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Distin et Everton, clap de fin d’une douce romance

Par Romain Duchâteau
Distin et Everton, clap de fin d’une douce romance

Serviteur loyal et apprécié depuis son arrivée en 2009, Sylvain Distin s'apprête à revêtir, ce dimanche, le maillot d'Everton pour la dernière fois. Son manager, Roberto Martínez, qui ne l'a plus convoqué depuis janvier dernier, va finalement lui accorder l'hommage qu'il mérite en lui offrant quelques minutes à Goodison Park. Un maigre lot de consolation pour le Français, qui espérait finir sa carrière chez les Toffees.

Il n’y a nul besoin de mots pour en prendre conscience. Seulement de voir ces regards hagards, presque angoissés, perdus dans le vide. La ville de Liverpool a le cœur lourd en cette fin de saison, éreintée d’entendre inlassablement « time to say goodbye » ou « farewell » . Après les adieux d’apparat et fastueux de l’icône Steven Gerrard à Anfield, c’est au tour d’Everton de saluer ce dimanche, à Goodison Park, l’un de ses soldats les plus émérites. Un « unsung hero » , ces héros dont on ne chante pas le nom comme disent les Anglais, qui se nomme Sylvain Distin. Au terme de six années passées sous la tunique des Toffees, le défenseur central va rendre son tablier. Mais c’est, toutefois, contre son gré. Donnant ainsi un goût amer à l’hommage qui va lui être réservé.

Pilier l’année passée, tricard cette saison

Au regard de la loyauté dont il a toujours fait preuve et de ses services rendus (209 matchs toutes compétitions confondues pour Everton), le Français méritait de partir par la grande porte. Mais son manager, Roberto Martínez, en a décidé autrement. Depuis le 6 janvier et un match de FA Cup face à West Ham (1-1), l’Espagnol ne l’a pas aligné une seule fois. Sans raisons apparentes. « Le 2 février (date butoir du mercato hivernal, ndlr), j’ai reçu une offre de West Ham qui me proposait un transfert jusqu’à la fin de la saison. J’en ai fait part à l’entraîneur, expliquait-il, longuement, début mai. Le lendemain, en conférence de presse, il a dit qu’il comptait sur moi, que je faisais partie de l’équipe. Mais, depuis ce jour-là, je n’ai pas été convoqué une seule fois. » Du côté des fans, l’incompréhension continue de régner dans leurs esprits. Et pour cause, le Frenchy avait été l’un des grands acteurs de l’excellente cuvée 2013/2014 des Toffees en Premier League (5e au classement). Aux côtés du Captain Phil Jagielka, Distin formait l’une des charnières les plus consistantes du championnat et compensait sa perte de vitesse par un placement toujours impeccable ainsi qu’une lecture du jeu remarquable.

Sauf que cette saison, Everton a longtemps peiné et le vétéran de 37 piges en a fait les frais (17 apparitions cette saison). « Je pense que deux choses l’ont desservi cette saison : son âge et l’émergence de John Stones, martèle d’entrée Graham Ennis, rédacteur en chef de When Skies are Grey, fanzine historique d’Everton depuis 27 ans. John Stones est un très bon défenseur et représente le futur de l’Angleterre. Cette saison, malheureusement, Distin n’a pas très bien commencé et a commis des erreurs qui ont toujours été punies. Ceci étant, je sais que beaucoup de fans pensent qu’il aurait été un meilleur deuxième choix qu’Antolín Alcaraz. » Même si Martinez a plaidé l’excuse de préparer l’avenir et qu’il ne voyait rien d’anormal à envoyer son défenseur évoluer avec les U21, la situation a tout d’une cruelle injustice. Malgré cela, le natif de Bagnolet est resté digne. Jusqu’au bout. « Il y a beaucoup de choses qui se perdent dans le football et tu espères qu’il y ait encore un minimum de respect, regrettait-il, plein d’amertume. Mais bon, ça fait vingt ans que je joue au haut niveau, donc je prends goût aux week-ends en famille. Je garde le moral. Quand un entraîneur décide que vous n’êtes plus dans le groupe… Il faut l’accepter. Que voulez-vous faire ? Aller taper à sa porter et pleurer, demander « pourquoi ? » S’il estime qu’il n’a pas à me l’expliquer après six années passées au club, c’est son choix. (…) C’est dommage car j’aurais bien aimé finir ma carrière à Everton. Mais, dans le football, on ne fait pas toujours ce qu’on veut. »

