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Et le Werder se releva

Par Sophie Serbini
Et le Werder se releva

Après des années à squatter les premières places de la Bundesliga et à régaler l'Europe de son jeu ultra-offensif, le Werder Brême s'est peu à peu éteint. Pire, le club de la Hanse s'est retrouvé à lutter pour sa survie aux côtés de clubs qu'il martyrisait autrefois. Mais après des années de galères sportives et financières, le Werder semble, depuis quelques semaines, enfin voir le bout du tunnel.

25 octobre 2014. Willi Lemke, président historique du Werder Brême, quitte ses fonctions après 45 ans de bons et loyaux services. Son départ, un an et quelques mois après celui de Thomas Schaaf, scelle la fin d’une ère. Celle du grand Werder des années 2000. Un grand Werder qui n’est plus que l’ombre de lui-même, bon dernier de Bundesliga, le club n’arrive même pas à gagner contre Cologne. Que le temps du doublé coupe/championnat semble loin. Le souvenir de Klose, Micoud, Diego, Özil ou encore Pizarro s’efface progressivement des mémoires. Le grand Werder n’est plus et inquiète une Allemagne qui l’aime tant. Brême en 2e division, cela n’est plus arrivé depuis 1981, et personne n’a envie de voir ça, mais le constat est là : en 4 saisons, le club est passé de la 3e place à la zone rouge.

La descente aux enfers

Lors de la saison 2009, des fissures dans la fondation vert et blanc commençaient déjà à apparaître. Le Werder réalise cette année-là une saison paradoxale. Il remporte la Pokal et termine finaliste de la Ligue Europa, mais pointe à une bien mauvaise 13e place à la fin du championnat. En 2010, le Werder retrouve sa place dans le wagon de tête et révèle au grand public des gamins tels que Marko Marin ou Mesut Özil. La saison 2009 ne semble alors qu’un faux pas. Et puis la Coupe du monde arrive, et Özil, dépositaire du jeu depuis un an et demi, se barre pour « seulement » 15 millions au Real Madrid. Marko Marin prend alors la relève, mais le poste de numéro 10 n’est pas fait pour lui. Thomas Schaaf semble rincé, et peine à trouver des solutions. Le Werder termine 13e. À partir de là, rien ne s’arrange, ou alors seulement périodiquement. C’est le début du cercle vicieux que redoutent tant de clubs. Pas de résultats, pas d’argent. Pas d’argent, pas de joueurs. Pas de joueurs, pas de résultats. Le budget du club passe de 130 millions à 80 millions en 4 ans. Pire, le club n’est même plus dans le positif : en novembre dernier, le board déclare un résultat net négatif de 9,8 millions d’euros sur la saison 13/14. Les dirigeants décident d’abaisser la masse salariale de 60 millions à 29 millions, mais ça ne suffit pas. Le Werder a toujours dépensé ce qu’il avait, comme le veut la tradition hanséatique. Willi Lemke avait instauré cette règle. Une règle qui ne colle plus au modèle économique contemporain du football allemand. Mais avant de changer de modèle économique et d’assainir les finances, il faut gagner des matchs.

Les anciens prennent le pouvoir

Pour limiter la casse sportivement, les dirigeants, dont le nouveau président du conseil de surveillance Marco Bode, décident fin octobre de tout changer. Exit Robin Dutt, qui avait pris la succession de Schaaf sans trop de succès, et place à Viktor Skripnik, joueur au Werder de 1996 à 2004 et ancien entraîneur de la réserve. Son approche : faire confiance aux jeunes et surtout réapprendre la win aux joueurs du Werder. « Le staff est rempli de joueurs qui ont joué ici. Ils ont réimplanté les valeurs du club. Ils nous ont rappelé que jouer pour le Werder, c’était ne pas avoir peur et avoir une certaine arrogance, de croire en soi plus que de raison » avait expliqué Zlatko Junuzović après la victoire contre Stuttgart en novembre dernier. Un message qui est très vite passé à tous les étages de l’équipe.

Résurrection sportive

Depuis l’arrivée de l’Ukrainien (avec le mythique Torsten Frings en adjoint), le Werder a remporté 8 matchs sur 15. Sur l’année 2015, il est même premier à égalité avec Wolfsburg, qu’il affronte ce dimanche, n’ayant lâché des points que contre Schalke 04. Parmi les grands artisans de cette remontée fantastique, Zlatko Junuzović, déjà auteur de 10 passes décisives cette saison et de quelques coups francs sympatoches, et Franco di Santo (10 buts dont 4 depuis la reprise) sont en première ligne. Malgré tout, l’ambition principale du staff reste le maintien. « C’est peut-être bête, mais l’objectif, c’est toujours d’éviter la relégation » , a affirmé Skripnik. Dans d’autres sphères, on est plus euphoriques. L’ancien maire de Brême, Henning Scherf, a, lui, déjà prédit une qualification pour la Ligue Europa. Il n’a pas oublié ces images de mai 2004 où Brême était la capitale du foot allemand. Où les supporters s’étaient rendus en masse devant le Rathaus, non pas pour admirer la statue de Roland, emblème de la ville, mais pour célébrer le Werder et son doublé coupe/championnat. « Pour moi, ce qui se passe en ce moment ressemble à une résurrection » n’a pas hésité à balancer Henning Scherf. « Résurrection » , le mot est sans doute un peu fort puisqu’il reste un long chemin à parcourir, que ce soit sportivement ou économiquement, pour que le club retrouve son lustre d’antan. Mais un jour, les dirigeants en sont certains, le Werder retrouvera les sommets, et les stickers à la gloire de Joahn Micoud seront de nouveau visibles ailleurs que sur des portes de toilettes de bars hipsters à Berlin.

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Par Sophie Serbini

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