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C.Kanté : «Je mange de la feta tous les jours»

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C.Kanté : «Je mange de la feta tous les jours»

Six matches, six victoires. Panathinaïkos n'a pas manqué son entame de championnat. Et si Kavala a fait ses courses au rayon discount de la L1, le Pana s'est quant à lui contenté d'aller à l'essentiel, en foutant deux produits frais dans son caddy. Djibril qui? Il faut le savoir, la bonne pioche du club athénien s'appelle Cédric Kanté. L'international malien, sous-coté en France, espère profiter de cette expérience grecque pour remplir une armoire à trophées dans laquelle la Coupe de la Ligue gagnée en 2005 avec Strasbourg commence à sentir le vide et la poussière. Coaché par le bizarroïde Hollandais Henk ten Cate, le Pana a une tronche à détrôner l'Olympiakos sur le plan local, et à enquiquiner le reste du continent en Europa League.

6 décembre 2008 : Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, se fait buter par un policier. Motif? Altercation verbale. Une mort, banale comme une bavure policière, mais qui sert de tremplin à une jeunesse qui se met à gueuler pour expulser un mal général, et à manifester sa rage née d’un sentiment de prédestination au chômage. Eté 2009 : de violents incendies effacent des milliers d’hectares du territoire hellène. La Nature? Pas vraiment. Il se murmure bruyamment que des magouilles immobilières seraient à la base de ces feux de détresse. Et si Cédric Kanté, arrivé au Pana cet été en provenance de Nice, avait en fait débarqué pour jouer aux pompiers de service?

Bonjour Cédric. Comment se passe la vie en Grèce?

Avant la signature, je n’y avais jamais mis les pieds. J’avais des a priori, mais finalement, tout se passe bien. Bizarrement, je trouve quelques similitudes entre Athènes et Nice. J’sais pas, les gens aux terrasses, le rythme de vie tranquille… Dans la mentalité, ce n’est pas si éloigné que ça de la Côte d’Azur.

Tu habites à Athènes?

Oui, enfin à Ekali, un quartier un peu éloigné du centre. J’habite là où il y a eu les incendies, mais du bon côté de la montagne.

Elle est belle, ta ville?

Pour l’instant, j’aime bien. Je ne connais évidemment pas encore tous les endroits, mais petit à petit, je commence à connaître pas mal de choses. L’Acropole, je n’y suis pas encore allé, mais Djib’ (Cissé) l’a fait, et m’a conseillé d’y aller en me disant que c’était super joli.

T’as quand même le temps de jouer au foot?

J’étais titulaire au premier match de Ligue des champions contre Prague, puis remplaçant. Ensuite je me suis blessé aux adducteurs, j’étais arrêté pendant un mois. J’ai refait un passage sur le banc, et là je rejoue depuis quelques matches, mais au poste d’arrière gauche. Je le fais pour dépanner et à contre-coeur, comme ça m’est arrivé par le passé. Mais bon, je ne me plains pas, car tous les jours, je mesure la chance que j’aie d’être ici.

Le Pana, c’est une institution ici…

Si tu l’oublies, le quotidien te le rappelle. Chaque geste que tu fais est relaté par la télé ou la presse écrite (juste comme ça : il y a onze quotidiens sportifs en Grèce, ndlr). Je ne comprends pas ce qui se dit, c’est un peu dommage, mais d’un autre côté ça nous protège. L’écriture est vraiment indéchiffrable pour l’instant, mais je compte prendre des cours. Je pourrais faire dix ans de carrière ici sans apprendre la langue, puisqu’au club, on parle en anglais; mais moi, je compte m’y mettre, par curiosité. En attendant, je lis plus souvent le Nice-Matin que les journaux grecs.

Jouer au Panathinaïkos, c’est aussi devoir partager le Stade Olympique avec un autre club, l’AEK Athènes.

C’est le cas de pas mal de capitales européennes, en fait! On a joué le derby il y a deux ou trois semaines, et c’était un peu étrange de voir le stade dans la configuration extérieur. Les mecs qui changent la déco, ils doivent se faire chier. Là, c’était tout noir et jaune.

Et Djibril Cissé, il va bien?

Il y a eu son arrivée spectaculaire à l’aéroport devant 3 000 supporters. Moi, je suis arrivé quelques semaines plus tôt, il n’y avait personne, à part trois ou quatre télés. Avant, je ne le connaissais pas plus que ça, mais le lien s’est vite créé. On s’entend très bien. Et puis toute la journée, je parle anglais, alors c’est reposant –pendant les repas par exemple- d’échanger en français.

L’autre gros attaquant, au Pana, c’est Salpingidis…

Il a déjà mis trois buts en Coupe d’Europe. Disons qu’il est très généreux. C’est un mec capable de venir sprinter pour tacler dans nos seize mètres. Il a des cuisses énormes. Lui, c’est un peu le Rooney grec.

Quel est le truc un peu cliché auquel tu n’as pas pu résister à ton arrivée?

J’en mangeais déjà pas mal à Nice, mais là, je crois que je n’ai pas passé un jour sans manger de feta. Ouais, c’est à peu près ça.

T’as mangé un grec, aussi?

Oui, enfin ici, faut que tu demandes un souvlaki.

Et Nana Mouskouri, elle est toujours à la mode?

Quand j’étais petit et en France, elle n’était déjà plus à la mode. Ici, les jeunes écoutent un rock grec, un truc un peu étrange.

Et ce week-end, vous jouez à Kavala…

Ouais, j’ai vu qu’il y avait Wilson Oruma et plein d’autres Français (lire SoFoot numéro 69, ndlr). Mais le reste, c’est pas très important. Nous, on va là-bas, on gagne et on s’barre.

Kavala – Panathinaïkos, dimanche 18 h

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