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Djemba-Djemba : « Ferguson nous lâchait jamais »

Propos recueillis par Samuel Paillet
Djemba-Djemba : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ferguson nous lâchait jamais<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Alex Ferguson fête aujourd'hui ses 25 ans de banc à Manchester United pour la réception de Sunderland. Arrivé en novembre 1986, le bientôt septuagénaire aura vu passer douze trophées de champion d'Angleterre, deux coupes aux grandes oreilles et plus de quatre cents joueurs professionnels. Dont Éric Djemba-Djemba qui se souvient du personnage.

Quelle relation partageais-tu avec Sir Alex Ferguson ?J’avais une relation père-fils. Il est très proche des joueurs, surtout les jeunes. Quand je suis arrivé, j’étais le premier noir africain, c’était nouveau pour moi et pour Manchester ; et lui, il m’a intégré le plus simplement du monde. C’est le papa de tous les joueurs.

As-tu des anecdotes particulières à ce propos ?On rigolait bien à l’entraînement. Souvent, il faisait les toros avec nous. Ça le faisait rire qu’avec Ronaldo, on essaye de lui mettre des petites tartes. Il restait dix minutes avec nous pendant que son adjoint préparait les séances, et il retournait dans son bureau. Même dedans, il y avait une fenêtre où il nous observait. Il ne nous lâchait jamais. Comme son chewing-gum d’ailleurs. Et puis il aime beaucoup le vin français. Je me rappelle un match, où il me fait entrer. D’abord il faut savoir qu’à Manchester, si tu ne rentres pas en jeu, tu touches la moitié de la prime. Si tu rentres, même trente secondes, tu touches la totalité de la prime. Donc je rentre. C’était un match de Champion’s League, et à la fin du match, Ferguson vient me voir et me dit: « Éric, ça mérite une bouteille de vin! » Il faisait ça avec de nombreux joueurs. Moi, je l’ai revu il y a un an au Danemark, il était invité pour remettre le titre de meilleur joueur du championnat. J’étais deuxième. Il m’a remis un trophée, il était vraiment content de me revoir. Il a dit aux dirigeants d’Odense qu’il ne fallait pas me laisser partir.

Parle-t-il beaucoup ?Il n’est bavard que dans les vestiaires (Rires) ! Quand l’équipe bloque un peu, il parle à la mi-temps, ou plutôt il engueule tout le monde. Je me rappelle que nous avions disputé un match contre une troisième division en Coupe de la Ligue. Nous avions fait match nul et dans les vestiaires, il nous avait démontés. Il nous disait que nous n’avions pas le droit de faire un match comme celui-là avec des joueurs d’une telle qualité. A la fin du match, il est allé voir les supporters pour demander pardon. Il était vraiment en colère, alors qu’on n’avait même pas perdu.

Fait-il des blagues ?Oui, il faisait des blagues, surtout à table. Il nous chambrait sur nos vêtements, surtout Rio (Ferdinand) ou David (Bellion) qui sont toujours à la mode. Mais ça s’arrêtait là, une fois dans un vestiaire, c’est concentration et rien d’autre.

Y a-t-il des joueurs qui se permettent de le chambrer ?Pas trop. Disons qu’il rigolait plus quand on chambrait les autres. Moi, j’arrivais à imiter tout le monde, les soigneurs, les masseurs, ça le faisait bien rire. Mais avec lui, on pouvait blaguer, mais pas chambrer.

Comment réagit-il aux excès de ses joueurs ? Disons que c’est le genre de coach qui respecte ta vie privée. En général, il t’appelle et te dit de faire attention. Mais tout ce qui compte pour lui, c’est le terrain. Si la veille d’un match, tu te fais tuer dans la presse, ce n’est pas grave, il te met sur le terrain et à toi de montrer que tu es plus fort que tout ça. Mais à mon époque, il y avait peu de soucis.

A-t-il la même relation avec les grands joueurs qu’avec les « remplaçants » ?Exactement la même. Il ne fait aucune différence. C’était la même chose pour tout le monde. Il rigole avec tous et crie sur tous quand c’est nécessaire. C’est quelqu’un de très juste.

Titulaires, remplaçants, ça se passait comment au niveau de la communication ?On savait si on était titulaire ou non soit la veille à l’hôtel, soit dans les vestiaires juste avant le match. A Manchester, c’est un gros groupe, il faut l’accepter, alors il ne se justifie jamais sur ses choix. En général, tu peux être sur le banc cinq/six matchs de suite et ensuite enchaîner quatre matchs.

Un joueur peut-il discuter d’un choix précis avec lui ?Oui, on peut discuter. Si un joueur lui dit qu’il préfère jouer à telle ou telle position, il va t’écouter, mais au final, c’est à toi d’obéir. C’est lui qui a le dernier mot, c’est le coach.

Dans quel domaine est-il le meilleur selon toi : motivation, tactique, formation, psychologie ?Tactiquement, il est très fort et nous faisait beaucoup bosser dessus. Après, il sent les choses, il a le feeling. Quand tu es moins bien, il va le voir. Il a l’expérience pour gérer une grande équipe. Même en match amical, il observe beaucoup, il analyse, ce qui lui permet de connaître son équipe par cœur et de savoir comment faire tourner pendant la saison.

Enfin, lui connais-tu des passions ?Les chevaux. Je pense qu’il en a, il y a la place dans sa maison. Il adorait regarder les courses. Mais bon, je n’en sais pas plus. Et le football. Ce qui m’a frappé, c’est qu’à chaque fois que l’équipe met un but, que ce soit en amical, en match ou à l’entraînement, il est content !

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Propos recueillis par Samuel Paillet

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