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Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 2)

Par Éric Maggiori et Matthieu Pécot
Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 2)

Parfois, il suffit d'une action pour tomber amoureux d'un joueur. En voilà trois qui nous ont tapé dans l'œil en octobre.

Amato Ciciretti (Benevento)

L’action qui nous a fait succomber : Ce n’est pas une action, mais une mi-temps entière. Le 29 octobre, Amato Ciciretti entre en jeu au retour des vestiaires. Son équipe, Benevento, bonnet d’âne d’Europe, est menée 3-0 par la Lazio. Ciciretti et son pied gauche vont alors réveiller les locaux. Peut-être parce qu’il est formé à la Roma, et qu’il avait à cœur de briller contre la Lazio, il va foutre le feu avec des accélérations, des passes précises, et des tirs de loin. Dix minutes après son entrée, il file dans l’axe et déclenche une lourde frappe du gauche. Le portier laziale repousse, mais un coéquipier a suivi et marque le but du 1-3. Le commentateur italien ne s’y trompe pas : « Benevento est transformé depuis l’entrée de Ciciretti. » Quelques minutes plus tard, il aura l’occasion de rouvrir définitivement le match, d’abord sur un coup franc rentrant parfait que ses attaquants ne convertissent pas en but, puis, un peu plus tard, sur un coup franc direct qui frôle la lucarne. À lui seul, Ciciretti va se procurer plus d’occasions que toute l’équipe de Benevento depuis le début de la saison.

Pourquoi il est si excitant : Parce qu’il a ce petit quelque chose que l’on a déjà vu chez des joueurs italiens et qui nous a fait vibrer. Des synonymes de Ciciretti ? Fabrizio Miccoli, Alino Diamanti, Francesco Cozza, tous ces « numéro 10 de province » qui, à un moment donné de leur carrière, ont illuminé la Serie A. Ciciretti n’en est pas encore là. Il n’a marqué qu’un seul but en Serie A (mais quel bijou !), son équipe n’a pas encore marqué le moindre point (onze défaites en onze journées) et il n’a donc jamais été décisif. Mais sa dégaine, sa façon de jouer, sa vista, laissent à penser qu’il ne restera pas longtemps à Benevento. Il mérite bien mieux.

Et il vient d’où ? De Rome. Tifoso de la Roma depuis tout petit, fan absolu de Francesco Totti, il débute pourtant sa carrière chez le rival de la Lazio. La Roma finit par le récupérer, et, avec la Primavera entraînée par Alberto De Rossi (père de Daniele), il remporte le titre de champion d’Italie des jeunes en 2011. Malheureusement, il n’arrive pas à atteindre l’équipe première et enchaîne les prêts dans les divisions inférieures. C’est finalement à Benevento qu’il va avoir le déclic. Avec ses buts et ses magies, il emmène le club de la Serie C à la Serie A en seulement deux ans. Il vante d’ailleurs deux records : celui d’avoir inscrit le premier but de l’histoire de Benevento en Serie B, mais aussi le premier but de l’histoire de Benevento en Serie A. Avant de devenir, dans quelques mois, le plus gros transfert de l’histoire du club ?


Syaiful Ramadhan (Mitra Kukar)

L’action qui nous a fait fondre : La vidéo a fait le tour des Internet. On y voit un joueur du championnat indonésien, Terens Puhiri, qui tape un sprint mémorable depuis sa moitié de terrain, pour finalement aller dribbler le gardien et déposer le ballon dans le but vide. La Toile s’enflamme : « le joueur le plus rapide du monde » , « il va trop vite, c’est un fake » , etc. Vidéo légèrement accélérée ou non, les faits sont là : Puhiri va très vite. Mais il serait trop facile de s’extasier sur la pointe de vitesse de l’attaquant, qui avait un but : aller marquer. Non, la véritable folie de cette vidéo, c’est le défenseur de l’équipe adverse. Alors qu’il compte dix bons mètres de retard au début de l’action, le bien-nommé Syaiful Ramadhan envoie lui aussi un sprint de l’espace et se retrouve finalement tout proche de rattraper Puhiri. Un effort vain, mais qui mérite de sacrés applaudissements.

