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Evo Morales, président en short

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Evo Morales, président en short

Le président bolivien est féru de ballon rond. Ami de Diego Maradona et premier défenseur du football en haute altitude, Evo Morales a toujours un pied sur le rectangle vert. Voir plus si affinités...

Une échauffourée comme il s’en déroule des milliers sur les terrains amateurs du monde entier chaque week-end, une semelle malheureuse qui dégénère en pugilat, un genou qui vient se loger dans l’entrejambe d’un adversaire qui s’écroule sur le sol, les joueurs des deux équipes qui déboulent pour prêter main forte aux deux belligérants. A priori rien d’exceptionnel, sauf que celui qui reçoit le premier coup et se venge dans la foulée se nomme Juan Evo Morales, actuel président de la République de Bolivie. La scène s’est déroulée la semaine dernière, dans le centre-ville de la plus haute capitale du monde. A l’occasion d’une rencontre “amicale” entre le Mouvement Socialiste d’Evo Morales et le Mouvement Sans Peur dirigé par le maire de La Paz, le président en short assène un violent coup de genou à un adversaire qui n’a même pas le ballon.

La raison ? Quelques secondes auparavant, alors que la partie vient à peine de débuter, l’un de ses opposants, Daniel Cartagena, a la mauvaise idée de laisser trainer sa semelle sur la jambe présidentielle. Mauvaise idée, car Evo Morales n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, comme l’on appris à leurs dépens représentants de la haute société bolivienne et autres chefs d’entreprises depuis l’arrivée au pouvoir du leader socialiste, fin 2005. Résultat, le fautif –expulsé en compagnie de l’un de ses gardes du corps venu à sa rescousse– est passé tout près d’une peine de prison. Depuis, le président s’est officiellement excusé de son geste (dé)placé.

Impitoyable sur tous les terrains

Il y a deux ans, Evo s’était frotté au tout puissant Sepp Blatter. Au printemps 2008, le président de la Fifa et son comité exécutif envisagent en effet d’interdire les matches internationaux à plus de 2500m d’altitude, considérant qu’au-dessus de cette limite, les footballeurs rencontrent des problèmes pour retrouver leur souffle. Pour Evo Morales et d’autres dignitaires sud-américains, c’est encore un coup d’une institution impérialiste pour s’en prendre aux plus démunis et éviter aux géants brésilien et argentin tout faux-pas du côté de La Paz, Quito ou encore Bogota. Diego Maradona, ancien ménémiste (président ultralibéral argentin) né dans les bas-fonds de Buenos Aires reconverti en Robin des Bois, soutient Evo Morales en prenant part à un match épique à plus de… 6000m d’altitude, sous la neige. Blatter cède. Evo : 1, Fifa : 0. Ironie du sort, un an plus tard, Maradona, nommé sélectionneur de l’Albiceleste entre-temps, repartira de La Paz avec une valise monumentale (6-1).

Le ballon rond, objet politique

Depuis, Evo a bien sûr continué les réformes dans son pays et renforcé les alliances avec les pays voisins. Mais Michelle Bachelet a pu constater que rien ni personne ne pouvait écarter Evo du football. La légende raconte qu’à l’issue d’un sommet ibéro-américain à Santiago, il aurait planté l’ancienne présidente du Chili pour disputer une rencontre avec de hauts mandataires et de vieilles gloires du football chilien. Voici deux mois, il a reçu une délégation de la Fifa afin de plancher sur la crise qui touche le football en Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud. « Le football est la meilleure forme d’intégration, encore plus dans un pays pauvre comme la Bolivie » , assure celui qui réalisa un essai sans succès au club de San José de Oruro dans sa jeunesse. Preuve en est, Evo s’est forgé son caractère de leader au sein d’une équipe qu’il constitua à l’âge de treize ans dans sa communauté. D’après Martin Siviak, l’auteur de “Jefazo” (“Le coup du chef”, ndla), sa biographie, lui et ses camarades achetaient à l’époque des ballons et des maillots grâce à la laine de lama qu’ils vendaient. Aujourd’hui, proche de Juan César Baldivieso, ancien meneur qui guida la sélection bolivienne au Mondial 94, il s’est trouvé un allié de choix dans la région : Sebastian Piñera, élu en mars dernier président du Chili. Les deux hommes ont récemment fait équipe sur la pelouse. En meneur naturel, le socialiste portait le numéro 10, tandis que son homologue libéral se chargeait de conclure les actions avec le 9 dans le dos. Comme dirait un célèbre équipementier sportif allemand, avec le foot, “rien n’est impossible”.

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