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Deuxième jeunesse pour David Villa ?

Par Pablo Garcia-Fons
Deuxième jeunesse pour David Villa ?

Après des mois de souffrances et de larmes, David Villa, tout doucement, retrouve le bonheur d'être sur le pré avec le Barça et la Roja. Véritable come-back ou simple tournée d'adieux ?

15 décembre 2011, Japon, stade de Yokohama, 35e minute de la demi-finale de la Coupe du monde des clubs entre le FC Barcelone et les Qataris d’Al-Sadd. David Villa est à la lutte pour un ballon près de la surface adverse quand soudain, patatras, sur un appui en apparence anodin, le tibia gauche du Guaje lui crie « stop » et se brise. Villa s’effondre. Pep se lève de son banc, le regard bouffé par l’inquiétude. Sur le terrain, la jambe est molle, le visage du garçon déformé par la douleur. Des signes qui ne trompent pas, le verdict tombe dans la soirée : fracture du tibia gauche nécessitant un passage sur le billard. Indisponibilité minimum, cinq mois. Malgré la victoire, les Blaugrana sont en pleurs et envoient leurs plus ardents vœux de rétablissement au natif des Asturies.
Huit mois de galère
Passés le choc et l’opération, commence alors une épique course contre la montre. À peine réveillé de l’anesthésie, l’attaquant se lance un défi. « Je vais tout faire pour pouvoir disputer l’Euro avec mon pays » , annonce-t-il à l’époque sur son compte Twitter. Sans ménager sa peine, le fils de mineur va au charbon sans broncher. Le combat contre le temps du petit attaquant est rapporté par le Barça comme un feuilleton à épisodes. Villa sur son lit d’hôpital entouré de ses potes du vestiaire, Villa avec béquilles et plâtre franchissant les portes du centre d’entraînement, Villa sur un vélo d’appartement, Villa, le torse recouvert d’électrodes, courant sur un tapis roulant, Villa faisant des tours de terrain, etc. Malgré tous les efforts fournis, l’échéance approche et le tibia est encore trop friable pour taper dans un ballon. Le cœur gros, David prend son téléphone, compose le 06 de Vicente del Bosque et lui annonce la mauvaise nouvelle. Quelques semaines plus tard, quand Pedro fourre un maillot floqué du numéro sept dans son balluchon de voyage pour la Pologne, le petit feu follet sait que l’ombre de l’homme à la barbichette façon d’Artagnan plane au-dessus de lui : « Ce numéro n’est pas à moi. Le numéro sept de l’Espagne, c’est David Villa, il le récupèrera bientôt. »
À l’Euro, l’absence du larron provoque une gigantesque zizanie autour de la fameuse question du vrai ou du faux 9. Même la fière moustache de papa Del Bosque est ébranlée dans l’affaire. Meilleur dans ses appels et plus adroit devant le but que Cesc, plus polyvalent et mieux adapté au tiki-taka espagnol qu’el Niño, David manque cruellement aux siens durant les premières rencontres de l’Euro. Les ouailles de Vincent du Bois mettent finalement un terme à la polémique en ramenant à la maison le saladier européen. Alors que plus personne ne semblait y croire mis à part le principal intéressé, « El Guaje » a finalement rechaussé une paire de crampons, d’abord avec le Barça. Entré à la 75e du premier match de championnat des Blaugrana, l’ex-meilleur attaquant du globe convertit même en but l’offrande — belle preuve d’amitié — d’Andrés Iniesta. La célébration est émouvante, l’ovation du Camp Nou fait frissonner. Rebelote avec la Roja vendredi dernier en amical contre l’Arabie Saoudite : Villa entre en fin de match et inscrit le cinquième pion de la « manita » infligée par les Espingouins aux Saoudiens. « Le retour de David est une excellente nouvelle qui arrive lors d’un bon match, c’est parfait » , conclut le sélectionneur espagnol à l’issue de la rencontre.
Toujours indispensable ?
Passées les émotions des retrouvailles, une épineuse question demeure : David Villa peut-il redevenir le fantastique attaquant qu’il était ? Alors que le garçon affirme vouloir « revenir encore meilleur qu’avant » et que la communication catalane ne semble pas descendre de son nuage, le médecin du club se montre plus réservé dans les colonnes d’El Pais. « Villa va avoir besoin de beaucoup de temps pour retrouver la condition physique qu’il avait. La fracture de fatigue qu’il a contractée montre que son corps était extrêmement usé. Il faut qu’il soit très prudent et très attentif désormais » , souligne Ramón Cugat. À bientôt 31 ans et avec un corps fragilisé, celui qui est allé soutenir les mineurs asturiens en grève durant l’été risque d’avoir du mal à multiplier les appels et les débordements sur le côté gauche comme il le faisait avant. Par ailleurs, on peut affirmer sans se mouiller que le bonhomme n’a ni la stature ni le bon club pour envisager une reconversion vers un job d’attaquant axial/pivot qui fixe la défense.
Alors que le Barça ne s’est pas du tout renforcé offensivement durant l’intersaison, les dirigeants et les aficionados culés espèrent que Villa, par son retour, jouera le rôle de recrue à coût zéro. Tito Vilanova ne semble pour autant pas décidé à faire de grandes concessions pour permettre un retour en douceur à son buteur. En plus des doutes sur son état physique et sa capacité à enchaîner les matchs, le garçon devra faire avec une concurrence qui s’annonce âpre. Pendant que l’ex de Gijón bossait avec les médecins et les kinés, Alexis Sánchez, Pedro, Fàbregas et toute une flopée de jeunes loups faisaient l’étalage de leur talent. La place de titulaire risque donc d’être malaisée à gagner. En sélection, la situation est peu ou prou équivalente. Même si l’ancien bourreau des surfaces du FC Valence garde cette image de coéquipier parfait et de modèle pour la jeunesse, ses petits potes sont allés chercher l’historique triplé Euro-Mondial-Euro sans son aide. Finalement, derrière l’optimisme de façade et les deux buts en trois apparitions, le plus dur ne reste-t-il pas à faire pour « El Guaje » ?

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Pablo Garcia-Fons

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