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Caen, les raisons d’une renaissance

Par Aurélien Renault
Caen, les raisons d’une renaissance

Intraitables depuis la reprise, les promus caennais ont gagné six places en l'espace d'un mois et demi. Grâce à des choix risqués en interne, mais payants sur le terrain, le Stade Malherbe peut désormais envisager l'avenir plus sereinement, à commencer par son déplacement au Parc des Princes de cet après-midi face au Paris Saint-Germain (16h).

Sur les matchs disputés en 2015, ne cherchez pas le leader parmi les têtes d’affiche que sont Lyon, Marseille ou Paris. Non. Caen est bien l’équipe la mieux entrée dans sa phase retour. Oui, le Stade Malherbe, cette formation qui avait achevé les matchs aller en position de lanterne rouge : seulement 15 points pris en 19 sorties, puis tout à coup 12 en l’espace de 5 petites rencontres. Le sursaut caennais a de quoi surprendre et surtout impressionner. Promis à une nouvelle chute en Ligue 2, le club bas-normand a sorti son trampoline de nulle part pour bondir à une quatorzième place nettement plus respirable et doubler la plupart de ses adversaires à la lutte au maintien. Le miracle de ce début d’année en somme. Mais comment en est-on arrivé là du côté caennais ?

Garande change presque tout

Patrice Garande, déjà, n’a jamais lâché l’affaire. Là où d’autres auraient été évincés, il a su conserver la confiance de ses dirigeants Alain Caveglia et Xavier Gravelaine, gardiens de la maison caennaise depuis la mise en examen du président Fortin dans l’affaire des matchs truqués. Si l’ancien attaquant de Saint-Étienne a tâtonné de longs mois pour trouver l’équilibre, il a fini par le trouver au sortir de la trêve hivernale. Malgré une défaite malheureuse à Lille (0-1) début janvier, le coach bas-normand savait que la guérison n’était pas loin. « Je sais que beaucoup d’entre vous nous voient déjà condamnés, avait-il déclaré en conférence de presse, mais le plus important, c’est que nous, à l’intérieur du club, nous continuons d’exister, que nous nous donnons les moyens d’y arriver. […] Il nous manque juste un petit truc. » Un mois plus tard, Garande ne peut que contempler le passé avec la satisfaction d’avoir vu juste avant tout le monde. Et surtout d’avoir dégoté un onze qui a enfin de la gueule.

Dans l’organisation du jeu caennais, plusieurs éléments sont susceptibles de correspondre à ce fameux « petit truc » , et la première chose qui vient à l’esprit est évidemment le renouveau de Julien Féret. Squatteur des équipes types délivrées par les rédactions sportives ces dernières semaines, l’ancien joueur du Stade rennais s’est vu offrir des responsabilités plus offensives par son entraîneur en 2015. Exit le Féret nonchalant et imprécis de l’automne, Super Juju a désormais retrouvé son rôle de rampe de lancement en même temps que ses cannes. Plus à l’aise en 10, il a ainsi laissé sa place de sentinelle devant la défense au vétéran Nicolas Seube qui s’était globalement perdu depuis plus d’une saison et demie. Parfois latéral droit, parfois milieu de terrain, le natif de Toulouse cauchemardait sur le terrain, mais a retrouvé la lumière en même temps que Féret. L’association des deux a d’ailleurs rapporté la victoire contre Saint-Étienne (1-0) avec un Seube combatif et passeur pour un Féret buteur. Entre ces deux trentenaires, le talentueux N’Golo Kanté (23 ans) et sa fougue jouent par ailleurs efficacement le rôle de ciment au cœur d’un milieu de terrain revigoré.

Réajustements culottés, mais payants

D’un 4-1-4-1 lors de la victoire inaugurale contre Évian (0-3) en août à un 4-2-3-1 lors de la correction reçue à Guingamp quatre mois plus tard (5-1), Garande a tâtonné, puis a fini par dénicher sa perle avec un 4-3-3 classique. Surtout, l’entraîneur caennais n’a pas hésité à réajuster son casting et à mettre dehors les joueurs qui ne lui donnaient pas satisfaction. Parmi ceux composant le premier onze de départ de la saison, trois ont quitté le club lors du dernier mercato sous forme de prêts et ne devraient pas revenir ensuite. Vous avez dit culotté ? Pressenti pour jouer toute la saison avec le prometteur Damien Da Silva en charnière centrale, l’inconstant Jean-Jacques Pierre n’était pas au niveau de l’élite et a rejoint le SCO d’Angers en Ligue 2. Son remplacement avait toutefois été anticipé dans la saison lorsque Caen avait récupéré Alaeddine Yahia en provenance de Lens. Avec la hargne du Tunisien et la solidité de Da Silva, le SMC s’est armé de ce qui lui faisait grossièrement défaut : une vraie défense de L1, bien que l’alchimie entre les deux hommes ait mis quelques semaines à se développer. Dans la case départs, décidément hors du coup dans chaque club qu’il a fréquenté depuis son départ de Nantes, Florian Raspentino a déçu dans les grandes largeurs en Normandie et a été envoyé du côté de Dijon. Sans regret.

Le choix le plus surprenant opéré par le Stade Malherbe concerne sa ligne d’attaque. Gravelaine et compagnie ont en effet décidé de lâcher leur buteur maison, Mathieu Duhamel. Alors qu’il affichait le deuxième meilleur ratio de buts par match de l’histoire du club (derrière Franck Priou), l’ancien Messin, moins à l’aise en Ligue 1, a été envoyé à Évian Thonon Gaillard, en échange du milieu de terrain Nicolas Bénézet. Son caractère tempétueux et ses relations houleuses avec le staff auront eu raison de sa place. En Normandie, on ne souhaitait visiblement pas courir le risque d’empoisonner le vestiaire. Si Emiliano Sala a débarqué de Bordeaux pour le suppléer, ce sont surtout les retours en forme de Sloan Privat et de Fodé Koïta qui ont permis de redynamiser l’attaque calvadosienne. Sans Duhamel, le Stade Malherbe tourne de toute façon à plein régime et dispose de cet avantage non négligeable de ne pas dépendre que d’un seul joueur. Au final, c’est avec des choix risqués et payants ainsi qu’un pic de forme combiné de ses joueurs clés que le SMC a pu enfin trouver son envol. Avec ses quatre victoires consécutives, le club bas-normand s’en va donc défier le PSG sans crainte et même avec un petit soupçon d’ambition. « On y croit, on n’y va pas pour rien, car on a quelque chose à jouer ! » a promis Damien Da Silva en conférence d’avant-match. Le Stade Malherbe n’a-t-il pas prouvé, après tout, qu’il était l’équipe la plus imprévisible du championnat ?

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