur de l’Athletic et le restera jusqu’à la fin de son contrat, c’est-à-dire en juin 2013. Sauf si un club pose sur la table les 36 millions d’euros de sa clause libératoire.
« L’Athletic est au-dessus de tout »
L’été passé, Fernando Llorente est toujours un joueur de Bilbao. Javi Martínez, lui, a trouvé preneur et, contre 40 millions d’euros, s’en est allé en Bavière. La situation du Rey Leon (le roi lion en VF) va même de mal en pis. Il n’a ainsi intégré l’effectif professionnel qu’à la fin de la période du mercato. Depuis, il est cantonné à une place sous la guérite. En guerre ouverte avec Marcelo Bielsa et les socios basques qui le considèrent comme un « mercenaire » , Fernando n’a joué que 20 petits bouts de matchs depuis le début de la saison. Surtout, il n’a été titularisé qu’à une seule reprise en championnat… À quoi bon donc garder son joueur pour ne pas le faire jouer ? À être jusqu’au-boutiste : « Pour pouvoir rester ici, il doit comprendre que l’Athletic est au-dessus de tout. Je ne sais pas s’il donnera du crédit à cette possibilité ou s’il y a du nouveau dans ce sens, mais Llorente ne partira pas en janvier, et nous ne recruterons pas non plus » , dixit Josu Urrutia. Bref, entre un board qui fait la sourde oreille et un joueur qui s’entête, la fin de saison risque d’être longue. Car ce sont bien les deux parties qui sont perdantes. Un bien beau gâchis.

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