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Du placard au Grenier

Par Maxime Brigand
Du placard au Grenier

Arrivé à Rome il y a quelques semaines, Clément Grenier ne pourra être aligné au Parc OL jeudi soir et n'a surtout joué qu'une petite minute avec son nouveau club. Mais pourquoi a-t-il quitté Lyon, son club formateur dont il devait être le porte-étendard d'un avenir radieux pour une marche aussi haute ? Un choix complexe, mais surtout une volonté de respirer, loin.

Que peut-on faire en une minute ? Entrer sur une pelouse, toucher quelques ballons, lever la tête, se remettre la mèche en place (une fois) et repartir. C’est court, insuffisant. Juste assez pour devenir une énigme ? Oui, malheureusement. Il y a quelques semaines, Luciano Spalletti avait été clair : physiquement, après plusieurs mois de sourires, sa Roma commençait à tirer la langue, alors le styliste de Certaldo souhaitait recruter dans les dernières heures du mercato hivernal un milieu capable de venir suppléer De Rossi, Strootman, Paredes et surtout l’indispensable Nainggolan. Dans sa tête, Clément Grenier était devenu le profil idéal. Au club, on l’a écouté et l’international français (5 sélections) est arrivé en prêt à Rome avec une option d’achat. Depuis, rien ou pas grand-chose. Soit une minute, lors des dernières notes du succès contre la Fiorentina (4-0) le 7 février dernier. L’ancien espoir serait déjà redevenu un anonyme après quelques semaines seulement. Pourquoi n’entre-t-il pas en jeu alors que la Roma a chuté lors de trois de ses dernières sorties toutes compétitions confondues ? L’entourage du club avance que le joueur doit « encore s’habituer à la ville et à la Roma » . Au plus profond de son silence lyonnais, entre les blessures et les choix de Bruno Génésio, Grenier expliquait qu’un départ dans un autre pays « où personne ne me casse les c….. » pourrait être bénéfique. Si seulement.

« On me pardonnera peut-être toujours un peu moins »

Voilà désormais un peu plus d’un mois que Clément Grenier est devenu un joueur de l’AS Roma. La nouvelle de son départ était un soulagement tant on a longtemps voulu croire de nouveau au retour en grâce du joueur élégant qu’il était lors de ses premières années lyonnaises. Mieux, lors de sa présentation à la presse italienne, celui qui était censé être le porte-étendard de la nouvelle génération de l’OL avait envoyé du lourd. Cette fois, on allait le retrouver : « Je veux montrer que Lyon a eu tort de se séparer de moi et que la Roma a fait le bon choix.(…)J’ai eu la chance de recevoir un accueil merveilleux des joueurs et du club, qui est l’un des meilleurs d’Europe et du monde.(…)Je regrette que mon passage à l’OL se soit terminé comme cela, en jouant peu, mais ça restera une page importante de ma carrière. Les blessures ont ralenti ma progression et il y avait beaucoup de concurrence au milieu de terrain à Lyon, mais je n’ai jamais vraiment compris pourquoi l’entraîneur ne m’avait pas donné ma chance après mon retour de blessure. » Interrogé alors que Lyon reçoit Rome jeudi soir en huitième de finale aller de Ligue Europa – Grenier n’est pas qualifié puisqu’il a joué en C1 contre Séville (0-0) le 7 décembre dernier –, Bruno Génésio s’est contenté de dire qu’il était « content de le revoir » . Mais que s’est-il passé alors ?

Il y aurait deux Grenier dont les deux parties se rassemblent en un ensemble incompris. Potentiel certain, joueur de qualité, élégant et fin techniquement, le gamin d’Annonay est aujourd’hui à un âge (vingt-six ans) où il ne peut plus être considéré comme un espoir. D’un côté, il y a ce physique qui a bloqué sa progression à travers des grosses blessures à répétition et qui l’a un jour poussé à se dire « J’en ai marre, et si c’était terminé ? » De l’autre, une personnalité, une étiquette de fêtard qu’il a « du mal à enlever » . Méritée ? « On me pardonnera peut-être toujours un peu moins qu’à d’autres. J’ai moins le droit à l’erreur. En tout cas, c’est ce que je ressens. Mais j’ai toujours assumé ce que je faisais, j’ai même expliqué pourquoi je l’avais fait. Avec mon staphylocoque, pendant quinze jours, je n’ai plus senti mes membres inférieurs, ça a été terrible. Ensuite, on m’a dit que pendant un certain temps, je ne pouvais plus faire la moindre activité physique, à peine marcher. Du coup, j’en ai profité pour reprendre du temps avec mes proches et évacuer toute la frustration de ne même pas pouvoir approcher un terrain. Les gens auraient préféré quoi ? Que j’entre en dépression pour être bien sûr que je souffre de cette situation ? » , expliquait Grenier à France Football la saison dernière. Dans l’entourage de l’OL, on parle plutôt d’un joueur « trop fragile, trop difficile à gérer psychologiquement pour s’appuyer dessus dans la durée » . Un jugement brutal, presque définitif dans les mots. Impossible à accepter pour un tel talent. Tous les chemins mènent à Rome, le sien aurait peut-être dû se diriger vers une marche moins haute. En attendant, Clément a repris son poste, entre le banc et les tribunes. Et c’est le plus déchirant.

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Par Maxime Brigand

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