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Danny Blind va-t-il sauver les Pays-Bas ?

Par Matthieu Rostac, à Amsterdam
Danny Blind va-t-il sauver les Pays-Bas ?

Nommé à la tête de l'équipe des Pays-Bas en remplacement de Guus Hiddink, Danny Blind n'apparaît pas comme le choix le plus sûr pour qualifier les Oranje pour l'Euro 2016. En surface. Mais il se pourrait bien que le papa de Daley réussisse son premier tour de force d'ici quelques mois.

360 minutes. C’est le temps qu’il reste à l’équipe des Pays-Bas, pour réussir ce qui s’apparente à un petit miracle dans le groupe A des qualifications à l’Euro 2016 : ne pas être éjectée du championnat européen pour la première fois depuis 1984. Certes, sur le papier, la situation n’est pas si dramatique pour des Oranje toujours dans la course aux barrages d’un Euro élargi à vingt-quatre équipes, avec dix points dans la besace. Mais dans les faits, cette place de troisième est tout sauf un cadeau au moment où les Bataves s’apprêtent à faire face à un calendrier gargantuesque : d’abord l’Islande qui, si elle n’est sans doute pas aussi redoutable à l’extérieur que dans sa forteresse de Laugardalsvöllur, reste un adversaire imprévisible ; puis la Turquie à la Torku Arena de Konya et enfin la République tchèque à l’Amsterdam Arena – le Kazakhstan s’annonçant comme une formalité pour les Oranje. Soit respectivement le premier, le quatrième et le second de ce groupe A. C’est dans ce contexte plutôt défavorable que Danny Blind, 54 ans, revêtira pour la première fois le costume de sélectionneur national. Un costume qu’il aurait dû sortir du placard l’été prochain, mais qu’il a dû repasser en vitesse suite au renvoi de Guus Hiddink en juin dernier. Un costume, aussi, que l’on dit trop grand pour lui. Alors, Danny Blind peut-il qualifier les Pays-Bas ?

Tout vient à point à qui sait attendre

À première vue, non. Depuis la fin de sa carrière de défenseur en 1999, l’ancien joueur du Sparta Rotterdam n’a entraîné qu’une seule formation professionnelle : l’Ajax Amsterdam, lors de la saison 2005-2006. Une année mitigée pour le club amstellodamois qui remporte la Coupe des Pays-Bas, mais finit quatrième d’Eredivisie, en grande partie grâce à l’efficacité de Klaas-Jan Huntelaar, buteur providentiel qui marque la moitié des buts ajacides de la saison. Et le reste du temps, qu’a fait Danny Dan ? Il a appris, tout simplement. À l’heure où certains anciens joueurs sont propulsés sur un banc de touche, alors qu’ils n’ont même pas leur diplôme en poche, Blind l’a joué élève studieux.

Avant d’accéder au poste suprême à l’Ajax, il avait étrenné ses premiers blazers en tant que chef du recrutement, responsable de l’équipe juniors, puis du centre de formation de l’Ajax. Les années suivant sa démission du poste d’entraîneur de l’Ajax, Blind poursuivra sa polyvalence dans l’organigramme d’un club en occupant le poste de directeur technique du Sparta Rotterdam, puis de l’Ajax – encore ! – avant de finalement revenir sur le banc ajacide en 2009. Mais cette fois-ci, Danny jouera les adjoints. De l’escroc Martin Jol, de l’esthète Frank de Boer ensuite, avant d’atteindre son Graal personnel : la sélection néerlandaise, en qualité d’assistant de Louis van Gaal dès 2012. Danny Blind n’en a jamais fait un secret pour personne : son ambition personnelle se trouve à Zeist, au siège de la KNVB. Punt. D’ailleurs, le sentiment est réciproque du côté de la fédé néerlandaise.

Quatre victoires sinon rien

Lorsque le Pélican quitte son poste de sélectionneur après son Mondial mené tambour battant en 2014, ce dernier propose à Blind de l’accompagner à Manchester United, toujours comme adjoint. Mais le natif de Oost-Souburg préfère rester comme second de Hiddink chez les Oranje. Il se murmure que le poste lui est d’ores et déjà dévolu, que le passage de l’ancien entraîneur du PSV et de Chelsea a pour unique valeur de « former » Blind aux exigences du football international, que la KNVB juge encore trop faible mentalement pour encaisser la vindicte populaire en cas de déconvenue. À dire vrai, c’est peut-être la seule chose qui manque à Blind qui a compris que le métier de sélectionneur est tout sauf celui d’un entraîneur, qu’au lieu de construire jour après jour, on doit faire jouer une équipe disparate tous les deux mois avec une petite semaine de préparation en amont.

Raison pour laquelle il a sans doute préféré se perfectionner dans les autres compartiments du management footballistique, alors qu’il n’a passé qu’une saison à la tête d’une équipe : pour apprendre sans être exposé. Aujourd’hui, après quinze ans d’apprentissage, Blind est prêt et n’a plus de temps à perdre : « Est-ce que je suis confiant pour la qualification ? Nous savons ce que nous avons à faire : gagner quatre matchs, en commençant par l’Islande le 3 septembre. On ne peut plus se permettre de perdre désormais. Et avec la qualité que nous avons à disposition, nous en sommes plus que capables » , a déclaré le néo-sélectionneur au Guardian.

Robben capitaine

À ceux qui doutent encore de sa maîtrise d’un groupe à l’ego globalement surdimensionné, Blind a envoyé un signe fort ces dernières semaines. Le sélectionneur batave a fait ce que personne n’avait osé faire jusqu’ici, pas même Louis van Gaal : déchoir Robin van Persie de son capitanat. Pour mieux le donner à Robben, véritable leader oranje sur le pré depuis deux ans. « Je n’ai pas fait ce choix en m’en remettant aux performances sur le terrain. Même dans leur façon de guider et de mener leurs coéquipiers, Van Persie et Robben sont égaux. Mais ils ont deux personnalités différentes. Et tout de suite, j’ai besoin d’un leader plus prononcé sur le terrain » , expliquait Blind à Voetbal International.

Preuve supplémentaire d’un homme qui ne doute pas ? Les convocations de Reidewald et Tete, respectivement 18 et 19 ans, une poignée de matchs avec l’Ajax dans les pattes chacun, en lieu et place de Willems, blessé, et surtout Janmaat qui s’est pris un vilain rouge avec Newcastle il y a deux semaines. Tout sauf un pari. En conférence de presse, Blind a expliqué vouloir construire par l’arrière – « nous souhaitons jouer en 4-3-3. Ou plutôt en -1-4-3-3 » – et le ballon passera forcément par les ailes pour redonner la vitesse et le mouvement qui manquaient aux Oranje depuis plus d’un an. Sous Danny Blind, les Pays-Bas auront 360 minutes pour vivre.

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Par Matthieu Rostac, à Amsterdam

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