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Dicko : « En France, on nous fait croire qu’on aime le football »

Propos recueillis par Babacar Sall
Dicko : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En France, on nous fait croire qu&rsquo;on aime le football<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Nouha Dicko, 21 ans, est un attaquant français qui roule sa bosse en League One anglaise. Après avoir été prêté la majeure partie du temps par Wigan à d'autres clubs anglais, l'ancien Strasbourgeois s'est enfin posé. À Wolverhampton. Dans l'Angleterre, la vraie.

12 titularisations à Wolverhampton, 9 buts. Pas mal pour une recrue hivernale !

Ça se passe super bien, ouais ! J’ai signé pour deux ans et demi, l’équipe tourne bien, on est premiers du championnat et puis, sur le plan personnel, ça se passe plutôt bien aussi. Je joue et j’arrive à montrer ce que je sais faire sur le terrain, donc c’est très important.


Après avoir très peu joué à Wigan en début de saison, est-ce que tu t’es dit que la fin de saison allait être difficile ?

C’est vrai que le début de saison à Wigan ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu, mais bon, il y a quand même eu des bonnes choses. J’ai pu entrer en Europa League, même si ce n’était que pour quelques minutes. J’essaye quand même d’en garder du positif. Mais je pensais surtout à la saison prochaine, vu que j’étais en fin de contrat en juin. Et puis avec mon agent, on a discuté et on s’est mis d’accord sur le fait que je devais partir en prêt pour engranger du temps.

Avant de signer chez les Loups, t’as été prêté dans un autre club de League One, Rotherham United. Là aussi, un « succès » .

Oui, j’ai été prêté là-bas courant novembre, pour environ 6 semaines. C’était vraiment une superbe expérience, le coach me voulait, j’ai enfin joué au poste qui me correspond le mieux, c’est-à-dire en pointe. Et voilà, grâce à Dieu, j’ai fait de bonnes performances (6 buts en 6 matchs). Mon adaptation était parfaite, même s’il n’y avait pas de Français là-bas. Le prêt a été très bénéfique pour moi, et puis, quand le mercato a ouvert ses portes, j’ai été rappelé par Wigan. Rotherham était quand même parmi les quelques clubs qui ont tenté de me faire signer chez eux.

T’as été surpris d’être rappelé par Wigan après tes bonnes performances ?

Surpris ? Oui et non. C’est assez courant en Angleterre que les coachs rappellent un joueur qui fait des performances ailleurs. Il y a souvent une clause de rappel dans le contrat. Après, quand le club qui t’a prêté n’a pas les résultats qu’il espère, il a le droit de te rappeler. Mais j’ai quand même été surpris parce que bon, j’ai fait toute la préparation estivale avec Wigan, j’ai été présent de juillet à novembre sans vraiment avoir de temps de jeu, voire pas du tout, à part un match de coupe, une entrée en Europa League et le Community Shield. Mais bon, c’était un nouveau manager qui venait d’arriver et qui ne me connaissait pas. J’étais frustré de ne pas « enjoy » mon football. Souvent sur le banc, pas d’entrée, je jouais avec l’équipe réserve… Quand tu pars en prêt et que tu es performant, que tu peux t’exprimer sur un terrain de foot et qu’on te retire ce plaisir, c’est un peu chiant, mais bon, c’est ça le football.

Tu as senti un manque de confiance en toi de la part du staff lors de ces années à Wigan ?

Non, je ne peux pas dire ça parce que, quand je suis arrivé à Wigan, je suis arrivé de Strasbourg. Le club venait de tomber en CFA 2 à cause de la relégation administrative et moi, je jouais plus souvent avec la CFA 2 qu’avec l’équipe de National. Je suis arrivé par la petite porte, j’ai fait mon essai tranquillement. Au début, je suis beaucoup resté avec la réserve de Wigan et, petit à petit, j’ai réussi à accéder à l’équipe première. Je pense que je n’avais pas fini ma formation quand je suis arrivé chez les Latics et c’est pour cela que j’ai été prêté plusieurs fois. J’ai pas vraiment de regret par rapport à ce passage à Wigan.

Surtout que c’est le club qui t’a donné ton premier titre !

Oui ! Même si je n’ai pas fait énormément de matchs dans la compétition (3 matchs), je suis content d’avoir participé à un bout de l’histoire de ce club ! C’était fantastique pour un petit club comme Wigan dans une région de football qui compte des équipes comme Manchester United et Liverpool… Réussir à faire son trou dans une compétition comme la FA Cup, c’est juste énorme.

