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Dacourt : « En Italie, les footeux sont des rock stars »

Propos recueillis par Florian Cadu
Dacourt : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En Italie, les footeux sont des rock stars<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Gros choc à San Siro ce soir : l'Inter Milan rencontre la Roma avec la première place en jeu. Et s'il y a un Français qui connaît bien ce duel, c'est Olivier Dacourt, puisqu'il a arpenté les terrains de Serie A avec les deux équipes. L'occasion de revenir sur la riche carrière du joueur avec le principal intéressé. Entre la France, l'Angleterre et l'Italie.

Ce week-end, c’est le choc Inter Milan – Roma. Toi, tu as porté le maillot des deux clubs.

Oui. Je suis arrivé à la Roma en 2003. C’était fou. Il y avait de sacrés joueurs : Gabriel Batistuta, Pep Guardiola, Francesco Totti, Vincenzo Montella, Cafu… Un effectif de malades, quoi. Le niveau déployé par l’équipe était au top. À titre personnel, ça marchait. Il n’y a rien de plus facile que de jouer avec des grands joueurs. Et les supporters, au contraire de l’Angleterre, sont présents constamment, au stade et dans la vie de tous les jours. Les joueurs de foot sont des rocks stars. Le foot en Italie, c’est une religion.

Et l’Inter ?

C’était un choix personnel. Je voulais absolument remporter le titre et on n’y parvenait pas avec la Roma. J’avais d’autres propositions, mais le fait que l’Inter n’avait pas gagné la Serie A depuis 1989 a été un grand leitmotiv dans ma décision. Ça faisait 17 ans que le club n’avait pas soulevé le trophée !

Justement, ce n’est pas un peu paradoxal de rejoindre un club qui perd alors qu’on désire être champion ?

Au contraire. C’était écrit qu’un club historique comme l’Inter allait retrouver le sommet après tant d’années sans avoir gagné le championnat. Ce n’est pas possible autrement. C’est un ressenti, c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Avec le nombre de grands joueurs dans le club, la normalité n’était pas respectée, donc je me suis dit que ça allait tourner. Roberto Mancini m’avait en plus assuré qu’il voulait faire quelque chose de grand. Et ça n’a pas loupé : on a gagné le championnat trois fois d’affilée.

Bien avant la Serie A, tu as commencé en France, à Strasbourg. Comment tu as atterri là-bas ?

Je jouais en région parisienne et j’ai été recruté par le club. Tout simplement.

Avant ce « transfert » , tu pensais déjà faire carrière ?

Ce que je vais dire est bateau, mais c’est ça : le football, pour moi, a toujours été un rêve. Mais un rêve auquel j’ai toujours cru. Depuis mon enfance, j’ai toujours voulu devenir footballeur et je n’ai jamais pensé à autre chose. Je ne sais pas trop pourquoi. En plus, je ne vivais même pas dans une famille particulièrement fan de foot.

Cette expérience à Strasbourg, c’était comment ?

Ce ne sont que des bons souvenirs. On a gagné une Coupe de la Ligue en 1997, on a perdu en finale de Coupe de France en 1995, c’est aussi l’époque où j’ai été champion des moins de 17 ans avec la sélection, donc cette période m’a évidemment marqué. Si je n’avais pas commencé à Strasbourg, je ne pense pas que j’aurais fait une si bonne carrière. Strasbourg, c’est le début de tout. J’ai eu la chance de côtoyer des bonnes personnes à des moments précis de ma carrière.

Comme qui ?

Freddy Zix (directeur du centre à l’époque, ndlr). Il a été essentiel pour mon parcours, ma formation. C’est une personne qui a toujours cru en moi. Gilbert Gress (ancien entraîneur du club) aussi. Il a forgé le caractère que j’ai encore maintenant. Plus généralement, les rencontres que j’ai pu faire à Strasbourg m’ont permis d’acquérir les bases pour faire carrière dans le football.
Le personnage Gervais Martel m’a énormément plu à Lens.

Après 6 ans au club, tu pars à l’étranger, à Everton. Pourquoi ?

Le fighting spirit anglais m’attirait beaucoup. Un tacle en Angleterre, ce n’est pas la même chose qu’un tacle en France : les supporters sont fous et vous applaudissent à mort. Ça a le même effet qu’un petit ou un grand pont. Mais je n’y suis resté qu’une saison. Après, je suis revenu en France, à Lens.

Pourtant, tu t’amusais en Premier League…

Ouais, mais je suis quelqu’un qui est très attaché aux relations humaines. Et j’ai rencontré Gervais Martel. Le personnage m’a énormément plu. Et puis, j’allais à Lens, où le public et l’ambiance ressemblent un peu à l’Angleterre. Même sportivement, c’était un bon plan : Lens s’était qualifié pour la Coupe UEFA, contrairement à Everton qui ne participait pas à une Coupe d’Europe.

