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Euro 08 : Panzer size

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Euro 08 : Panzer size

L'Allemagne est en finale. Son axe central Metzelder/Mertesacker aussi. Improbable. Trop grands, trop lents, trop naïfs, et pas assez techniques, la supercherie était programmée pour exploser aux yeux du vieux continent. Peut-être attendra-t-elle la finale et ces insaisissables nains ibères pour le faire ?

Christoph Metzelder et Per Mertesacker. Deux baobabs plantés dans les 16 mètres avec la lourdeur d’un bon vieux régiment allemand. Remarque, avec les stats abracadabrantesques de l’UEFA concernant les pointes de vitesse des joueurs, nos deux girafes ont peut-être une chance de battre leur chrono au 100 mètres. Qui sait, Carvalho a bien été flashé plus vite que Ronaldo…

Dans le coin gauche, Christoph Metzelder, 27 ans, 1m94 pour 84 kg. Un beau bébé donc, a priori peu prédestiné à une carrière de footeux. Son père, athlète teuton franchement moyen, voulait en faire un prince de la piste. Il avait tout décidé, son asperge de fils ferait du saut en hauteur, comme ça, par facilité. C’était sans compter sur les potes d’enfance du fiston : « L’athlé c’est pour les gonzesses, viens jouer au foot ! » . Petit Christoph adhère et s’en va défier l’autorité parentale. Papounet se fait une raison et lui offre une licence dans le club de sa ville natale, le TuS de Haltern en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Dans le coin droit, Per Mertesacker, 23 ans, 1m98 pour 90 kg. Un beau bébé donc, a priori peu prédestiné à une carrière de footeux. Son truc à lui, c’est le basket, et sa réputation, il se la forge sur les playgrounds d’Hanovre. Au vrai, Mertesacker est peut-être le joueur le plus Hoops de toute la Mannschaft, jamais le dernier lorsqu’il s’agit de sécher une conférence de presse pour aller péter quelques dunks. Il est d’ailleurs à la base de la visite de l’ancien shooter international Denis Wücherer fin mai dernier pendant le stage à Palma de Majorque.

L’axe M&M’s

Forcément lorsque l’on place une tête à toutes les autres têtes blondes de son équipe, c’est plus simple pour se faire repérer. Pourtant Metzie flingue son entrée dans le monde pro en claquant la porte du centre de formation de Schalke 04 après seulement 6 mois. Mais après une pige de deux saisons dans le club petit club du SC Preussen Münster (3ème division), il lance définitivement sa carrière chez le grand rival de Dortmund. À l’image de son parcours, Christoph n’a jamais vraiment provoqué le destin. Son transfert vers Dortmund en est un exemple criant : le téléphone de la maison familiale qui sonne de bon matin, à l’autre bout du fil Bernd Krauss, entraîneur de l’époque, qui lui déclare sa flamme, et ce con de Metzie qui le prend pour le Marcel Béliveau teuton.

Ses débuts en sélection sont dans la même veine. Il est convoqué quelque peu avant le Mondial 2002, comme ça, juste pour faire le nombre. Seulement, avec les blessures de Nowotny et Wörms, Metzelder est prié d’enfiler le costard de titulaire. No problemo, il s’exécute et crève l’écran jusqu’en finale. Il est comme ça Metzie, dilettante, chanceux, il se prend pas la tête. Un mec cool quoi, aux antipodes de sa grande carcasse barbue façon hockeyeur NHL.

Pour Per, le chemin fut plus direct. Centre de formation du Hanovre 1996, puis début pro à même pas 19 ans, et première sélection à 20 contre l’Iran le 9 octobre 2004, histoire de préparer l’Euro. Trois saisons fructueuses plus tard, Mertesacker est transféré au Werder Brême pour 5 millions d’euros, histoire de préparer le Mondial 2006.

Jusqu’ici réputé pour son jeu propre (116 matchs de Bundesliga pour seulement 6 cartons jaunes), Per va pourtant s’illustrer dans une bagarre générale clôturant le quart de finale face à l’Argentine. Alors qu’il n’avait apparemment rien à se reprocher, il se prend un violent coup de pied dans l’aine avant d’être projeté au sol par Leandro Cufré. Le géant teuton se relève et regarde l’arbitre expulser l’ancien Monégasque, non sans un petit ricanement. Il est comme ça Mertie, zen, posé, tout en contrôle. Un mec cool quoi, aux antipodes de sa grande carcasse blonde façon Dirk Nowitzki.

Main dans la main, ça va de Per…

Longtemps cette charnière omnisports (Athlé, hockey et basket) fut critiquée, mais Klinsmann puis Löw ont toujours cru en leurs Gargantuas, et c’est bien là l’essentiel. Match après match, le temps et l’expérience ont façonné cet axe jusqu’à lui conférer aujourd’hui un poids prépondérant dans le jeu allemand (au propre, comme au figuré…).

Le (con)Per l’expliquait d’ailleurs parfaitement lors d’une conférence de presse avant la demi-finale face aux Turcs : « Les gens doutaient que l’on puisse jouer de tels matchs, mais l’un comme l’autre, nous avons prouvé nos qualités et répondu aux critiques sur le terrain. Si on est arrivés à ce niveau en 2006 (troisième) et qu’on est encore là aujourd’hui, ce n’est pas hasard. Nous sommes très bien préparés et nous formons une vraie équipe. On progresse ensemble. Et cette demi-finale ne relève pas de la chance mais du mérite » .

C’est beau l’amour, ça donne des ailes. Et pis en plus, ça peut faire gagner l’Euro, comme ça, l’air de rien et la tête dans les nuages. Alors, si ce soir grand bonheur il y a, promis, M&M’s montreront leur cacahuète.

Par Paul Bemer et Lucas Duvernet-Coppola

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