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Comme un Sampa triste

Par Arthur Jeanne
Comme un Sampa triste

Voilà c’est fini. Après un peu plus de 3 ans de succès et le premier trophée continental jamais décroché par le Chili, le bilan de Jorge Sampaoli à la tête de la Roja est quasiment parfait. Pourtant, paradoxalement, le pays ne regrettera pas « Sampa ». La faute à quelques déclarations polémiques, un manque de charisme. Mais surtout à la comparaison permanente avec Marcelo Bielsa, dont le retour est déjà fantasmé par tout le pays.

Le stade Nacional n’observera plus ses petits pas épileptiques le long de la ligne de touche, ses gesticulations, ni son crâne chauve. Jorge Sampaoli n’est officiellement plus le sélectionneur chilien. Un départ attendu depuis plusieurs semaines, mais officialisé le 19 janvier après des semaines d’imbroglio financier. Arturo Salah, le nouveau président de la Fédération, a bien tenté de retenir l’Argentin pour la forme, en exigeant qu’il respecte son contrat, mais tout le monde savait que c’était peine perdue. L’ANFP a même retenu le Jorge en exigeant qu’il rembourse sa clause de départ, dont le montant avoisinait les 5 millions d’euros. Le 11 janvier, l’Argentin franchit la ligne de non-retour en se prétendant otage de l’ANFP et en affirmant : « Dans cette ambiance, je ne veux plus travailler ou vivre dans ce pays. Je n’ai jamais imaginé qu’en si peu de temps, on allait détruire l’image d’une idole qui a tant donné au football chilien. » Une déclaration à la troisième personne un poil mégalo qui achève de mettre le pays en rogne. Les éditorialistes furieux se déchaînent. Sur les réseaux sociaux, « Sampa » est durement critiqué. Finalement, il ne devra s’acquitter « que » de 600 000 dollars. Le prix à payer pour se rendre précipitamment à l’aéroport et se faire huer par pas mal de monde.

Un bilan tout sauf mauvais

Fatalement pour celui qui se considère comme un disciple de Bielsa, les comparaisons affleurent. Lorsque le Loco avait quitté la Roja en 2011, il avait dans l’un de ses discours interminables détaillé les raisons de son départ ayant pour cause son conflit avec les instances dirigeantes de l’époque, mais surtout remercié chaleureusement le peuple chilien et les supporters en déclarant qu’il considérait ses 4 années chiliennes comme un cadeau de la vie. À l’inverse, les déclarations polémiques de Sampaoli le font passer au mieux pour un ingrat, au pire pour un traître aux yeux des Chiliens. Déjà en novembre, seuls 37% des Chiliens déclaraient soutenir le petit Argentin. Il faut dire qu’à l’époque, l’homme s’était déjà fendu de déclarations contradictoires, affirmant tantôt qu’il souhaitait rester, tantôt qu’il souhaitait partir en Europe. Un manque de constance fatal dans un pays qui a tant aimé la droiture et la rigueur morale de Don Marcelo. Du côté des joueurs aussi, les soutiens ont été timides. Même si Vidal et Medel avaient formulé le souhait que Sampaoli reste en décembre, Mauricio Isla a été le seul à saluer chaleureusement le départ d’ « un des hommes les plus importants de sa carrière » . Le reste de la sélection, généralement bavard sur les réseaux sociaux, est resté muet.

Résultat, alors que le chapitre se referme, il reste une saveur aigre-douce, avec cette sensation pénible que la fin de l’aventure n’a pas été à la hauteur des 3 ans passés par « Sampa » à la tête de la Roja. Et l’idée que l’homme qui a écrit les heures les plus glorieuses du football chilien aurait sans doute mérité un départ plus heureux. Car le bilan de Sampaoli à la tête de la sélection est tout simplement brillant, sans contestation possible. Quand l’homme reprend la bande à Sánchez en décembre 2012, celle-ci est en plein doute après le passage de Borghi et le scandale du Bautizazo où Vidal, Valdivia et Beausejour sont rentrés saouls à l’aube à la veille d’une rouste encaissée en Uruguay (4-0).Il déclare d’emblée vouloir une équipe joueuse, qui domine les matchs et est protagoniste. Et aussitôt il se met à l’œuvre en appliquant les mêmes recettes que Bielsa dont il est un disciple et un admirateur. Méthodique, discipliné et même obsessif, il redresse la barre et qualifie brillamment le Chili pour le Mondial 2014 après 5 victoires, un nul et une défaite. Au Brésil, son Chili bat l’Espagne, enchante le monde et passe à une transversale prêt de renverser la table, et de faire tomber le pays hôte. Un an plus tard, en développant toujours ce jeu flamboyant, mais en lui appliquant un poil plus de pragmatisme, il remporte la première Copa América de l’histoire du pays…

Le spectre du Loco

À l’heure de dresser un bilan chiffré, Sampaoli facture des statistiques extraordinaires de 27 victoires, 9 nuls et seulement 8 défaites. Pourtant, le drame de « Sampa » , c’est que le pays ne lui a jamais accordé le crédit de ces succès, préférant les attribuer à Bielsa et au travail qu’il avait entamé avec la colonne vertébrale de la sélection. Une injustice d’une certaine manière, car si le Loco a façonné Vidal, Medel, Sánchez et les autres, Sampa les a perfectionnés : il a poli les diamants bruts. Alors que le Chili de Bielsa vivait de triomphes moraux, el zurdo de Casilda lui a appris à gagner, à être moins naïf, à être cynique parfois même comme le prouvent la victoire vicieuse contre un Uruguay pourtant maître dans ce domaine ou le triomphe final aux forceps contre le voisin honni, l’Argentine.

Des succès qui ne lui ont jamais permis de remporter l’adhésion populaire dans un pays où les « veuves de Bielsa » sont nombreuses et toujours prêtes à dégainer contre le disciple, considéré comme un mauvais copycat. Une version rabougrie et sans charisme du maître. À tel point qu’aujourd’hui, tout le pays rêve d’un illusoire retour du Loco, un come-back improbable, mais qui fait déjà les choux gras des journaux de Santiago. Faute de Bielsa, on évoque aussi un autre disciple du Rosarino, Eduardo Berizzo. L’entraîneur du Celta s’est dit intéressé, mais il sera libre uniquement en juin. Sampaoli, lui, a d’autres préoccupations. Sur son bras droit, un tatouage annonce la couleur : « No escucho y sigo » , je n’écoute pas, je vais de l’avant. S’il a annoncé vouloir faire un break de six mois, l’Argentin ne devrait pas avoir trop de mal à aller de l’avant et trouver un point de chute. Des rumeurs persistantes l’annoncent même du côté de Chelsea.

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Par Arthur Jeanne

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