Pourquoi il est si excitant : Parce qu’il n’y a rien de plus beau que voir un joueur réaliser un effort qu’il sait vain. Dès le départ de l’action, Syaiful Ramadhan sait qu’il n’a absolument aucune chance de rattraper la fusée Puhiri. Pourtant, il y va. Il court. Alors que l’on joue la 70e minute et que son équipe est déjà menée 2-0. Bref, si aucun défenseur n’avait fait l’effort de revenir, personne ne leur aurait reproché. Cela aurait même été normal puisque les joueurs de Mitra Kukar étaient en train d’attaquer pour tenter de réduire l’écart. Peu importe : Ramadhan est allé au charbon, il a puisé dans ses réserves pour prendre en chasse Puhiri. Un peu comme ces athlètes qui ont couru pendant des années après Bolt. Excitant et touchant à souhait.

Et il vient d’où ? Syaiful Ramadhan est arrivé au Mitra Kukar cette année, en 2017. Arrière gauche de métier, il a passé les cinq premières années de sa carrière dans le club de sa ville natale, le PSMS Medan. Et entre les deux, un passage de deux ans au PS TNI. Ça, c’est pour le détail de la fiche Wikipedia. Dans les faits, Syaiful Ramadhan est surtout un modeste défenseur du championnat indonésien, qui n’a jamais tenté sa chance dans un autre pays et qui n’a jamais été appelé en sélection. En gros, un joueur moyen, dont la pointe de vitesse est clairement la qualité la plus notable.


Younes Delfi (Iran U17)

L’action qui nous a mis en émoi : L’Angleterre a beau avoir roulé sur la Coupe du monde U17 en écrabouillant notamment l’Espagne en finale (5-2), les premiers tours de magie du tournoi qui s’est disputé en Inde sont à mettre au crédit des pieds des Iraniens, qui ont quitté l’aventure en quart de finale face à l’Espagne (match pour lequel Delfi était suspendu). La sélection d’Abbas Chamanian a dérouillé la Guinée (3-1) et le Costa Rica (3-0). Pourquoi pas. Il était en revanche moins prévisible d’envisager la raclée infligée à l’Allemagne au Nehru Stadium de Margao. Le score ? 4-0. Auteur d’un doublé et d’une passe décisive, celui qui vient de fêter ses 17 ans brille un peu plus que tous ses petits copains, desquels émerge aussi son grand pote, l’avant-centre Allahyar Sayyad. Neuf minutes après avoir ouvert le score (du pied gauche), l’adolescent qui a pour idole Cristiano Ronaldo se charge d’envoyer un coup franc de près de quarante mètres sur la barre de Luca Plogmann (15e). Envoyer une patate de quarante mètres contre une des dernières nations qui chérit les frappes de loin est un geste qui mérite d’être applaudi très fort. Il ne faudra pas s’étonner si Delfi atterrit en Bundesliga dans les prochaines années.

Pourquoi il est si excitant : Parce que c’est comme ça. A-t-on vraiment besoin de tout le temps se justifier ? Bon, allons-y quand même. Trois jours après avoir rayé l’Allemagne de sa liste, le n°11 au solide gabarit (1,84m) se charge du cas du Costa Rica en rappelant qu’un homme décisif n’était pas forcément toujours là pour se goinfrer de statistiques. Alors en l’espace de quatre minutes, il débloque encore la situation en provoquant deux penaltys (25e et 29e)… qu’il laisse tirer par deux copains. Younes Delfi n’est pas qu’un superbe meneur de jeu, c’est aussi un ami en or.

Et il vient d’où ? : Younes Delfi est passé chez Shoosh (Suse en vf), où il est né le 2 octobre 2000. Suse, ville de la province du Khouzestan, se situe à une centaine de kilomètres au nord d’Ahvaz, capitale du Khouzestan. Accessoirement, Ahvaz est la ville qui héberge le FC Esteghlal Khouzestan, actuel 13e de D1 iranienne dont Delfi est le meilleur buteur (3 pions en 4 titularisations). Mais surtout, Suse est aussi l’endroit où l’on peut visiter le palais de Darius Ier, grand roi de l’Empire perse. Dès lors, on ne serait pas étonné d’apprendre que le petit Younes a traversé son enfance avec des posters de Darius Vassell punaisés aux murs de sa chambre.

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