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«En Norvège, on m’appelait Batigol ou Trezegol»

Propos recueillis par Mickaël Caron
«En Norvège, on m’appelait Batigol ou Trezegol»

Hamilton, D1 écossaise, banlieue de Glasgow. Pour Mickaël Antoine-Curier (26 ans), un coin de paradis après un parcours chaotique.

Faut pas se mentir, personne ne te connaît alors déroule un peu le CV…
Je suis passé par le Psg puis Nice. J’ai fait quelques trucs dans les équipes de France aussi avant de tenter ma chance en Angleterre du côté de Preston North End super jeune. J’avoue que j’été naïf par rapport à l’argent. Mais je ne veux plus parler de tout ça, faire de la pub à des personnes qui ne le méritent pas. Je me suis fait couiller par un agent, par des entraîneurs aussi et je n’avais rien à dire. Parfois, c’est l’agent qui me filait mon salaire direct. Putain, c’est un monde de requins, faut faire attention.

C’est ta façon de justifier les neuf clubs en trois ans (!) passés en Angleterre ?
J’étais naïf, un agent anglais me faisait passer d’un club à l’autre avec des contrats à court terme rien que pour faire de l’argent sur mon dos ! Une fois il me disait ‘’Ils ne cherchent pas ton profil », la fois d’après c’était ‘’Tu ne conviens pas » etc… J’étais tellement bête que je trouvais ça normal. Je voulais jouer au foot, c’est tout.

Et comment ça s’est fini ?
Par une sale blessure. J’ai tout pris en charge moi-même et puis j’ai voulu tout arrêter. J’étais franchement dégoûté du foot. Un jour, j’ai dit à ma mère que ce bordel devait s’arrêter. Je suis rentré en France pour faire la rééducation de mon genou.

Heureusement, t’as fini par faire une belle rencontre dans ce milieu pourri ?
Exact. Un entraîneur norvégien a tout compris. Il connaissait mon potentiel et du coup, il ne captait pas pourquoi ça partait de travers. Il a cherché des explications. Karl Oscar Emberland, je lui dois tout ! Au fond je n’étais pas dans la merde mais voilà, j’étais revenu à une vie normale, complètement dégouté. Tu sais, j’ai signé mon premier contrat pro à seize ans avec Preston, tout est allé si vite que je ne pouvais plus respirer (sic). Et puis ce Norvégien m’a proposé de le rejoindre.

La Norvège, destination pas banale pour lancer une carrière de footeux.
Emberland a payé lui-même le billet d’avion et m’a fait venir à l’entraînement le soir même. Je suis resté à l’hôtel pendant une semaine, ça se passait bien. Il m’invitait à manger avec sa famille et tout. Au fond de lui, il sentait que j’avais le truc pour devenir un grand attaquant. J’ai travaillé comme un dingue, deux entraînements par jour pendant un an et demi même quand les autres étaient au repos.

Au final, tu as passé de belles années là-bas ?
Je suis resté deux ans dans ce club, ça s’appelait Haugesund. Quand je suis arrivé la première année, l’équipe avait huit points de retard sur l’avant-dernier. On a fini par le dépasser, il nous manquait deux points avant le dernier match pour se maintenir en D2. On a gagné mais notre concurrent aussi et on est descendu en D3. Mais j’ai reçu beaucoup de sollicitations dans les deux premières divisions. J’avais un bon salaire, je vivais bien. J’ai été élu joueur de l’année, le meilleur de toute la Scandinavie, c’était énorme !

Ça vire au conte de fées. Y a un grain de sable ?
Ben la deuxième année on rate la montée et je suis vendu à l’autre club de la ville, le FK. Je me blesse au genou mais quand je reviens, je mets sept buts en quatorze matches. Rosenborg et Brann me veulent. L’entraîneur de Trondheim vient chez moi, on discute, il me propose d’aller visiter les installations. J’arrive à l’hôtel là-bas et le gars de Brann s’y pointe pour me faire changer d’avis ! Entretemps, j’étais parti à Hibernian jouer un match amical avec l’équipe de John Collins : quatre buts et une passe contre Livingston, c’est là que je voulais partir finalement.

Les supporters norvégiens ne t’ont pas oublié.
J’avais plein de surnoms là-bas. Comme je marquais genre un but tous les deux matches, ils m’appelaient Batigol ou Trezegol. Pareil en Ecosse, les supporters m’ont trouvé quelques sobriquets amusants : MacDundee ou MacBenzi en référence à Benzema ! C’est dingue non ?

Et les Norvégiennes, t’en penses quoi ?
Les blondes mon gars, elles sont un peu fofolles (rires). Mais le top c’était la plage parce que je vivais dans un bon coin sur la cote ouest. Quand ma mère est venue me voir, elle a paniqué en voyant la mer et le soleil. Là-bas, il faisait assez doux hein, parfois plus qu’à Paris et ça peut surprendre.

Faut être franc, ton parcours est franchement spé.
Peut-être mais je ne regrette rien. J’ai connu des hauts vraiment hauts et des bas comme tu peux à peine t’imaginer. Mais tout ça m’a permis de devenir un footballeur professionnel reconnu pour son travail, c’est ça que je voulais. J’ai même joué la Gold Cup avec les Gwada Boys. Mon premier match international, je l’ai disputé sous les yeux de mon père et de mon grand-père et j’en ai collé trois !

Et maintenant, t’as envie de quoi ?
De me fixer quelque part. Et aussi de devenir l’un des meilleurs attaquants d’Europe ! Je voudrais bien être reconnu, c’est ambitieux, je sais mais il faut viser haut. Un club de Premier League ce serait bien mais l’objectif ça peut aussi être la France ou l’Espagne. Le Celtic ou les Rangers ça serait sympa sinon. Je ne serai peut-être jamais Ronaldo ou Niang mais je marque aussi des buts ! Alors pourquoi pas ? Et l’équipe de France, on pourrait peut-être m’essayer non ? Même une fois dans le groupe, j’aimerais bien.

Question géo : c’est où Hamilton ?
Dans la banlieue de Glasgow. Mais je vis toujours à Edimbourg. Je préfère rester là-bas quitte à faire trente-cinq minutes de voiture pour aller à l’entraînement. C’est toujours mieux que les embouteillages parisiens. Je suis né à Orsay, je connais.

Le mot de la fin sur ces vilains agents ?
J’ai envie de planter le couteau dans le cœur des gens qui m’ont roulé.

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Propos recueillis par Mickaël Caron

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