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Et si Zeman disait enfin merci à la Juventus ?

Par Valentin Pauluzzi
Et si Zeman disait enfin merci à la Juventus ?

Des années durant, Zdeněk Zeman s'est opposé directement ou indirectement à la Juventus. Une situation qui lui a créé beaucoup de tort selon lui, mais qui lui a aussi probablement permis de devenir populaire plus que de raison.

« Je suis né juventino. » Non, Zeman ne cherche pas une quelconque rédemption auprès du peuple bianconero. Il n’en a pas besoin de toute façon. Mais il aime raconter son historique de supporter pour tenter de prouver qu’il ne fait aucune fixation sur le club turinois. « J’ai grandi à Turin, je dormais avec le pyjama » , ajoute-t-il tout en racontant l’histoire de son oncle. Celle de Cestmir Vycpalek, transféré à la Juventus en 1947. Une saison, puis Palermo, puis Parma, et surtout une carrière d’entraîneur quelques années après. C’est à ce moment-là que Zdeněk le rejoint, en 1968, puis il reste en Italie lorsque les chars soviétiques envahissent Prague. Vycpalek entraînera même la Juve de 1971 à 1974, remportant deux Scudetti. Pendant ce temps, Zeman passe ses diplômes de prof de sport, joue au volley en Serie B et dirige un club de natation. 30 ans plus tard et au terme d’une incroyable trajectoire, le voilà sur le banc de la Roma à dénoncer certaines pratiques. Ses cibles : le dopage et l’influence néfaste de certains dirigeants. Le tout, à chaque fois lié directement ou indirectement à la Juve, ce qui provoqua la réaction de Gianni Agnelli à l’époque : « Zeman est le neveu de Vycpalek, et il devrait nous être reconnaissant. En l’amenant en Italie, on l’a sauvé de la Tchécoslovaquie communiste. »

Une indignation à courant alternatif

Reconnu pour son élégance, « l’Avvocato » n’était pas du genre à se laisser aller à ce genre d’affirmations peu heureuses. Mais ses mots laissaient surtout transparaître de l’incompréhension concernant cet acharnement. Zeman a fait du football propre son cheval de bataille, toutefois, il a beau se défendre de s’en prendre à un système entier, ses cibles étaient souvent blanc et noir. Quand il parle de dopage, il cite Del Piero et Vialli. Quand il parle du pouvoir, seuls Moggi et Giraudo sont visés. Le problème, c’est que, comptes-rendus de justice à la main, la Juve a été blanchie de toute accusation de dopage et que seule sa pharmacie a été inspectée. Tandis qu’aucune trace de corruption ou d’irrégularité n’a été décelé dans le long et tortueux procès qu’est le Calciopoli. Idem concernant la GEA, cette association d’agents de joueurs contrôlée par Moggi Jr. Là aussi, la justice a déterminé que cela ne conditionnait pas le marché des transferts. C’est écrit noir sur blanc. Il faut savoir parfois, toujours même, aller plus loin que les simples sentences.

« Zeman est un très grand fourbe, il combat les batailles qui lui conviennent et oublie le reste. » Signé Gianluca Vialli, qui n’a jamais pardonné les diffamations de dopage. En effet, si « le bohème » n’a jamais rien laissé passer de ce qui concernait la Juve, quid des autres scandales qui ont émaillé le football italien depuis quelques années ? Le Calcioscommesse ? La loi « salvacalcio » pour sauver la peau de cadors destinés à une faillite certaine ? Les faux passeports ? Le manque de transparence des bilans comptables ? Les prescriptions minutées lors du Calciopoli bis ? Tous les dirigeants des grands clubs concernés de près ou de loin par cette intrigue et encore en poste des années durant (Lotito, Galliani, Moratti, etc.) ? Zeman aime à dire que l’Italie a longtemps assisté à des championnats virtuels. Néanmoins, il devient de suite beaucoup moins bavard à propos d’affaires qui ont assurément plus faussé certains championnats que celles qu’il a dénoncées. Il ne faudrait pas se mettre ses admirateurs à dos. Zdeněk est bien plus calculateur qu’on ne le pense.

Le porte-étendard de l’antijuventinisme

Zeman a toujours soutenu que ses combats de l’époque ont entravé sa carrière. Il l’a fait également sous serment lors du procès Calciopoli. Appelé à témoigner en 2009, il fut le protagoniste d’une déposition retenue très peu crédible par le juge. En voici quelques passages : « Je n’ai connu qu’un seul vrai licenciement, à la Lazio en 1996, les autres ont tous été procurés par d’autres facteurs. » « Il y avait un véto pour ne pas que j’entraîne, en 1998, j’étais parmi les meilleurs coachs d’Europe. » « Je n’ai gagné aucun titre à cause du système. » Système donc démoli en 2006, mais qui ne l’a pas empêché d’enchaîner les échecs, mis à part sa saison à Pescara en 2011/12. Les années passent, Moggi et Giraudo ont disparu de la circulation, mais le refrain est toujours la même. C’est d’ailleurs maintenant le « Er sistema » de la Roma qui fait fureur. Dans cette Italie du foot très manichéenne, émettre des soupçons sur les succès de la Juve est un sport national. Certains taquinent, mais beaucoup le font sérieusement.

Il faut dire que s’ériger en tant que chantre de l’antijuventinisme permet de s’attirer les faveurs d’une bonne partie de la presse. Et Zeman a beau affirmer qu’on lui a collé cette étiquette bien malgré lui, il ne fait rien pour s’en débarrasser. C’est que cela lui a offert une incroyable popularité, dans des clubs où il n’a rien gagné (Roma), a échoué (Napoli), voire où il n’est même jamais passé (Inter, Fiorentina). Sa fameuse philosophie footballistique spectaculaire (4-3-3 hyper offensif) ne justifiant pas à elle seule sa notoriété. Dès que possible, la presse s’empresse de lui tendre un micro pour se remémorer ses batailles, tout en oubliant soigneusement de le prendre à revers sur ses nombreuses contradictions. Le tout créant des situations presque surréalistes, on assiste ainsi aux analyses et conseils d’un entraîneur qui n’a jamais voulu se remettre en question malgré les nombreux couacs… En attendant, Cagliari est relégable et s’apprête à recevoir une Juve leader au classement et qui bat record sur record depuis trois ans. À cause ou grâce au système ?

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Par Valentin Pauluzzi

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