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Conte, un départ qui en dit long…

Éric Maggiori
Conte, un départ qui en dit long…

C'est donc officiel depuis hier soir, Antonio Conte n'est plus l'entraîneur de la Juventus. Le coach turinois a pris sa décision au terme du deuxième jour de stage à Vinovo. Un véritable choc, et plusieurs messages subliminaux envoyés à tout le monde.

En Italie, on dit « colpo di fulmine a ciel sereno » . Un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est exactement ce qui s’est passé hier, aux alentours de 18h30. Antonio Conte quitte la Juventus. On croit d’abord à un canular, une déclaration mal interprétée et amplifiée, comme souvent, par les médias italiens. Mais non. Car quelques minutes après l’annonce, la Juventus publie un vidéo-message où un Conte aussi tracassé qu’ému annonce bel et bien la « rupture consensuelle du contrat » . Une justification, une explication ? Même pas. Juste un merci aux tifosi juventini, au club, et ciao, au revoir. À n’y rien comprendre, surtout lorsque l’on sait que Conte avait décidé, au terme de la saison 2013/14, de prolonger l’aventure à Turin d’une année. Mais les quelques semaines d’été et les deux premiers jours de stage à Vinovo ont finalement tout chamboulé et l’ont poussé à changer d’avis. Pourquoi ? Comment ? Et surtout, quelles conséquences sur le triple champion d’Italie et la Serie A en général ?

Alexis et Juan, Alvaro et Patrice

Première raison invoquée pour ce départ : le mercato. Il faut se replacer dans le contexte. Le 18 mai dernier, la Juventus s’impose 3-0 contre Cagliari et ponctue sa saison d’une nouvelle victoire. 102 points, une moyenne record de 2,68 points par match, et une élimination en demi-finale d’Europa League. Conte aligne un troisième Scudetto d’affilée, ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire de la Vieille Dame depuis l’instauration du championnat unique en 1929. Forcément, le coach se pose des questions. Comment renforcer cette équipe ? Comment faire mieux ? Comment trouver de nouvelles motivations ? On évoque déjà un départ, les tifosi tremblent et le supplient de rester. L’entraîneur rencontre donc Andrea Agnelli, et pose ses conditions. Il gratte les noms de certains joueurs qu’il souhaite voir à la reprise des entraînements. Parmi eux, Alexis Sánchez et Juan Cuadrado, que Conte définit comme ses priorités.

Mais à la reprise, lundi 14 juillet, Conte ne voit ni l’ombre du Chilien, ni celle du Colombien. L’un a signé à Arsenal, l’autre semble destiné à la Liga, voire la Premier League. Conte l’avait déjà compris pendant le Mondial, mais en a désormais la confirmation sous les yeux : la Juve n’a plus les moyens de convaincre les top-players de venir. Pendant que le Barça signe Luis Suárez, que l’on annonce James Rodríguez et Toni Kroos au Real Madrid, que les deux Manchester ont déjà déboursé plus de 100 millions d’euros à eux deux, que Paris fait venir David Luiz, la Juve, championne d’Italie, doit se contenter d’Álvaro Morata, remplaçant au Real Madrid, et de Patrice Évra, 33 ans.

Qui plus est, il semblerait également qu’Agnelli ait signifié à Conte que ses deux joueurs de classe mondiale, Arturo Vidal et Paul Pogba, allaient quitter Turin. Ou du moins l’un des deux (Vidal, a priori). La goutte d’eau pour Conte, et, quelque part, un aveu d’impuissance de la part du club turinois, patron en Italie, mais désormais incapable de se hisser au niveau des cadors européens, tant sur le plan financier que sur l’aspect « séducteur » . Cette triste constatation, Conte n’a eu besoin que de deux jours pour la faire, lui aussi. C’est justement de ce dont il avait peur au terme de la saison dernière. Agnelli l’avait rassuré. Mais l’été n’a pas dissipé les doutes. Au contraire, il les a renforcés. Plutôt que de foncer vers une désillusion, Conte a préféré jeter l’éponge. Dur à avaler pour tout le monde.

Mercato, motivations et Nazionale

Cette décision chamboule évidemment pas mal de choses. Déjà, elle semble redistribuer les cartes pour la course au titre en Italie. Car d’avis général, s’il ne faut en rien minimiser l’importance des joueurs bianconeri, c’est bien Conte qui a été l’artisan numéro 1 des succès de la Juve. Avant son arrivée, la Vieille Dame était pratiquement tombée dans l’anonymat, allant jusqu’à ne pas se qualifier pour la Coupe d’Europe. Conte est arrivé avec son balai, son couteau, et a changé les choses. Lors de la saison qui vient de s’écouler, il semble même évident que sans Conte sur son banc, la Juve aurait eu beaucoup plus de mal à se débarrasser de la Roma de Rudi Garcia. Car en plus d’avoir donné une leçon tactique à l’ancien coach lillois lors de la confrontation directe (3-0 à Turin), Conte a été un formidable meneur d’hommes pendant toute la saison, n’hésitant pas à pousser des énormes gueulantes, notamment après le nul 2-2 face au Hellas Vérone. La Juve va donc devoir apprendre à vivre sans son général des armées, et donner les clefs à un Max Allegri loin, très loin d’avoir la même aura.

Plus qu’une simple démission, le départ de Conte est également la confirmation que le football italien est toujours plus vacillant. Le 15 juillet, la Fédé n’a plus de président, la Nazionale n’a plus de sélectionneur, et le champion d’Italie n’a plus de coach. Un symbole, comme pour signifier que ce Calcio, en cet été de débâcle brésilienne, a perdu ses repères. La Juve, comme la Nazionale, va devoir repartir de zéro, même si les bases ne sont évidemment pas les mêmes, sachant que la Juve vient de tout gagner pendant trois ans. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que ce départ va avoir des conséquences. Sur le mercato, d’abord. Il est probable que pour envoyer un signal positif à Allegri, Agnelli va lui faire un petit plaisir sur le marché des transferts. Sur la concurrence, ensuite. Des équipes comme la Roma, le Napoli voire la Fiorentina se retrouvent propulsées au rang de potentielles favorites au Scudetto, puisque la Juve redevient, d’un coup, plus humaine. Sur la Nazionale, enfin. Hier soir, une fois le choc encaissé, tout le monde a pensé à la même chose : le banc de l’équipe d’Italie est vide, et le meilleur entraîneur italien n’a plus de travail. Presque trop évident pour être vrai ?

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Éric Maggiori

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