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Euro 2012 : Les enjeux du groupe A

Eric Maggiori
Euro 2012 : Les enjeux du groupe A

Le groupe A, c’est celui qui, sur le papier, est le moins glamour. Le groupe du bloc de l’Est, avec la Pologne, la Russie, la République Tchèque, mais aussi le champion 2004, la Grèce. Et s’il s’agissait de la poule la plus homogène ?

Les Russes en favoris

Personne n’a oublié le fantastique début d’Euro 2008 de la Russie. L’équipe avait enchanté la compétition, avec un jeu léché et attractif. Malgré une rouste reçue de la part de l’Espagne lors du match d’ouverture, la Russie avait ensuite réalisé un parcours superbe, en sortant les Pays-Bas (qui venaient de battre l’Italie et la France en poules) en quarts. Depuis, la Russie a continué sa progression, même si le fait de ne pas avoir participé au Mondial 2010 a fait du mal à l’équipe désormais entraînée par Dick Advocaat. L’ancien coach du Zénith a redonné un nouvel élan à cette nation, en mettant en avant quelques-uns de ses anciens poulains de l’époque saint-pétersbourgeoise. Ce sont d’ailleurs ces joueurs-là, les Shirokov, Kerzhakov et Anyukov, qui composent aujourd’hui la colonne vertébrale de l’équipe. Résultat : la Russie a réalisé des phases de qualification quasi-parfaites, avec une seule défaite à la clef. Invaincue depuis le 9 février 2011, elle vient même de se payer le luxe de taper l’Italie (0-3) en match de préparation. Bon pour le moral. Du coup, compte-tenu des adversaires qui composent cette poule, c’est avec un statut de favoris que les Russes se présentent. Un statut assumé, au sein d’une équipe qui ne compte aucun joueur de moins de 25 ans, hormis la pépite du CSKA Moscou Dzagoev. Peut-être le symbole que cette équipe-là est arrivée à maturation, et qu’elle va pouvoir, comme en 2008, créer la surprise et emmerder plus d’un ténor à partir des phases à élimination directe. Tiens, d’ailleurs, le calendrier peut potentiellement réserver un Russie/Pays-Bas en quarts. Drôle.

Et si la Grèce nous refaisait le coup de 2004 ?

Qui aurait misé un kopeck sur la Grèce en 2004 ? Personne. Qui miserait un kopeck sur la Grèce en 2012 ? Personne. Voilà peut-être les deux similitudes entre 2004 et aujourd’hui, pour la sélection grecque. Personne ne la connaît vraiment, personne ne la craint vraiment, personne ne souhaite vraiment la voir passer les poules. Et c’est peut-être là sa force. Car mine de rien, cette équipe est, en compagnie de l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, l’une des seules équipes à avoir terminé invaincues les phases de qualifications. Voilà de quoi donner de l’espoir à tout un pays qui, plus que jamais, va remettre sur les épaules de son équipe nationale tout le poids de ses déboires actuels. La Grèce continue, en effet, d’être au plus mal, financièrement parlant, mais pas seulement, et la campagne de la formation grecque lors de l’Euro pourrait bien être une sacrée échappatoire. Les joueurs en sont bien conscients, et vont tout faire pour se calquer sur le modèle de 2004 (mais pas sur celui de 2008, où ils étaient repartis à la maison avec trois défaites dans les valoches). Une curiosité statistique : en 2004, la Grèce avait disputé son match d’ouverture contre la Russie (qu’elle retrouvera le 16 juin prochain) et s’était inclinée. Derrière, elle avait sorti l’Espagne, la France, le Portugal et la République Tchèque. Comme quoi : rien ne sert de partir à point, il suffit de courir après. Ce n’est pas l’Espagne qui dira le contraire.

Et si la République Tchèque nous refaisait le coup de 1996 ?

Les Tchèques et l’Euro, c’est une grande histoire d’amour. Mais une histoire d’amour qui ne s’est jamais vraiment conclue. En 1996, les Tchèques, jeunes et fougueux, réalisent un parcours fou, en éliminant l’Italie, le Portugal et la France. En finale, cette génération dorée se fait punir par Oliver Bierhoff, qui inscrit deux buts en fin de rencontre, dont le fameux but en or. On efface tout, et on recommence. En 2004, cette génération est à son apogée (quasiment à son crépuscule, même), avec des Nedvěd, Poborský et Šmicer qui savent que c’est probablement la dernière fois qu’ils pourront remporter une grande compétition. Même histoire : le parcours est parfait mais, ce coup-ci, le rêve s’arrête aux portes de la finale. Le justicier ne s’appelle plus Bierhoff, mais Dellas. Encore plus triste. Depuis, c’est chute sur chute. En 2006, les Tchèques se font sortir au premier tour, en 2008, c’est l’incroyable élimination en poules par la Turquie (de 0-2 à 3-2 lors du dernier quart d’heure) et en 2010, même pas de Coupe du monde en Afrique du Sud. On appelle ça une bonne dégringolade. Michal Bílek, le nouveau sélectionneur, a dû tout reconstruire, avec des joueurs beaucoup moins sexy qu’à la grande époque. Aujourd’hui, les stars de la Tchéquie se nomment Čech, Baroš, Rosický et Plašil, ce qui n’est pas non plus transcendant, hormis le portier de Chelsea, qui vient de vivre une fin de saison extraordinaire. Mais bon, construire son succès sur son seul gardien de but n’a jamais été une stratégie remarquable, hein…

La force du public pour le Borussia Pologne

Sur le papier, la Pologne apparaît comme l’équipe la plus faible de la compétition. Qualifiée d’office en tant que pays organisateur, la formation de Franciszek Smuda a toutefois son mot à dire dans cet Euro. Déjà, les Polonais pourront compter sur le soutien de leur public. Ce qui peut toujours avoir son importance sur une compétition majeure. Ensuite, l’équipe de Pologne compte dans ses rangs quelques joueurs qui sortent d’une saison incroyable. Parmi eux, on trouve le Bordelais Ludo Obraniak, mais surtout les piliers du Borussia Dortmund, champion d’Allemagne et vainqueur de la Coupe, Robert Lewandowski, Łukasz Piszczek et Jakub Błaszczykowski. Grâce aux automatismes, les trois hommes jouent ensemble les yeux fermés, et surfent sur l’euphorie d’une fin de saison triomphale. D’ailleurs, Lewandowski a prouvé qu’il était affuté lors du dernier match amical contre Andorre, avec une merveille de ciseau acrobatique. On ne dirait pas, comme ça, mais la Pologne a obtenu cinq succès lors de ses six derniers matches amicaux, et Szczęsny reste sur une série d’invincibilité de 461 minutes. Des chiffres rassurants, qui peuvent laisser penser que cette équipe, si elle démarre la compétition sur une bonne dynamique, peut éventuellement passer le premier tour. Après quoi, il restera deux matches jusqu’à la finale. Ouais, c’est peu.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Eric Maggiori

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