S’abonner au mag
  • Foot amateur
  • US Les Epesses
  • Blaireau d'or

Epesses de Blaireau

Par Lhadi Messaouden, blaireau de la rédac
Epesses de Blaireau

Il y a 21 ans, jour pour jour, la légende du cyclisme français Bernard Hinault remportait le cinquième Tour de France de sa carrière. Tout au long de sa prolifique carrière, le quintuple maillot jaune a été surnommé le « Blaireau ». Un sobriquet plutôt péjoratif, mais qui perdait son côté méchant quand il visait Hinault. En revanche, quand il s'agit de désigner le Blaireau d'or du club de l'Union sportive des Epesses Saint-Mars, le terme reprend tout son sens.

« Le blaireau est un mammifère carnivore aux poils raides, se creusant un terrier profond et ramifié pour y passer l’hiver. » Voilà ce que nous apprend le Larousse sur cet animal. Mais notre bon vieux dictionnaire occulte une partie de la vérité sur l’usage de ce terme. Utilisé dans le bon contexte, ce mot prend un tout autre sens et s’apparente davantage à une moquerie qu’à une comparaison avec une boule de poils. L’équipe de football de l’Union sportive Les Epesses Saint-Mars l’a parfaitement compris. Depuis l’été 2014, le petit club du département vendéen a lancé le classement du Blaireau d’or. « Les joueurs de l’équipe 3 n’arrêtaient pas de se balancer ce mot entre eux » , avance François Lanoue, joueur des Epesses.

« La vanne s’est répandue dans les autres équipes et on a décidé de lancer ce mini-championnat pour rigoler. Et évidemment, cela n’a rien à voir avec l’illustre Bernard Hinault. Bien au contraire » , raconte Julien Couteleau, dirigeant de l’UNLE. Coincé entre le classement des buteurs et des passeurs, celui du Blaireau d’or a fait son trou. Mais alors, comment ça marche ? C’est assez simple. Chaque dimanche, le joueur arborant le numéro 14 se voit récompensé d’un point. Celui qui termine la saison avec le meilleur score remporte le prix. Voilà pour les règles. D’accord. Mais pourquoi le numéro 14 ? Pourquoi le Blaireau ? Des interrogations légitimes dont les explications remontent à plus d’une dizaine d’années.

Une histoire de potes

Nous sommes en 2001 et Frédéric Lumineau n’a que 17 ans. Tout comme ses potes de l’Union sportive Les Epesses, le jeune homme galère à venir aux entraînements du dimanche. « La veille, c’était le samedi soir. T’as fait la fête et t’arrives le matin avec la mine des mauvais jours » , se souvient celui qui a désormais 31 piges. Sauf qu’un matin, l’un de ses coéquipiers se pointe à l’entraînement avec « la mauvaise gueule » . Arrivé en dernier lors de la distribution des dossards, Jérôme Sachot, c’est son nom, hérite du dernier maillot : le 14. Dégoûté par la vue de ce numéro, il balance : « Je suis le Blaireau. » Ce mot, prononcé il y a des années, résonne encore dans la tête de Frédéric. « Il l’a dit sur un ton tellement dépité… Plus que le mot, c’est la manière dont il l’a dit qui nous a fait éclater de rire. Et comme il était vraiment mauvais sur le terrain, c’était encore plus drôle. »

Mais pourquoi avoir réagi de cette façon ? « Le 14 est le dernier de la liste. C’est le mec arrivé en retard, qui a encore la gueule de bois. Le blaireau est désigné à la dernière minute. Il est le capitaine du banc et fait office de porteur d’eau, de coupeur de citrons. C’est du chambrage » , poursuit-il. Le terme ayant été lâché dans la nature, tous les joueurs le reprennent en chœur, sur la pelouse ou dans les vestiaires. « Pendant toutes ces années, c’est une vanne qui est restée entre nous. À force de le répéter constamment au détenteur du numéro 14, le club a décidé de lancer le championnat du Blaireau d’or » , explique Frédéric. Lassé de ne compter que les buts et les passes décisives, les Epesses Saint-Mars ont choisi de mettre autre chose en avant. « Cela change des habituels classements sur les performances des joueurs. On avait envie de rire un peu » , justifie Julien Couteleau. Le Blaireau d’or est un succès. Les gens du club s’y intéressent, à commencer par les joueurs.

« Tu fais un joli blaireau »

Être affublé du titre de Blaireau toute une journée est une perspective peu reluisante. D’autant plus que les joueurs sont les premiers à se charrier les uns les autres. « Entre les matchs, on cherche celui qui porte le numéro 14. On se taquine gentiment » , avoue Simon Gaborit, Blaireau d’argent de la première édition. « J’ai démarré la saison plus tard que les autres. À chaque fois que je changeais d’équipe, j’étais le nouveau » , soutient celui qui a tout de même endossé le statut de Blaireau à cinq reprises. Même son de cloche pour le troisième du classement, François Lanoue. « J’ai eu une excuse. J’étais blessé et j’ai donc repris tardivement. »

Loin de se soucier des justifications de ses collègues, Frédéric sort à chaque fois le bazooka. « Je traque constamment le Blaireau du jour. Personne ne veut l’être, mais dès que je croise le numéro 14, je lui dis : « Tu fais un joli blaireau. » En revanche, quand je le suis, je la ramène moins. » Le Blaireau d’or aura fait office de fil rouge du côté de l’Union sportive. Lors de la soirée de clôture de la saison du club, ce dernier a eu le droit à son couronnement. « Il me semble que les gars lui ont offert un blaireau, cette brosse pour appliquer la mousse à raser, et qu’ils l’ont repeint en jaune or » , s’amuse Frédéric. Grâce à sept journées passées avec le numéro 14 sur le dos, Jordan a été élu Blaireau d’or 2015. Son nom de famille ? Sachot. Tout comme le premier Blaireau du club, Jérôme. Le destin, mesdames et messieurs. Le destin.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Lhadi Messaouden, blaireau de la rédac

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine