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Del Nido les bons tuyaux

Par Robin Delorme, à Madrid
Del Nido les bons tuyaux

José María del Nido, président du FC Séville de son état, a construit sa renommée autour de son combat pour une répartition plus juste des droits TV de Liga. Loin du football et des stades, il est également connu pour ses magouilles avec deux anciens maires de Marbella. Del Nido, ou le nouveau Jesús Gil.

« Je serais le meilleur président de l’histoire du FC Séville, oui ou oui ? Choisissez. » José María del Nido se fait une certaine idée de lui-même . À quelques heures de la première finale européenne du fanion Palangana, son président se veut fier. Très fier. Après une victoire sans coup férir 4-0 face à Middlesbrough, le FC Séville décroche son premier titre international. La saison suivante, une victoire lors de la séance de tirs au but face à l’Espanyol permet au club andalou de conserver sa Coupe de l’UEFA. Il n’en fallait pas plus à José María del Nido pour proclamer, lors du transfert du Néerlandais Boulahrouz à l’été 2007, qu’il avait « fait un bon en avant : il est passé de la seconde meilleure équipe du monde à la première » . Le sens de la mesure, Del Nido ne connaît pas. Aveuglé par son ADN de supporter, il sait également se muer en pro de la communication. De quoi donner quelques sueurs froides au Real Madrid et au FC Barcelone, contre qui il est parti en croisade. Pourtant, aujourd’hui, c’est avec une toute autre casquette que José María le terrible fait parler de lui : celle d’avocat sulfureux.

40 millions d’euros ? « De la menue monnaie »

Avocat, Del Nido l’a toujours été. Président du FC Séville, il le devient en 2002. À son arrivée, le club végète en milieu de tableau et attend un titre depuis 1957. Le tout nouveau big boss des Palanganas souhaite redonner sa splendeur d’antan à son club de cœur. Forcément, avec cette idée en tête, les 40 millions d’euros de dette lui sont « de la menue monnaie » . Sa politique sans compter de recrutement lui permet en quelques saisons de replacer son Séville parmi les cadors de Liga. Entre 2006 et 2010, les Sevillistas remportent six titres – deux Coupes de l’UEFA (2006 et 2007), une Supercoupe d’Europe (2006), deux Copa del Rey (2007 et 2010) et une Supercoupe d’Espagne (2007). Cette réussite, il l’explique par le changement radical de mentalité : « Avec de l’humilité, nous n’avons rien gagné. Avec de l’arrogance et de l’audace, nous avons remporté huit titres. » Des dettes de plus en plus abyssales et la fuite de ses meilleurs joueurs font entrer le FC Séville dans une période de turbulences. D’où cette soudaine entrée en guerre pour une meilleure répartition des droits télévisuels en 2010. Alors que la loi espagnole permet à chaque club de gérer ses propres droits à l’image, José María del Nido souhaite collectiviser le tout.

La loi, justement, il la connaît, José María. Et il en joue. Beaucoup. Trop. Car aujourd’hui, certaines de ses casseroles remontent à la surface. Il a beau assuré « n’avoir aucun problème avec la justice » , il est rattrapé par quelques vieilles amitiés. De mèche avec deux anciens maires de Marbella, il se retrouve souvent mêlé à des histoires louches. À propos du premier, Jesús Gil, il explique n’avoir « jamais été son avocat de confiance » . Pour rappel, sous les onze ans de mandat de l’ancien propriétaire de l’Atlético de Madrid, plus de 30 000 logements sont construits à Marbella, dont 85 % illégalement… Son successeur, Julián Muñoz, est, lui, l’un de ses proches. C’est en tout cas ainsi qu’il le définit : « Un ami, et c’est pour cela qu’il paiera zéro euro. » Durant sa seule année de mandat, Julián Muñoz aurait détourné de l’argent. Beaucoup d’argent. À son chevet, José María del Nido en aurait profité pour s’en mettre plein les fouilles. On parle là de millions d’euros.

Sept ans et demi de ferme

En 2004, les problèmes commencent. Le tribunal anti-corruption de Cuentas découvre alors que Fergocom, une entreprise de la famille Del Nido, a perçu 6,725 millions d’euros de la part de la mairie de Marbella entre 1999 et 2003. Tiens, tiens, une période où Jesús Gil était encore aux commandes de la municipalité. Pour son premier passage devant les tribunaux, le déjà président du FC Séville est entre autres accusé de trafic d’influence et de falsification de documents. Le début d’un long marathon judiciaire. En 2006, rebelote : l’anti-corruption espagnole présente un nouveau cas de corruption dont les trois protagonistes sont le maire Julián Muñoz, son avocat José María del Nido et un membre de la mairie, Juan Antonio Roca. Cette fois-ci, les faits reprochés sont des fraudes et des malversations d’argent public. Depuis, chaque année annonce la découverte d’un nouveau problème judiciaire pour l’avocat Del Nido. Jusqu’ici, il s’en tire bien avec pour peine maximale sept ans et demi de prison ferme en décembre 2011. Une peine qu’il n’a bien entendu pas encore purgé puisqu’il a fait appel devant la cour suprême. Quand il affirme que, « si être sevillista était un délit, il faudrait me punir d’une peine perpétuelle » , José Mariá devrait faire attention. Partie prenante d’un système qui a coûté une petite crise économique à l’Espagne, il pourrait bien voir son FC Séville depuis une cellule.

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