Ça a été conforme à tes attentes ?

Il y a eu un peu de déception au début de saison, où les résultats n’étaient pas là. Ça ne se passait pas super bien sur le terrain, alors que le Racing avait recruté pas mal de joueurs pour viser assez haut. Mais à la trêve, on était derniers… Imagine le bordel ! Bon, on finit 5es, on fait une demie de Coupe de l’UEFA, mais ça a été compliqué au début.

Et en 2000, direction Leeds.

Ouais, avec une demi-finale de Ligue des champions au bout. Extraordinaire expérience. C’était franchement fantastique. Ambiance de malade, une équipe jeune et talentueuse avec beaucoup d’espoir… Tout était réuni pour écrire une belle histoire sur le long terme.

C’était sans compter sur les problèmes financiers.Exactement. Le club a décidé de vendre Rio Ferdinand à Manchester United et Harry Kewell à Liverpool, donc ça puait. C’était le début de la fin. Et puis, il y a eu un nouvel entraîneur qui a débarqué, Terry Venables, et on n’avait aucun atome crochu.

C’est pour ça que tu es parti en Italie ?Oui, mais aussi parce qu’il y avait le meilleur entraîneur de l’époque, selon moi, qui me réclamait : Fabio Capello. Et moi, j’avais très envie de travailler avec le meilleur coach du monde.

À mon époque, aller en A’ déjà, c’était énorme. Il y avait trop de monstres à mon poste

Dans quel club tu as été le meilleur ?Je ne saurais pas dire. On dit souvent qu’à 28 ans, on est au top de sa carrière. C’est le moment où on est encore en pleine forme et on commence à avoir de l’expérience. Donc à Leeds, c’était pas mal quand même. Mais je ne peux pas dire que j’étais meilleur que lors de mon passage en Serie A.

Si tu devenais retenir un joueur que tu as croisé ?Je ne peux pas choisir. J’ai eu la chance de côtoyer des joueurs plus exceptionnels les uns que les autres.

Il y en a bien un qui t’a particulièrement marqué…Je ne sais pas. Il y a évidemment Zidane, en équipe de France. Aldair aussi, c’était la classe absolue. Ibra, un phénomène. Recoba, Adriano, Crespo, Cruz, Figo, Vieira… Je peux en citer un paquet. Je n’ai pas joué avec des grands joueurs, mais avec des champions. Et c’est une grosse différence.

Tu comptes 21 sélections en équipe de France. Tu penses que tu aurais pu faire mieux ?Pas vraiment. C’était une période où c’était vraiment difficile d’être appelé en sélection. Aller en A’ déjà, c’était énorme. Il y avait trop de monstres à mon poste : Deschamps, Petit… Quant tu vois que Vieira était remplaçant en EDF et n’est devenu titulaire qu’en 2000, alors qu’il avait déjà fait le doublé en 1998 avec Arsenal et qu’il était l’un des meilleurs joueurs d’Angleterre, tu comprends le truc. Même Makelélé n’était pas là ! À l’époque, il y avait des joueurs qui réalisaient de super carrières en club et qui n’ont même pas été appelé une seule fois. Prends Jérôme Leroy, par exemple, qui a une très belle carrière en Ligue 1 et qui n’a jamais connu l’EDF. Même chose pour Peter Luccin.

Tu regrettes ta fin de carrière, avec tes passages contrastés à Fulham et au Standard ?Non. Je m’étais fait les croisés en Italie, et tout le monde me disait qu’il ne fallait pas finir une carrière sur une blessure. Donc j’ai été prêté à Fulham pour prendre un max de plaisir. Je devais arrêter, mais j’ai terminé au Standard de Liège. C’était surtout pour observer comment Lucien D’Onofrio, le vice-président, gérait le club. J’étais déjà dans l’après-carrière. Après, j’ai suivi les cours de manager général de club sportif, et j’ai eu mon diplôme en 2014.

Dernière chose : tu n’as jamais eu envie d’entraîner ? Pourquoi devenir consultant plutôt que coach ?Je sais pas, je n’ai peut-être pas la vocation. Pourquoi tu es journaliste et pas écrivain ? (rires) Ce qui me plaît dans ce rôle de consultant, c’est de découvrir et faire découvrir l’histoire du joueur, l’homme qui se cache derrière le footballeur. On parle toujours de l’argent que touchent les joueurs, mais on oublie souvent leurs sacrifices. Quitter sa famille très jeune par exemple, c’est pas facile.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Propos recueillis par Florian Cadu

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