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Chygrynskiy, à l’état sauvage

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Chygrynskiy, à l’état sauvage

Viré comme un malpropre du Barça, Chygrynskiy est de retour sous les couleurs du Shakhtar. Le mal-aimé du Nou Camp revient sur les terres de son échec avec un goût de sang dans la bouche, bien décidé à prouver sa valeur.

« Je suis très content de revenir et de retrouver mes amis » . Au moment où il apprend que le Shakhtar défiera le Barça en Ligue des champions, Dmytro Chygrynskiy a le palpitant en surchauffe. L’été dernier, il a dû vider précipitamment son casier alors que Guardiola lui assurait de rester : « Début juillet, il m’a expliqué qu’il avait toujours confiance en moi. Mais le club avait de gros problèmes financiers. Sandro Rosell voulait me vendre. Ça a été un coup dur mais bon… » , raconte-t-il au journal Sport, pas complètement dupe. Acheté 25 millions un an plus tôt, retour à la mine de Donetsk contre 15 millions. Un transfert boomerang, révélateur des carences de Pep au mercato. Expédié au SAV du Shakhtar, la revente a été précipitée, si bien que même Abidal n’a pas vu le coup venir : « Quand je suis arrivé lundi j’ai demandé pourquoi il n’était pas là, je croyais qu’il était blessé mais après ils m’ont dit qu’il avait été revendu… » .

« Quand on est ukrainien, ce n’est pas facile »

Pourtant Chygrynskiy est la synthèse parfaite des attentes de Guardiola. A savoir, la vision du jeu et les relances de Piqué combinées à une crinière type Puyol. En Ukraine, le bonhomme a tout gagné, jusqu’à l’Europa League en 2009. C’est un défenseur racé, dans la lignée des modèles Blanc ou Nesta. Lorsque l’occasion de rejoindre la ‘Pep Team’ se présente, il croit bon de faire fi des conseils de l’ancien Blaugrana aigri Hleb : « Le comportement patriotique des Catalans fait qu’ils exigent que l’on parle leur langue. Quand on est Ukrainien, ce n’est pas facile. Il pourra se défoncer sur le terrain mais ce n’est pas dit qu’ils l’acceptent » . Après la Supercoupe monégasque qu’il dispute dans les rangs du Shakhtar face à son futur club, il signe un bail de cinq ans. Premier Ukrainien à enfiler la vareuse du Barça, Chygrynskiy est d’abord perçu comme une excentricité, un exotisme : ce nom à rallonge qui donne des suées aux floqueurs du Nou Camp, cette dégaine de messie qui lui vaut le surnom-contraction de Chycristo. Bientôt un cocktail à base de vodka et de jus de myrtille porte son nom dans une gargote du coin. Un peu caricatural lorsque l’on sait que Dima ne boit pas une goutte d’alcool. Non, Dmytro tient du gendre idéal. Diplômé de l’université de Donetsk, c’est le joueur modèle qui, plutôt que d’aller user ses semelles en boîte, préfère taquiner la Fender et bouquiner Don Quichotte ou Cent ans de solitude, du nobéliste colombien Gabriel Garcia Marquez. Bref, tout pour plaire à Pep… Sauf qu’arrimé tardivement sur les bords de la Méditerranée, Chygrynskiy connaît un retard à l’allumage en raison d’une préparation tronquée, de quelques blessures et de difficultés d’adaptation.

« Demander à Pep de conduire une moto »

Au niveau tactique, il met un temps certain à assimiler le schéma barcelonais qui réduit son influence comme peau de chagrin : « Au Shakhtar c’était moi qui devait créer le jeu, au Barça je devais toujours faire la première passe à Busquets, Xavi ou Iniesta » , souffle-t-il au Mundo Deportivo. En plus, Dima doit faire face à une nouvelle variable : la pression. « C’était quelque chose de nouveau pour moi. Ce n’était pas facile, cela m’a affecté » , reconnaît sans ambages celui qui avoue ne pas trop apprécier que les supporters l’accostent dans la rue. Si la paire Puyol-Piqué est indéboulonnable, les sorties de l’international ukrainien sont loin d’être rassurantes. Le fossé entre la Liga et l’Ukraine paraît trop grand et Chygrynskyi rapporte davantage de points au Scrabble en mot compte triple qu’au Barça en championnat. La rupture est définitive lors d’une rencontre de Coupe du Roi face à Séville. Pas en verve, il provoque notamment un pénalty qui précipite l’élimination catalane : « Le début de la fin. Après ça, le public n’a cessé de me siffler » . Son avenir s’assombrit malgré un apprentissage intensif du castillan et des coéquipiers qui montent au créneau, à commencer par Messi : « Dima est un joueur fantastique et tout le monde peut commettre des erreurs. Il n’a rien à démontrer » . Preuve de ses efforts pour s’intégrer : ce fan des Pixies, des Red Hot et de Johnny Cash serre les dents quand Guardiola balance The Killers pour motiver l’équipe : « Il y a toujours de la musique dans les vestiaires mais plus populaire, plus simple. Je le comprends parce que c’est pour créer une bonne atmosphère » . Voilà le versant Born to Be Wild de Chigro. Le défenseur emmerde le permis de conduire et préfère cramer le bitume en bécane – « Je vais demander à Pep si je peux conduire en moto à Barcelone » – tout en rêvant d’agiter une tignasse cradingue dans la fosse du festival de Glastonbury.

Après quatorze matchs (une Liga, une Coupe du monde des clubs) et beaucoup de air-guitar, il rentre au Shakhtar avec un moral en lambeaux : « Mentalement je n’étais pas préparé à ce retour » , avoue-t-il. Là-bas, il se relève, forme une excellente charnière aux côtés de Rakitskiy et domine le championnat avec douze points d’avance sur le Dynamo Kiev. Entre la tumeur d’Abidal et la longue absence de Puyol, on se dit, a posteriori, que le compter dans l’effectif catalan n’aurait pas été superflu. « Je n’aime pas faire des hypothèses mais je suis certain que j’aurais beaucoup joué la saison suivante », déclarait-t-il, d’ailleurs, suite à son départ. Après avoir donné quelques tuyaux à Lucescu, Chygy est bien décidé à prendre sa revanche comme il le prophétisait en juillet dernier : « Je vais montrer mon niveau au monde entier. Et aussi démontrer au président du Barça qu’il a commis une grave erreur » . En présidentielle, Rosell peut déjà craindre le coup de grisou.

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