S’abonner au mag
  • Allemagne
  • BVB Dortmund

Dortmund, retour vers le futur ? (3/3)

Par
Dortmund, retour vers le futur ? (3/3)

Entre gloire et décadence, retour sur les 25 dernières années du seul club allemand qui fit trembler le colosse aux pieds cramponnés Bayern München en Bundesliga. Dernière partie d'une saga en trois actes.

« L’argent que Niebaum récoltait était tout de suite dépensé »

Les risques financiers pris par le Président Niebaum offrent la Ligue des Champions au BVB Dortmund. Jamais un club dans l’histoire de toute la Bundesliga n’aura autant investi dans un effectif pour atteindre un objectif. Ce qui fit dire, bien plus tard, à Ottmar Hitzfeld : « L’argent que Niebaum récoltait était tout de suite dépensé » . La masse salariale est alors au-dessus de celle du Bayern München. Tant que le BVB joue dans la même cour que les grands clubs européens, le système s’autofinance de lui-même. La pression du résultat devient vite insupportable. L’entraineur, voyant poindre le vieillissement de cette génération dorée, demande un rajeunissement des cadres. Refus de la direction qui désire continuer avec les héros de Munich. Hitzfeld décide alors de prendre du recul avec le banc et, comme dans une entreprise publique, est promu Directeur sportif. Puisque Giovanni Trapattoni est au Bayern, alors Nevio Scala, auréolé de ses succès avec Parme, doit débarquer en Westphalie, symétrie oblige. La guerre pour la suprématie en Bundesliga ne connait plus aucune limite. Le 2 décembre 1997, le BVB Dortmund est sur le toit du monde et remporte à Tokyo la Coupe Intercontinentale face à Cruzeiro. Côté business, Niebaum signe un sponsor maillot avec S. Oliver. Raus ! Continentale et ses assurances.

« Contre l’expérience de cette équipe »

Nevio Scala arrive avec son préparateur physique, l’adjudant Carminati et comme les assistants d’Hitzfeld sont toujours dans l’organigramme, la presse n’hésite pas à se gausser du staff technique le plus cher de la Bundesliga. La 1/2 finale de Champions League ne peut masquer la déconvenue en championnat. Après six années d’un 3-5-2 offensif, le pragmatisme défensif de Scala échoue : « Ma philosophie de jeu allait à l’encontre de l’expérience de cette équipe » . Qui plus est, le Baron rouge Sammer est obligé, à cause de ses blessures, de mettre fin prématurément à sa carrière. En avril 1998, Hitzfeld annonce qu’il sera le prochain entraineur du Bayern München. La fin de saison est délétère et pour la première fois depuis la saison 1991-1992, Dortmund ne jouera pas en coupe d’Europe.

« Dominer la Bundesliga »

En 1999 et pour la première fois de son Histoire, le nombre de supporters en Bundesliga dans le Westfalenstadion dépasse le million annuellement. Niebaum lance alors une nouvelle offensive d’achats de joueurs : Baumann, Barbarez, Dede, Lehmann, Salou, Hassler et Nierlinger en 1999 sont en partie financés par la vente de Heinrich à la Fiorentina. Dans le journal spécialisé Kicker, Jupp Heynckes stigmatise le manque de qualité du groupe et dénonce « des joueurs qui n’ont pas la classe pour composer une équipe de sommet européen » . En 2000, la balance des transferts explose : Wörns, Ikpeba, Reina, Bobic, Evanilson débarquent. Les résultats sont catastrophiques au point qu’un duo Sammer-Lattek doit prendre les commandes pour éviter la relégation. Parallèlement à cette frénésie d’achats, Niebaum, prenant exemple sur Manchester United, décide, fin octobre, l’introduction en bourse du BVB Dortmund et y voit un « renforcement de l’indépendance du club » .

