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C’était Dimitar l’Allemand

Par Charles Alf Lafon et Côme Tessier
C’était Dimitar l’Allemand

Avant Monaco, avant Fulham, avant United, avant Tottenham, il y avait le Bayer Leverkusen. C'est en bordure du Rhin que l'Europe du football a découvert celui qu'il serait toute sa vie : un joueur de classe mondiale, un peu paresseux sur les bords. Ou tout simplement trop fort pour courir.

Le 1er janvier 2001, Dimitar Berbatov commence son odyssée de l’espace européen. Il signe alors au Bayer Leverkusen contre 1,3 million d’euros en provenance du CSKA Sofia, l’ancien club de son père. Le jeune (pas encore vingt ans) et grand (1,89 m) attaquant a d’ores et déjà montré en Bulgarie qu’il savait être efficace : 14 buts en 27 matchs lors de sa première véritable saison, puis surtout 9 en 11 rencontres lors de la moitié de la suivante. Mais avec cette première expérience à l’étranger, Berbatov sait qu’il lui reste encore beaucoup accomplir. « Ses débuts n’étaient pas évidents. La langue est évidemment toujours une difficulté » , confirme l’emblématique Carsten Ramelow, au club de 1996 à 2008. Il commence d’ailleurs par s’aguerrir avec la réserve, le front de la première étant réservée à Oliver Neuville et « der Schwatte » (en VO, le Noir) Ulf Kirsten.

Berti Vogts, alors en charge du Bayer, lui offre finalement sa première contre Cologne en février, en remplacement de Kirsten (pas Dunst, l’autre). En tout, il prendra part à six rencontres de Bundesliga. Klaus Töpmoller, nommé en juillet, voit en lui un élément important : 24 apparitions en Bundesliga, pour 8 buts. Le Bulgare s’éclate dans une équipe en pleine bourre, fougueuse devant, effrayante derrière : Nowotny, Bastürk, Ballack, Lúcio, Zé Roberto ou encore l’incontournable Carsten Ramelow font les belles heures du Bayer. Berbatov est un appui de taille, un joueur qui participe très vite à la fête, entre Ligue des champions, Pokal et Bundesliga. Pour trois deuxièmes place, et un but honorifique lors de la finale de Pokal contre Schalke 04. Il pleure aussi évidemment contre le Real Madrid ; entré en jeu dès la 39e minute à la place de Brdarić, il ne peut qu’assister impuissant au chef-d’œuvre de Zidane six minutes plus tard.

Des colliers de perle

Dans l’après-triple gueule de bois, Berbatov s’impose tranquillement et fait l’unanimité. « Je n’ai que du positif à dire sur lui. De par sa personnalité, son caractère, c’était quelqu’un de très sympathique. Et au niveau sportif, c’est l’un des meilleurs buteurs de son époque » , abonde Ramelow. Avant d’embrayer : « Il avait à Leverkusen un jeu basé sur l’engagement, avec une très grande qualité technique. C’est-à-dire qu’il savait où il fallait être pour marquer, et utiliser ses capacités. Je n’ai jamais vu quelqu’un contrôler la balle comme lui. » Une qualité technique et un toucher de balle soyeux à l’extrême qui éclatent au grand jour lors de la saison 2004-2005. Il commence d’ailleurs dès août, à la conclusion d’un mouvement d’école contre le Bayern Munich lors d’une victoire 4-1. Avec comme toujours, une bonne dose de subtilité au moment d’ajuster Kahn.

Et si l’exercice précédent a été satisfaisant sur le plan domestique (16 pions en Buli), celui-ci représente surtout pour Berbatov l’occasion de caresser l’Europe. L’AS Roma de Chivu, Mexès, Aquilani, Montella et Cassano (et évidemment De Rossi et Totti, mais cela ne change jamais) s’en souvient encore. Contrôle, je me lève la balle, je te la passe au-dessus, je passe dans ton dos, je lobe le gardien. Imparable. Somptueux. Du Dimitar Berbatov.

Courir, c’est pour les faibles

Le Bulgare n’est plus le Chancentod (mot allemand désignant un type qui rate beaucoup d’occasions) de ses débuts. Mais certains désespèrent encore de voir son génie bâclé. « Je dois constamment le pousser, expliquait alors Toppmöller. Dimitar est un peu du genre paresseux, alors qu’il ne peut y avoir pour un buteur de sa trempe qu’une seule exigence : la classe mondiale. » Le principal intéressé répond à sa manière : « J’ai maintenant mon propre style de jeu, je joue avec mon cerveau en essayant de me ménager des étapes inutiles. » Ramelow ne dit pas autre chose au moment d’évoquer le goût pour les kilomètres de son ancien coéquipier. « La course n’a jamais été son point fort. Il avait d’autres qualités qu’il utilisait, en particulier sa technique, pour se sortir du marquage de deux ou trois défenseurs adverses dans un petit espace. Ou son placement. S’il marquait des buts, c’est bien qu’il se déplaçait. Mais il courait ce qu’il fallait, pas plus, pas moins. » Même en ne courant ni plus, ni moins, Berbatov devient trop grand, trop fort pour Leverkusen. Alors il part. Sans regret, et avec beaucoup de bons souvenirs, si l’on en croit Ramelow : « Leverkusen a été une étape très importante dans sa carrière. Son premier club à l’étranger, mais surtout le club idéal pour lui, celui qu’il lui fallait pour pouvoir se développer footballistiquement. Il a joué la Champions League, il est devenu un joueur très important du club. » Et maintenant, il revient. Toujours en marchant.

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Par Charles Alf Lafon et Côme Tessier

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