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« Éliminer l’Italie, c’est tout sauf anodin »

Propos recueillis par Aquiles Furlone
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Éliminer l’Italie, c’est tout sauf anodin<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Bras droit d’Aragonés au moment où ce dernier faisait basculer la Roja de la furia au tiki-taka, Armando Ufarte a longtemps cornaqué les jeunes Iniesta, Ramos, Piqué ou Silva, jusqu’à en faire des champions d’Europe en 2008.

Quel regard portez-vous sur l’Euro de la Roja jusqu’à présent ?
Elle a souffert pour gagner le premier match, ce fut plus facile contre la Turquie, mais contre la Croatie, je pense que les joueurs se sont trop relâchés, notamment en défense. Pour l’instant, la sélection espagnole fait un parcours moyen.

Est-ce que le vrai visage de l’Espagne est celui qu’on a vu contre la Croatie selon vous ?Je pense que toute l’équipe s’est relâchée dans ce match. Les joueurs savaient déjà qu’ils étaient qualifiés. Ça a eu une incidence sur leur prestation. La Roja était dissipée. Les joueurs ont laissé trop d’espace en défense. S’ils veulent éliminer l’Italie, il faudra qu’ils fassent mieux.

En 2008, l’Espagne a vaincu la malédiction des quarts de finale en éliminant les Italiens. Quels souvenirs gardez-vous de cette confrontation qui avait ouvert une nouvelle ère pour la Roja ?
Pour nous, ce match-là avait été le plus compliqué du tournoi. Comme toujours, l’Italie avait un bloc équipe très compact. Les débats étaient plutôt équilibrés. On a beaucoup souffert ce jour-là, mais au final, on avait pu se qualifier aux tirs au but. C’était un peu une finale avant l’heure, parce que même contre l’Allemagne, ça n’avait pas été aussi difficile.

Si l’Espagne l’emporte contre l’Italie, vous pensez qu’elle peut gagner l’Euro comme en 2008 ?Sans doute. Éliminer l’Italie, c’est tout sauf anodin. Le souci, c’est que l’Espagne croisera sûrement la route de la France et de l’Allemagne en cas de qualification. Rien ne sera facile.

En 2008, on avait David Villa qui marquait des buts et aidait en milieu de terrain. À l’époque, Fernando Torres était aussi en pleine possession de ses moyens. Ces deux joueurs-là n’ont pas été remplacés, et ça se ressent.

Dans l’équipe actuelle, il y a encore beaucoup de joueurs qui ont gagné les deux Euros et la Coupe du monde. Vous pensez que cette équipe a encore faim de victoires ?Je ne pense pas que l’Espagne soit repue à ce niveau-là. C’est vrai que certains cadres sont encore là, mais il y a aussi des jeunes qui ont envie de travailler pour égaler ce qu’ont fait leurs aînés. Ceux-là sont à la recherche de crédibilité, et la crédibilité dans le foot est subordonnée aux victoires.

Est-ce que vous voyez des similitudes entre la sélection de 2008 et l’actuelle ?Elles sont presque similaires, même si les joueurs sont évidemment différents. En 2008, on avait David Villa, un joueur déterminant, brillant, qui marquait des buts et aidait en milieu de terrain. À l’époque, Fernando Torres était aussi en pleine possession de ses moyens. Ces deux joueurs-là n’ont pas été remplacés, et ça se ressent.

Avec Aragonés, vous avez troqué la furia pour le tiki-taka. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été simple. Beaucoup vous critiquaient au début…
On voulait que la sélection joue comme elle ne l’avait jamais fait auparavant. Mettre en place une nouvelle philosophie de jeu n’est pas simple. C’est même risqué, mais on s’est aperçu tout de suite qu’on était sur le bon chemin. L’équipe jouait bien, et on a maintenu le cap. L’Espagne avait et a toujours de très bons jeunes. Il faut qu’on continue à soigner notre vivier. Il faut dénicher les pépites, où qu’elles se trouvent, pour qu’ils puissent très vite intégrer les équipes d’Espagne espoirs. Avant d’être l’adjoint d’Aragonés, j’ai été sélectionneur dans toutes les catégories. J’ai commencé avec les moins de 15 espagnols, puis j’ai dirigé les moins de 17, les moins de 19, les moins de 20 et enfin les moins de 21. Sergio Ramos, Piqué, Iniesta, Silva, Torres… Je les ai tous eus à mes ordres en moins de 15 et au final, ils sont tous devenus champions d’Europe et du monde.

Après l’Euro 2008, j’ai dit adieu au football, un milieu où, parfois, il ne suffit pas d’être un bon professionnel…

À l’époque, vous aviez déjà l’intention de mettre la furia au placard ?
Disons que je voulais que les jeunes jouent d’une manière différente de ce qui se faisait à l’époque. J’ai été élevé en regardant du football brésilien. C’est là-bas que je me suis formé comme footballeur. (Il a vécu au Brésil durant sa jeunesse et a notamment joué au Flamengo et aux Corinthians avant d’être rapatrié par l’Atlético de Madrid, ndlr.) Naturellement, j’ai été influencé par ce que j’ai vu là-bas. Quand j’ai commencé à m’occuper des jeunes, personne en Espagne ne croyait au potentiel des joueurs de petite taille. À l’époque, tout ce qui comptait, c’était la force, la puissance. Ce sont deux notions qui ne font pas vraiment partie de mon vocabulaire footballistique. Pour moi, l’unique taille qui compte, ce n’est pas la taille du joueur, mais la taille de son talent. Quand tu diriges des joueurs qui ont du talent, tout va plus vite. Leurs capacités de compréhension est plus rapide. Ils apprennent plus vite. Ils pigent tous les concepts naturellement. Tu n’as pas besoin de leur donner mille indications, parce que le football coule dans leurs veines. Chez eux, c’est instinctif.

Quel type de relations vous aviez avec Luis Aragonés ?On a toujours été amis, on s’entendait très bien. On partageait la même vision des choses et c’est tout naturellement qu’on a commencé à faire confiance à un profil de joueurs moins grands, mais plus techniques. On savait que ces joueurs-là pourraient donner une nouvelle identité à la Roja. Pour construire le jeu, on s’est appuyé sur tous les milieux de terrain que j’ai connus dans les différentes équipes de jeunes. On connaissait leurs potentiels, on les suivait depuis longtemps et, surtout, la plupart avaient été sacrés champions d’Europe des moins de 19 ans. Au final, on est devenu champions d’Europe.

Pourquoi vous ne travaillez plus à la fédé espagnole ?Ils ont dû considérer que je ne faisais pas du bon boulot parce qu’ils n’ont pas renouvelé mon contrat. J’ai été sept fois champion d’Europe avec les moins de 17 et les moins de 19. J’ai perdu une finale de Coupe du monde espoir au Brésil avec une équipe réduite à 10 après la troisième minute de jeu. Après l’Euro 2008, j’ai dit adieu au football, un milieu où, parfois, il ne suffit pas d’être un bon professionnel…

Dans cet article :
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Propos recueillis par Aquiles Furlone

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