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Et si Eibar était milliardaire…

Par Robin Delorme, à Madrid
Et si Eibar était milliardaire…

À l'heure de la collation, le Santiago-Bernabéu accueille le modeste Eibar. Plus petit budget de la Liga, le club basque s'apprête, pour la première fois de son histoire, à se mesurer au Real Madrid dans son antre. L'occasion de se demander à quoi ressemblerait le petit Poucet espagnol en cas d'overdose de cash.


Il armerait jusqu’aux dents ses citoyens

En Espagne, Eibar est connu comme « la Ciudad Armera » . En des termes plus franchouillards, il s’agit de la Ville armurière. Pourquoi ? Car, depuis le XVe siècle, elle héberge une industrie de fabrication d’armes. En son sein, les rares touristes qui s’y égarent peuvent même se rendre au « Museo de la Industria Armera » . Rien de vraiment excitant, donc. Pour remédier à ce peu d’attrait, les nouveaux milliards du SD Eibar sont chargés de booster l’économie locale. Histoire de ne pas investir à perte, ils doivent rouvrir fourneaux et fabriques d’armes. La cible est toute trouvée : la population. En jouant sur la fibre patriotique, chaque socio du club – et ils sont nombreux – se voit recevoir l’arme à feu de son choix. Pêle-mêle, l’aficionado doit choisir entre fusil mitrailleur, lombarde ou Wintxeski – le Winchester du coin. Pacifique mais armée, la populace d’Eibar devient le vrai arsenal d’Europe. Côté tourisme, aucun Londonien, mais des hordes d’habitants du Wyoming, du Texas et de l’Oklahoma, en admiration face à un tel modèle. Un aéroport est même construit en partenariat avec la NRA.


Il s’incrusterait en bord de mer

Se rendre à Eibar est un périple. Certes, pas besoin de calèche ni de barque, une voiture suffit. Pour le train, les changements sont nombreux, et pour l’avion, l’aéroport le plus proche est à une bonne heure de route. Localisée à quelques dizaines de kilomètres des côtes, la mairie tient pourtant à préciser sur son site internet qu’Eibar « n’a pas de port » . Merci du renseignement. En plein milieu du Guipuscoa, elle est entourée de collines : une vraie cuvette où les degrés sont précieux. De fait, sur le parking des Armeros – surnom des joueurs d’Eibar -, oubliez les décapotables et les coupés cabriolets. Ici, on préfère les 4X4 ou les breaks familiaux. Avec l’arrivée de milliards inespérés, le club décide de respecter l’identité politique locale. Ici, on partage. Plutôt que de délocaliser le stade d’Ipurua à Deba – commune littorale la plus proche – il programme un chantier monstre : creuser jusqu’à la façade atlantique. Les villes sur son chemin sont englouties, et Eibar récupère toute cette population. Avec désormais la plus grande baie d’Europe, Eibar devient le paradis des kitesurfeurs et véliplanchistes.


Il rachèterait Movistar

« Fais attention, ici, ça coupe souvent. » Avant un rendez-vous téléphonique, Jon Errasti préfère devancer les interférences existant dans les environs. Coincé entre plusieurs collines, « Eibar la cuvette » ne dispose pas du système 4G le plus spectaculaire au monde. Le 3G non plus, ni même l’ADSL… Bref, un black-out technologique et numérique s’abat sur chaque utilisateur de smartphone dès la sortie du centre-ville. Des problèmes récurrents qui empêchent le club de se doter d’infrastructures informatiques dignes de ce nom. Forts de leur quintuple cagnotte remportée à l’Euromillion, les Blaugrana basques décident de diversifier leur activité tout en s’assurant de forts revenus. La cible est Movistar, l’une des plus grosses entreprises espagnoles, rachetée pour quelques milliards d’euros. Plus qu’un réseau enfin digne de ce nom, Eibar offre à tous ses habitants, et plus largement aux Basques, une nouvelle équipe de cyclisme. Après la disparition d’Euskatel Euskadi en août 2013, Movistar bat désormais sous pavillon de l’Ikurriña, le drapeau local. Dès la fin du Tour 2016, MoviEibar trône fièrement sur les Champs-Élysées.


Il rachèterait l’Athletic Bilbao (ou tout au moins ses joueurs)

L’Athletic Bilbao est une institution en terre basque. Jamais descendu en Seconde Division, huit fois détenteurs du championnat espagnol, il est synonyme de fierté locale. Surtout, ses joueurs sont tous estampillés du terroir. Un ovni dont s’est accommodé la planète football, qui ne s’étonne plus de ses exploits. Cette année encore, après une participation en Ligue des champions, les Leones seront présents en finale de Coupe du Roi, compétition dont ils ont fait leur chose – 37 finales, excusez du peu. Eibar et son seul titre de champion de Segunda Division ne font pas le poids. Les quelques milliards ingurgités, le club décide alors de se payer l’Athletic. Créé sur le modèle associatif, il ne peut être racheté. Changer la loi demandant trop de temps, la direction élabore une autre stratégie : se payer les effectifs pros et juniors. Fidèle à son histoire de « Ville la plus exemplaire » – titre qui lui a été remis dans les années 30 pour son socialisme à l’espagnole -, Eibar renoue avec son glorieux passé pré-Guerre civile. Avec un nouveau statut de sélection officieuse du Pays basque, il rend tous ses milliards futiles face au bonheur inextinguible des Eibarrés.

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