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De Préville : « Quitter le centre de formation de Caen m’a permis de vivre ma jeunesse »

Propos recueillis par Nicolas Jucha
De Préville : « Quitter le centre de formation de Caen m’a permis de vivre ma jeunesse »

Nicolas de Préville est l'un des hommes forts de Reims en ce début de saison. Mais pour l'attaquant de 24 ans, cela n'a pas toujours été facile entre une formation interrompue à Caen et des débuts à Reims perturbés par des blessures.

Reims réalise un très bon début de championnat qui contraste avec une fin de saison passée beaucoup moins sereine. Comment tu l’expliques ?

Je ne sais pas forcément l’expliquer. Peut-être que le changement de coach a joué, l’état d’esprit est différent. L’année passée, Jean-Luc Vasseur avait demandé beaucoup de recrues, car il n’avait pas forcément confiance en ce groupe, il avait écarté quelques anciens qui sont revenus cette année. Peut-être que l’on se sent plus en confiance à cause de cela. On a fait de grosses performances contre Bordeaux ou Marseille, c’est mieux que l’an passé.

À t’entendre, le groupe est plus en phase avec Olivier Guégan qu’il ne l’était avec Jean-Luc Vasseur…

On est repartis avec lui sur des choses plus simples et qui nous sont plus familières. Vasseur a voulu amener autre chose, des notions tactiques que l’on n’était peut-être pas prêts à assimiler. Avec « Gueg » , on repasse sur les bases que l’on connaît mieux, du tactique aussi bien sûr, mais surtout des choses que l’on connaissait avant l’arrivée de Jean-Luc Vasseur. Il est au club depuis un certain temps, donc la plupart du groupe le connaissait déjà avant qu’il ne soit numéro 1, cela a joué aussi.

L’équipe ne se sentait pas assez solide défensivement, c’est vrai ?

On a pris 66 buts, on était la pire défense de Ligue 1, il fallait rectifier le tir. Si on défend mal, on est sûr d’encaisser des buts et on part avec un handicap. Guégan est revenu sur ces fondamentaux-là, de bien défendre avant de bien s’exprimer avec le ballon lorsqu’on l’a. Le système était différent avec Jean-Luc, plus un 4-2-3-1 avec deux numéros 8 et pas de vrai numéro 6, alors que là, on a commencé la saison avec un vrai 6 et aussi un bloc un peu plus bas.

L’absence de numéro 6 que tu mentionnes, c’était aussi le vide laissé par le départ de Krychowiak…

C’est difficile de trouver des joueurs de son talent. D’ailleurs, il n’est pas allé n’importe où derrière, à Séville, où il a prouvé qu’il avait le niveau. Pour trouver un joueur de son niveau, le club aurait dû dépenser beaucoup d’argent et offrir un très gros salaire. C’est difficile de trouver ce profil, donc on a dû faire autre chose. L’important, c’est que l’on ait réussi à se maintenir sans lui. Mais cette année encore, on réalise un bon début de saison sans avoir retrouvé un joueur avec le même profil. On a des joueurs différents et on s’adapte. On fait avec nos armes, on a d’autres atouts à faire valoir.

Toi, personnellement, tu es dans une grosse forme en ce début de saison. Tu sens que tu as franchi un cap, tu es plus à l’aise ?

J’ai fait une bonne préparation. Quand on regarde mon parcours ici, je suis arrivé blessé les six premiers mois (en janvier 2013, ndlr). J’avais un problème de pubalgie, et ma première bonne saison sous l’ère Fournier a coïncidé avec une grosse préparation estivale. L’année passée, je me suis blessé en prépa, Vasseur ne me faisait pas trop confiance, il comptait sur d’autres joueurs et je n’ai pas été souvent titulaire. Alors que cette saison, le coach me fait jouer, me fait confiance, donc j’essaie de lui rendre sur le terrain en démontrant que j’ai ma place. Je pense que je l’avais aussi l’an passé, mais je n’ai pas eu le temps de jeu que j’espérais. Pour moi, il était hors de question de refaire une saison comme celle que je viens de vivre, donc j’ai énormément travaillé sur le plan physique cet été, pour n’avoir aucun pépin. Ce début de saison est la conséquence naturelle du travail consenti en préparation.

L’autre changement, c’est que tu sembles désormais fixé sur les côtés, alors que tu étais souvent aligné dans l’axe comme attaquant auparavant…

Attaquant… En fait, c’est moi qui ai toujours émis le souhait de jouer dans l’axe, car je pense que c’est là où je peux apporter le plus. Mais depuis que je suis arrivé ici, j’ai quand même passé plus de temps sur les côtés que dans l’axe. Avec Hubert Fournier, c’était la moitié des matchs titulaire dans l’axe et l’autre moitié sur les côtés. Avec Vasseur, je n’ai fait que quatre ou cinq matchs dans l’axe. C’est vrai que Guégan ne m’a pour l’instant fait jouer que sur les côtés, j’essaie d’apporter mes qualités physiques dans ce rôle, d’être performant. J’aime percuter, je suis rapide. Pour le moment, cela se passe bien. Le plus important pour moi, c’était de retrouver le terrain, le plaisir de jouer. En plus, vu qu’on gagne, c’est encore meilleur. J’attaque cette saison avec la rage.

En septembre 2013, tu avais claqué un retourné acrobatique en Ligue 1 contre Guingamp, tu te souviens ?

Ce n’était pas mon premier but en Ligue 1, j’avais déjà marqué contre Troyes. La bicyclette, je ne travaillais pas forcément ce geste à l’époque, mais depuis, avec le temps, j’apprécie le geste et, à l’entraînement, lorsque l’on fait des exercices de reprises de volée, j’essaie de me positionner pour des retournés ou des reprises acrobatiques. Même lors des tennis-ballon, je le fais. C’est un geste spectaculaire, et puis c’est spontané, j’aime ça. Le gardien ne peut pas anticiper, on ne sait jamais où va partir le ballon. Bien réalisé, ce geste est très efficace. Après bien sûr, il faut faire attention à ne pas blesser les défenseurs adverses. C’est bien de créer le spectacle, mais il ne faut pas en même temps péter le nez du défenseur.

Tu as commencé ta formation à Caen, mais tu es parti avant la fin, car tu étais en conflit avec certains de tes éducateurs…

On ne va pas dire que j’étais en conflit ouvert, mais à l’époque, c’était Jean-François Péron qui était le coach des U16, j’étais souvent surclassé. Il était beaucoup derrière moi à me crier dessus, et avec le recul, je me suis rendu compte que j’ai eu beaucoup d’entraîneurs comme ça, que c’était pour me faire progresser. À la fin de la saison, alors que j’étais surclassé, il avait estimé que je n’avais pas le niveau pour jouer en U16 nationaux. C’était une mauvaise surprise, alors que j’avais de bons retours du directeur du centre de formation pour signer un contrat aspirant, car j’étais le meilleur buteur de ma génération. Du coup, cela s’est mal terminé, mais c’était un mal pour un bien. Cela m’a permis de retourner chez moi dans le Sud, d’évoluer un an dans un club familial (au FC Bagnols-Pont en 2007-2008, ndlr). Cela m’a beaucoup appris, cela m’a permis de vivre ma jeunesse, ce qui m’aide beaucoup maintenant. J’ai ensuite signé à Istres, un club où on m’a inculqué beaucoup de valeurs.

« Vivre ta jeunesse » , tu veux dire que tu as pu te permettre ce qui est interdit quand on est en centre de formation ?

Oui, je suis retourné dans mon lycée avec mes potes d’enfance, ceux que je connaissais depuis que je porte des couches. J’ai pu sortir en boîte, faire des apéros, côtoyer des filles, c’était important à cette époque. C’est un moment de la vie important, le vivre comme ça, cela aide quand on commence dans le milieu pro à 19-20 ans à ne pas partir en vrille parce que l’on gagne un peu d’argent. Je n’ai jamais été en décalage avec la vie normale. Je viens d’un milieu modeste, je n’ai jamais manqué de rien ni été en galère. Je n’ai jamais vrillé par rapport à l’argent aussi grâce aux conseils de mes proches. Et puis quand je suis arrivé à Istres (en 2008, ndlr), ce n’est pas un club qui donne de gros salaires. On était sur les minimas de la charte du football. Cela ne m’a pas empêché de vivre de superbes années là-bas, cela m’a familiarisé avec les bases simples de la vie, de savoir ce qui est vraiment important. D’ailleurs aujourd’hui, j’ai le même style de vie qu’à l’époque.