Le Frenchy devenu Buzz Lightyear

Une première fausse note dans la carrière anglaise de Sylvain Distin. Jouissant d’un faible crédit dans l’Hexagone en dépit d’un passage à Gueugnon et au Paris Saint-Germain, il a rapidement fait le choix de traverser la Manche pour s’épanouir en 2001. Mais comme dans toute nouvelle expérience, les débuts sont parfois tortueux. Pénibles, même. « Le premier mois a été affreux, se souvenait-il en 2007.Je ne parlais pas anglais. Je ne jouais pas. À 16h30, il faisait déjà nuit. Je pensais avoir un minimum d’anglais : « Hi, my name is… » Mais ils avaient un accent pas possible. C’était un cauchemar. J’ai appelé mon père, les larmes aux yeux : « J’ai envie de rentrer. L’Angleterre, ce n’est pas pour moi ! »Et puis j’ai pris mon mal en patience. » L’enfant de Seine-Saint-Denis a bien fait. Après un prêt à Newcastle (2001-2002), il rejoint Manchester City où il est capitaine (2002-2007), puis Portsmouth (2007-2009), club avec lequel il soulève la Cup en 2008.

Vient ensuite Everton, un an plus tard. Le commencement d’une véritable love story. Chez les Toffees, le Frenchy donne la plénitude de son talent. Sa grande taille (1m 92) et son impact physique lui ont valu le surnom de « Buzz Lightyear » (Buzz l’éclair en français) par les supporters. Au cours de ces six années de romance, Distin a connu de vives émotions. Comme celle d’être sur la pelouse de Goodison Park, le 17 septembre 2012, pour rendre hommage aux victimes de Hillsborough : « Un grand moment d’émotion avec les photos des 96 victimes qui défilent. C’est le rival et, même s’ils se crachent dessus toute l’année, il y a un vrai respect. Ce jour-là, toute la ville était unie. C’était magnifique. Un grand moment d’émotion, l’un des plus beaux de ma carrière. Et pourtant, c’est le club rival. » Mais également des déconvenues. Il y a le fait de ne s’être jamais imposé à Anfield (Everton n’a plus gagné là-bas depuis 1999, ndlr) et de n’avoir remporté qu’un seul derby de la Mersey, contre cinq défaites et quatre nuls. Surtout, il y a cette passe en retrait manquée contre Liverpool en demi-finales de Cup (1-2) qui a précipité la chute des siens. « Cette passe en retrait ratée qui les a remis dans le match continue de me hanter la nuit ! » , ironise Graham Ennis.

Premier étranger à avoir atteint 400 matchs en Premier League

Quelle place donner alors au défenseur dans l’histoire d’Everton ? Ennis tente d’apporter un élément de réponse : « Son passage au club a été émaillé de hauts et de bas. Il a joué en équipe première de nombreuses fois et a souvent été l’un des meilleurs défenseurs que nous avons eus. Everton compte beaucoup de grands défenseurs tout au long de son histoire, mais on ne peut pas le comparer à Brian Labone, Kevin Ratcliffe ou Dave Watson. Cependant, il a été bien meilleur que d’autres ! » Avec 456 rencontres, il est en tout cas entré dans l’histoire du championnat anglais en devenant le premier joueur de champ étranger à atteindre 400 matchs et le Français comptant le plus d’apparitions. À trente-sept ans, l’ex-Citizen approche du crépuscule de sa carrière et n’a plus rien à prouver. Pourtant, Sylvain Distin n’envisage pas de raccrocher les crampons. Pas encore. Pas de cette manière. « Si vous voyiez les semaines d’entraînement que je me tape pour compenser mon manque de compétition, vous verriez que je n’ai pas envie de raccrocher ! Si je peux trouver un club où je me sens bien… Je n’ai pas de limites » , assurait-il récemment. Dimanche, Buzz Lightyear s’envolera une dernière fois à Goodison Park. Avant d’aller écrire un nouveau chapitre de son destin ailleurs. Avec, cette fois, un happy ending au bout ?

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Par Romain Duchâteau

Propos de Sylvain Distin tirés de L'Équipe

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