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Exclu : Sayem remixe l’hymne de la Ligue des champions

Propos recueillis par Thomas Andrei
Exclu : Sayem remixe l’hymne de la Ligue des champions

On commence ici et là à dire de lui qu'il est le « petit prince de l'electro en France ». Ce qui est sûr, c'est que Sayem a déjà bossé avec Cassius, Miss Kittin ou La Caution, et qu'il est fan de l'OM. L'occasion pour lui de parler coups d'épaule et Basile Boli, et de remixer, en exclu et sur le pouce, l'hymne de la Ligue des champions avant le match Barça/Paris.

Tu es du 82, mais tu supportes l’OM. Pourquoi ?Tout vient de la finale de la Coupe d’Europe 93. J’étais en 4e et ce sont mes premiers souvenirs de frissons devant un match de foot. J’aimais déjà bien l’OM avant, j’ai de la famille à Marseille et j’écoutais beaucoup de rap marseillais. Mais ce match, du moment où ils ont marqué, j’étais assis, par terre, debout, à genoux, je ne tenais plus pendant le dernier quart d’heure. J’ai vraiment vibré. Ensuite, c’est comme dans la vie, quand on est pote avec quelqu’un, qu’on vit des épreuves délicates avec, ça crée des liens.

Et à cet âge-là, tu jouais au foot toi ?J’ai une histoire particulière avec le foot. Mon père était prof de sport donc petit, il nous a fait pratiquer plein de sports différents. Petit garçon, je jouais au club du village et j’étais… très mauvais. Je ne comprenais rien à ce sport. J’étais remplaçant, mais comme j’étais déjà une carcasse, un peu imposant, on me faisait rentrer pour cartonner un joueur. J’étais le défenseur qu’on faisait rentrer quand il fallait dégommer des gens. Donc ça se finissait toujours sur un carton jaune ou rouge, du coup je me suis mis à la boxe… pour éviter les cartons. En 4e, je ne jouais plus, mais j’ai une histoire quand même. Je venais de changer de collège, parce que j’étais nul en cours, et je suis arrivé dans un collège un peu craignos, le collège de la zone. J’étais le nouveau, je me bagarrais souvent, on me faisait chier à la récré. Bref, comme j’étais mauvais mes parents m’avaient mis dans un collège avec allemand en LV2. À l’époque, seul les bons élèves prenaient allemand, parce que c’est chiant, ce sont les mêmes que ceux qui font latin. Mais comme j’avais un dossier déplorable, on m’a mis dans la pire des classes. Bon… Et la prof d’allemand nous a emmenés à Munich dix jours. Je me rappelle de deux choses : l’usine BMW et le stade olympique. Ce stade mythique pour moi. On rentre sur les gradins et avec un pote, on s’est faufilés sur la pelouse. Il a tiré le corner et j’ai imité la tête de Boli. J’ai marqué et j’ai fait un tour de stade en criant ! Les mecs de la sécurité m’ont chopé et je me suis fait virer. Là, j’étais le mec cool de la classe.

Tu suis le championnat allemand depuis ?Surtout via Ribéry. Je ne suis pas un spécialiste qui connaît toutes les stats des joueurs, moi j’aime les caractères et les histoires qu’il y a autour. Quand je fais de la musique, j’essaie de raconter des histoires. Je me sers des personnalités de chacun pour les écrire. Et un mec comme Ribéry, il est fascinant : son histoire, la tête qu’il a, sa manière de jouer. Il joue de cette manière parce qu’il a cette tête-là. J’aime les gueules, en musique aussi. Des mecs comme Rover, avec qui j’ai collaboré, ou Rebotini, il se passe de suite un truc. Après, j’aime la Bundesliga pour son côté physique, comme le championnat anglais où on lève un peu plus la semelle…

Donc tu préfères un joueur avec une histoire, même un Di Canio fascisant plutôt qu’un joueur lambda sans histoire ?L’exemple est un peu extrême… L’important, c’est quand même les valeurs du joueur… On peut reprocher aux Bleus l’histoire de La Marseillaise… Mais ce sont des gamins, ils rentrent à 13 ans dans un centre de formation, ils ne sont que sur leur ballon tout le temps… Ensuite je viens du Sud-Ouest, donc on est très rugby. Quand tu vois les joueurs avant un match, c’est plus un chant guerrier qu’un honneur à la patrie. Un truc qui t’unit avant la bataille. J’ai fait de la boxe et ce sont tous ces préparatifs d’avant-match qui sont importants. Le regard dans les yeux de l’adversaire, tout ça.

Tu aimes les mecs à histoires, pour toi Joey Barton, c’est du pain béni.J’adore. Parfois, on me dit que physiquement je ressemble à Cantona, que j’admire. Et Barton parfois me fait penser un peu à lui. Le talent en moins. Ce côté un peu bourrin. J’aime ces gens avec du caractère, les joueurs avec du tempérament, comme Ravanelli à l’époque. Le mec faisait le show. Revoir des personnes comme ça qui pètent les plombs, ça fait du bien par rapport à l’image de poulets des joueurs d’aujourd’hui très propres sur le terrain, pareil en dehors… On peut revenir sur le coup de tête de Zidane, je l’ai insulté, mais le mec est juste humain. Les gens avec un plus gros caractère sont souvent de meilleurs sportifs.

« Gignac me fait penser à François Pignon »

On protège trop les joueurs ?Si le mec y va pour faire mal, je ne sais pas. Je faisais de la boxe française, donc c’est pieds et poings. T’es là pour te foutre sur la gueule, mais il y a des gestes qui sont condamnés. Le mec a le droit de te péter le genou, c’est légal, mais le mec peut gagner sans ça. Il y a un certain respect. C’est un truc d’observation qui finit par KO ou pas. Tu ne vas pas casser le genou du mec parce que là tu sais que tu ruines sa carrière ou sa saison. Dans le foot, j’aime les coups d’épaule, tout ça. Mais les joueurs de foot ne savent pas que ça, si tu lui niques les croisés il est foutu, ça me fait mal. Ensuite, le foot anglais, oui ça me plaît, le côté « on n’est pas des danseuses, faut du contact » . Mais les tacles par derrière violents, je ne suis pas pour…

Ce serait qui le Zidane de l’électro ?Pour moi, c’était Mehdi. DJ Mehdi. Le regretté Dj Mehdi, que je connaissais. Un mec qui techniquement était un super DJ, il a fait ce que très peu de gens ont fait. Le passage producteur, beatmaker, hip hop à l’électro, il a fait ça divinement bien. Humainement, il était irréprochable, et avec un zeste de folie comme Zidane. Aujourd’hui, ce serait Zdar de Cassius, il sait tout faire, il a une vision très claire du « jeu » .

L’un de tes titres avait été repris pour la Coupe du monde de rugby en 2007. Le rugby, c’est l’ennemi du foot ?Non, surtout qu’à l’époque, il y avait un fossé entre le foot pro et le rugby pro. Plus ça va, plus le rugby se professionnalise. Ce sont deux jeux différents, deux philosophies différentes. On dit que le rugby est un sport populaire, un sport du cœur, mais c’est de moins en moins vrai. Puis le foot reste l’opium du peuple, le truc numéro 1. C’est plus facile d’y jouer à deux, ou même seul, que le rugby…

C’est quoi le club français le plus hip hop ?Ben l’OM ! C’est lié. À l’âge d’or du rap marseillais, quand il y avait I AM, la FF, les compilations de Kheops, Marseille cartonnait. Pendant deux ans, le rap du Sud sortait plus de choses que celui de Paris, même s’il y avait NTM. Puis à Paris, des gens sont fans du PSG mais on ne les voit pas beaucoup. Alors qu’à Marseille, c’est très difficile d’avoir une discussion sans parler de l’OM… Mais j’ai des potes pour le PSG. Comme les trois frères du groupe DSL, d’Ed Banger, ça fait de grosses embrouilles sur Facebook d’ailleurs !

Il va finir à combien de buts Gignac ?Gignac, je ne veux pas me moquer de lui, mais depuis le début, il me fait penser à François Pignon. Il renvoie une image bizarre, il me fait rire. Pourtant, il démérite pas, il marque des buts, tu sens qu’il a envie de jouer. Mais je n’arrive pas à le prendre au premier degré. Un peu comme Valbuena, j’ai l’impression que c’est un homme-tronc, qui court sur deux moignons. J’adore ce mec pourtant. Je suis méchant…

Chose promise, chose due : Sayem, bien que supporter de l’OM, a pris le temps de concocter en speed un petit remix de l’hymne de la Ligue des champions – avec « Niggas in Paris » – à l’occasion du match FC Barcelone – PSG…

À visiter/écouter : Le SoundCloud de Sayem

Bientôt disponible : SAYEM – DRIP #1 EP – Sortie le 13 Mai

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Propos recueillis par Thomas Andrei

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