T’as eu une expérience en Championship avec Blackpool. Tu étais à une marche de la Premier League…

Oui, pendant mon premier prêt, ça s’était super bien passé, on a joué les playoffs et on a réussi à atteindre la finale contre West Ham à Wembley. Malheureusement, on a perdu. Mais c’était une expérience fantastique, il y avait une ambiance de fou. Les fans étaient en transe derrière l’équipe, il y avait une ambiance exceptionnelle dans la ville.

C’est quoi les grandes différences de culture entre la France et l’Angleterre ?

Je dirais que les Anglais sont vraiment des bons vivants. Malgré le mauvais temps, ils ont toujours le sourire, ils sont toujours de bonne humeur. Ils aiment aussi beaucoup faire la fête. Ouais, c’est clairement des bons fêtards.

D’ailleurs, Wolverhampton est considéré comme une ville triste. Y a quoi à faire là-bas ?

C’est vrai que ce n’est pas une grande ville comme Londres ! C’est une petite ville comme Wigan, quoi. Y a Birmingham à 30 minutes, donc pour faire du shopping ou aller au resto, y a de quoi faire. Contrairement à Londres où t’es pas dépaysé de la France, tu sens vraiment que t’es en Angleterre quand t’es à Wolverhampton.

Et footballistiquement parlant ?

Moi, je n’ai pas connu le football de haut niveau en France, mais bon, ça se voit à la télé, hein, et c’est flagrant : la ferveur qu’il y a autour du football en Angleterre n’a rien à voir avec celle qu’il y a en France. En France, on nous fait croire qu’on aime le football, mais quand tu viens en Angleterre, c’est un autre monde. Par exemple, quand tu vois qu’en League One, on a des matchs le mardi soir à l’extérieur, à 300-400 kilomètres et que la tribune away est toujours pleine, en sachant que ces mêmes supporters vont travailler le lendemain, tu te dis que c’est quelque chose, quand même. Ça, c’est être passionné de son équipe.

T’as jamais songé à rester en France avant ton départ pour l’Angleterre ?

J’avais des contacts avec des clubs français après Strasbourg et puis j’ai même fait des essais dans quelques clubs français, mais ça ne s’est pas fait. Y avait aussi des clubs comme Nancy qui me voulaient, pour jouer avec la réserve. Mais pour moi, jouer à Nancy alors que je jouais à Strasbourg, ça le faisait pas trop. Quand j’ai su qu’un club anglais m’accueillait à l’essai, j’ai pas réfléchi et j’y suis allé directement.

Tu ne penses pas que c’est risqué de partir aussi tôt pour un joueur pas encore pro ?

Si, c’est un risque, mais dans la vie, faut les prendre, ces risques. Même s’ils sont en League One en ce moment, je suis dans un gros club anglais. Après, tout dépend de la mentalité que tu as quand tu vas à l’étranger. Si tu y vas en donnant tout et en montrant ce que tu sais faire, y a pas de différence entre la France et l’étranger. Le football est un langage universel.

Mais en France, on a l’impression que les clubs sont plus frileux pour prendre de jeunes joueurs…

Les clubs français veulent trouver le prochain Neymar avant de faire signer le joueur. C’est vraiment l’impression que j’ai eue quand je suis allé dans certains clubs. J’avais beau être bon ou au niveau d’autres joueurs déjà au club, je pense qu’ils regardaient d’abord ceux qui étaient au club au lieu de prendre un risque. Fallait sortir énormément du lot, être un phénomène pour avoir un contrat. Je trouve ça un peu dommage. C’est un peu pareil dans tous les pays, mais en Angleterre, ils donnent plus la possibilité aux jeunes de bosser et pourquoi pas de saisir la chance qu’on leur offre.

Sans le foot, tu penses que tu aurais fait quoi ?

Honnêtement, j’en ai aucune idée. C’est vrai qu’au centre de formation à Strasbourg, on nous a vraiment poussés à prendre les études au sérieux. C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’ai quand même mon BAC ES, mention assez bien, je tiens à le préciser ! J’aurais quand même pu me retourner, mais à partir du moment où j’ai joué en CFA 2, je savais que je voulais jouer au foot.

D’ailleurs, comment s’est passée la fin de parcours à Strasbourg ?

Vraiment pas évident ! À travers les journaux, on avait différentes informations. On ne savait pas à quoi ou qui se fier. Puis un jour, on a appris que le club était rétrogradé administrativement. C’était très compliqué à gérer, surtout quand t’es jeune et que tu n’as plus de contrat. Fallait vite se sortir les mains des poches pour se retrouver un club, en sachant que y a des milliers d’autres jeunes qui sont dans la même situation que toi. Je pense que dans ces moments-là, tu peux passer un cap dans ta vie. Soit tu réussis à trouver un truc rapidement et tu te plonges vraiment dans le métier, soit c’est très vite la fin. Après, c’est aussi une question de mental et de chance.
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