Rebelote en 2001 avec plus de 28 millions d’euros dépensés. Dans le caddie : Rosicky, Metzelder, Oliseh notamment. Une place sur le podium, synonyme de Ligue des Champions, qui justifie officiellement les investissements… futurs de 2002 : plus de 47 millions d’euros avec Amoroso, Koller, Kehl et Ewerthon. Le Meisterschale est de retour au Westfalenstadion à la fin de la saison et seule la défaite en finale en Coupe de l’UEFA, face au Feyenoord Rotterdam, laisse des remords. Niebaum l’intouchable déclare : « Nous réussirons encore à dominer durant ce siècle la Bundesliga » .

[page]
« Une gigantesque montagne de dette de 100 000 000 ! »

Suite à sa 3ème place en 2003 en championnat le BVB, qui accumule encore une balance négative de près de 22 millions d’euros les deux dernières saisons, voit ses rêves de Ligue des Champions s’envoler après la défaite dans le tour préliminaire contre le FC Bruges, un manque à gagner d’au moins 30 millions d’euros. L’aventure en UEFA est un désastre, le match que l’on désignait comme le plus important de l’année pour l’avenir du club tourne au cauchemar : Dortmund encaisse un cinglant 4-0 face au FC Sochaux. C’est la plus lourde défaite européenne depuis l’exercice 1987-1988. La crise financière couve. Pendant ce temps-là, le VfB Stuttgart se gave en Ligue des Champions avec une masse salariale trois fois inférieure. En urgence, les 14 plus importants émoluments du BVB subissent une baisse significative. Le 22 décembre 2003, Kicker publie en couverture « une gigantesque montagne de dettes de 100 000 000 d’euros » . La spirale infernale s’invite aux réunions secrètes. La direction annonce une perte théorique pour 2004 de plus de 60 millions. A la fin de la saison, les joueurs les plus cotés fuient le paquebot BVB et Matthias Sammer rend son tablier d’entraineur.

Seule bonne nouvelle de cette période où les rumeurs les plus folles succèdent aux gossips de tous ordres, la moyenne des spectateurs par match en Bundesliga au Westfalenstadion : 78 808 soit de loin la plus importante d’Europe devant Madrid, Barcelone et Man U. Sauf que le stade avec le système du « sale and lease back » appartient désormais en partie au groupe Commerzbank. Le BVB doit s’acquitter de 250 millions d’euros jusqu’en 2017 pour avoir le droit de jouer au Westfalenstadion. Ce système réduit fortement les capacités de négociations commerciales du club. A l’orée de la saison qui s’annonce, la DFL, la Ligue de Football Professionnelle allemande, épluche scrupuleusement les comptes du BVB avant d’accorder la licence.

« Un requin de la bourse domicilié aux Iles Cayman »

L’hystérie est à son comble lorsque sur le marché des actions, on apprend que Florian Homm détient 11,22% du capital du BVB. Homm, actionnaire d’une société dont le siège social se situe aux Iles Cayman. Un dépeceur, un « requin de la bourse » comme le titrera le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Le football est vraiment ennuyeux, il faut juste regarder où cela brûle afin de réaliser une rentabilité entre 20 et 50% » , déclare t-il. Les manifestations de supporters se succèdent. On craint pour l’avenir du BVB. Le mouvement ultra s’associe pour créer, à l’image des « socios » espagnols, un contre-pouvoir : le « Fan Abteilung ». Les associations, les « not for sale » protestent et leur impact est grand puisqu’ils incarnent la manne financière issue du stade. Le 18 octobre 2004, une semaine après avoir annoncé une perte officielle de 67,7 millions d’euros et un endettement de 118,8 millions d’euros, le président Niebaum cède sa place. L’historique Raubach revient aux commandes.

« La solution par les Bubis »

Depuis 2005 le BVB Dortmund opère un assainissement drastique de ses comptes. La formation est le leitmotiv de cette nouvelle politique et des garnements, des « Bubis » emmenés par l’entraineur idéal Klopp explosent en Bundesliga. Pour la première fois depuis des années, le BVB Dortmund retrouvera l’Europe la saison prochaine. La saga des Schwarz-gelben n’est pas achevée, nous la livrons à votre sagacité.

Polo

Comment se procurer le nouveau maillot de l'équipe de France ?

Par

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine