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Ciccio Lodi, docteur ès coups francs

Par Eric Maggiori
Ciccio Lodi, docteur ès coups francs

Le meilleur pied gauche de la Serie A ne joue ni à la Juve ni à l’Inter. Non, la plus belle patte gauche de la Botte, c’est Francesco Lodi. Milieu de terrain de Catane, il a fait des coups francs en pleine lucarne sa spécialité.

Il y a eu le pied droit d’Alessandro Del Piero. Il y a eu le pied gauche de Siniša Mihajlović. Il y a désormais le pied gauche de Francesco Lodi. Moins connu, moins bling-bling, le joueur s’est pourtant imposé lors des dernières années comme le meilleur tireur de coups francs (et de pénaltys) de la Serie A. Mais pas seulement. Lodi est peut-être l’un des joueurs les plus sous-estimés du championnat d’Italie. Pourquoi ? Parce qu’il est, de nature, quelqu’un de discret, parce que son parcours pro n’a rien de transcendant, mais aussi parce qu’il joue désormais à Catane, pas le club le plus médiatisé une fois les frontières italiennes dépassées. C’est simple : en Serie A, Lodi a jusqu’ici inscrit 17 buts. Un seul l’a été sur action. C’était son premier, le 18 octobre 2009, avec le maillot de l’Udinese. Depuis, Lodi, c’est 16 pions avec le maillot de Catane : 8 coups francs directs et 8 pénaltys. Pas de jaloux. Un vrai puriste, puisque l’intégralité de ses buts en première division a été inscrite avec son pied gauche magique. Et peu importe le gardien en face. Le milieu de terrain a déjà trompé Júlio César, Buffon, Handanović ou encore Sébastien Frey. Mais qu’attend donc un grand club pour faire signer ce Napolitain de naissance ?

Buffon s’incline à la 95e

Francesco Lodi a été découvert sur le tard. En réalité, sa véritable explosion a lieu le 13 février 2011. Ce jour-là, son club de Catane reçoit Lecce. Les Siciliens sont menés 2-1 à dix minutes du terme lorsqu’ils obtiennent un coup franc. Dans un angle quasiment impossible, Lodi enveloppe une merveille de frappe qui trompe Rosati, le gardien de Lecce. Mais il n’en reste pas là. Cinq minutes plus tard, Catane obtient un nouveau coup franc, cette fois-ci dans une position idéale pour un gaucher. Lodi prend ses responsabilités et envoie une magnifique frappe dans la lucarne opposée. Catane s’impose 3-2, et l’Italie toute entière découvre ce joueur alors âgé de 26 ans. Quelques semaines plus tard, il récidive. Catane est mené 2-1 sur la pelouse de la Juventus. L’arbitre siffle un coup franc en sa faveur à la 94e minute. La dernière chance avant le coup de sifflet final. Lodi ne tremble pas, regarde Gianluigi Buffon dans les yeux et envoie un coup franc parfait se loger au ras du montant, laissant le portier de la Nazionale immobile. Lors de la saison 2011/12, avec Vincenzo Montella aux commandes (qui le fait reculer de milieu offensif à regista, comme Pirlo dans sa jeunesse), il affute encore son pied gauche. Il claque deux coups francs, face à Novara et lors du derby sicilien contre Palerme, mais inscrit surtout six pénaltys, sur six tentatives.

Et le joueur n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Depuis le début de la saison en cours, il a déjà inscrit trois « calci di punizione » , face au Genoa (le but du 3-2 à six minutes du terme), l’Udinese et Palerme, ce week-end. Pour l’occasion, et c’est une première, d’ailleurs, son coup franc n’a pas permis à Catane de marquer des points, puisque l’équipe de Maran s’est inclinée 3-1. Mais Lodi a gagné sa réputation. Désormais, tout le monde le craint. À commencer par les entraîneurs adverses. « Catane, avec Lodi, a un spécialiste extraordinnaire sur coup franc. Comment le contrer ? Il suffit d’éviter de commettre des fautes aux abords de la surface » , déclarait le coach de Cagliari, Ivo Pulga, avant la confrontation face à Catane. Mission accomplie, puisque les Sardes ont réussi à tenir le 0-0. Quant au joueur, il ne tente pas de dissimuler pas la façon dont il prépare ses coups de maître. « Avant toute chose, je regarde le mur. J’étudie où sont placés les joueurs les plus grands. Ensuite, je plie mon corps d’une certaine manière. Pendant l’entraînement, je m’exerce le vendredi et le samedi, avec ou sans mur. Dix tirs à gauche du but, dix au centre et dix à droite. Toujours des frappes enveloppées » , explique-t-il sur TuttoCalcioCatania.net. Les gardiens avaient déjà compris, qu’il aimait les envelopper.

Tifoso du Napoli depuis toujours

Qu’a donc fait « Ciccio » Lodi avant d’éclore à Catane ? Et pourquoi a-t-il éclos si tard ? Le joueur est originaire de Naples, ou plutôt de Frattamaggiore, une ville de 30 000 habitants à quelques kilomètres de Naples. Une bourgade dont est également originaire Lorenzo Insigne, l’actuel attaquant du Napoli. Comme tout gamin de la région, Francesco tombe amoureux du Napoli. Il naît d’ailleurs en 1984, l’année où Diego Maradona débarque au San Paolo. Il grandit en même temps que le Pibe fait des merveilles et, enfant, il rêve de tirer les coups francs comme son idole. « Aujourd’hui, à Catane, je porte le numéro 10, le même que celui du plus grand joueur de l’histoire. Je regarde souvent les prouesses de Maradona en DVD. C’est d’ailleurs en regardant ses coups francs que je me suis inspiré pour tirer les miens. Je m’entraînais à tirer des coups francs dans la rue, avec comme but de toucher les enseignes des magasins » , raconte-t-il dans une interview à Mediaset Premium. Lodi et Naples. Une véritable histoire d’amour. Le joueur en est tifoso depuis toujours, et ne cache jamais son émotion lorsqu’il s’agit d’affronter les Partenopei. « Nous parlons là de l’équipe de ma ville et de mon cœur, même si Catane m’a déjà conquis. J’ai joué plusieurs fois contre le Napoli au San Paolo. Une fois, c’était avec Frosinone, en Serie B. Le match s’est terminé sur le score de 1-1 et j’ai marqué sur pénalty. Ce jour-là, au stade, il y avait tous mes amis et ma famille… qui supportaient Naples » , se souvient-il.

Il y a quelques semaines, il n’a d’ailleurs pas hésité à protester contre le reportage de la Rai, au cours duquel un journaliste avait fait une blague de mauvais goût, affirmant que « les Napolitains puaient » . Après un pénalty inscrit contre la Lazio, Lodi a ainsi mimé le geste d’un homme qui se met du déodorant et du parfum sur les poignets. Joli. Mais une question demeure en suspens : pourquoi n’a-t-il donc jamais joué pour son équipe de cœur ? Tout simplement parce que l’occasion ne s’est jamais présentée. Formé à l’Empoli, après avoir débuté dans les clubs locaux de l’Oasis Club de Frattamaggiore et de l’US San Nicola, il fait ses premiers pas avec les pros le 3 septembre 2000, en Serie B, face à la Pistoiese. Il a alors 16 ans et demi. Il part ensuite à Vicenza, revient à Empoli, se tire à Frosinone, revient encore à Empoli, est prêté à l’Udinese, repart à Frosinone. Le tout avec, toujours, son lot de coups francs magiques. Un parcours de globe-trotter qui le mène finalement à Catane lors du mercato hivernal de janvier 2011. Régulièrement appelé dans les équipes de jeune de la Squadra Azzurra, il attend toujours sa première convocation en Nazionale. Bah ouais… Un coup franc en pleine lucarne, contre le Brésil, en demi-finale de la Coupe du monde 2014, ce serait tout de même beau, non ?

Quelques coups francs :

02.09.2012 – Catania/Genoa 3-2

18.12.2011 – Catania/Palermo 2-0

13.02.2011 – Catania/Lecce 3-2

23.04.2011 – Juventus/Catania 2-2

Serie A – J15 – Catane/Milan AC – Vendredi 30 novembre – 20h45

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Eric Maggiori

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