C’est Frédéric Arpinon, ancien de Metz, qui t’a repéré à l’époque. C’est à lui que tu dois d’être revenu dans le circuit pro ?

Je peux le dire, si je suis footballeur professionnel c’est grâce à lui. Je ne sais pas si c’est lui qui m’a repéré en premier, mais c’est lui qui a trouvé les mots pour que je signe à Istres. À l’époque, je pouvais aussi aller à Nîmes. Durant toute ma formation, il m’a pris en charge, il m’aidait énormément. Tous les week-ends, quand je rentrais chez moi, il me prenait avec lui pour éviter que mes parents ne fassent l’aller-retour Istres-Alès, car il habitait à Nîmes. Cela nous soulageait. Il a été d’une grande aide matérielle et psychologique, il m’a aidé à passer un cap. Aujourd’hui, je l’ai encore souvent au téléphone pour discuter de ma situation, de mes matchs. Il a cru en plusieurs d’entre nous, il y avait aussi Florian Lejeune qui est ensuite parti à Villarreal, et il continue de nous suivre, de nous donner des conseils.

On m’a dit que tu jouais beaucoup à Football Manager, c’est vrai ?

(Rires) C’est vrai, à chaque déplacement, à l’hôtel, aux mises au vert, même dans le bus, je joue beaucoup. J’ai commencé à jouer au centre de formation à Caen, on y passait beaucoup de temps. C’est une petite drogue, un jeu qui prend beaucoup de temps. J’adore ce jeu, mais je n’emmerde pas ma femme avec à la maison (rires). C’est seulement en déplacement. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, c’est que je ne veux pas lui imposer ça en plus des entraînements, des matchs à la télé le soir. Si en plus, je joue à Football Manager l’après-midi… Cela peut la saouler vite fait.

Les joueurs de Football Manager ont une propension à faire des nuits blanches, et toi ?

Non, ça va, car pour les mises au vert, on part souvent le jour même. Après, je ne joue que dans l’avion ou le bus. Et à l’hôtel, je ne joue pas le soir, mais plutôt à l’heure de la sieste, car je ne suis pas quelqu’un qui fait vraiment la sieste. J’arrive à couper le soir, je ne suis pas un drogué.

Question très importante : tu as déjà gagné combien de fois la Ligue des champions ?

Sur ma partie de Football Manager 2015, j’en ai gagné une avec Arsenal. Je prends toujours cette équipe dont je suis fan depuis l’époque des Frenchies Thierry Henry, Robert Pirès, Patrick Vieira, Sylvain Wiltord… Je suis le foot depuis que j’ai cinq ans et j’étais à fond derrière cette équipe. Aujourd’hui encore, je les regarde et les soutiens en Ligue des champions. Je n’ai pas supporté réellement une équipe française, même si j’ai suivi le Lyon des années 2000. Dans le Sud, on est prédisposé à supporter l’OM, mais moi, ce n’est pas le cas.

De Préville, il est à Arsenal dans tes parties ?

Jamais, je suis trop nul pour ça (rires). Les gens qui m’ont noté ont leurs raisons, mais clairement, dans le jeu, je ne suis pas assez bon pour faire carrière à Arsenal. Du coup, je me laisse tranquillement à Reims pour progresser à mon rythme.

Cela t’est arrivé de penser – comme beaucoup d’adeptes de FM – que tu pourrais faire mieux que ton coach avec la même équipe ?

Je ne prends jamais l’équipe dans laquelle j’évolue. Je l’ai déjà fait, mais dans l’avion ou dans le bus, les autres joueurs peuvent regarder si tu les fais jouer ou pas. Cela m’est déjà arrivé, c’est marrant même sur Football Manager, ils veulent être titulaires.
Veretout, leader à tout faire

Propos recueillis par Nicolas Jucha

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