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C’est toujours ça de pris

Dave Appadoo
C’est toujours ça de pris

En s’imposant en Finlande (1-0), l’équipe de France a assuré un butin essentiellement comptable, et c’est déjà considérable. Mais, dans le jeu, il faudra attendre pour voir une vraie idée directrice. Diaby et la charnière Yanga Mbiwa-Sakho ont esquissé quelques espoirs. Mais il va falloir sacrément progresser pour nourrir de plus grandes ambitions.

Ça, c’est fait. C’est en substance ce qu’a dû penser Didier Deschamps à l’issue de cette victoire en Finlande (1-0) pour ce premier match officiel. Selon un principe au bon sens paysan, mais imparable : ce qui est pris n’est plus à prendre. Voilà donc nos Bleus nantis de trois points, encore plus précieux dans un groupe restreint, et l’histoire retiendra malicieusement qu’à ce point-là de l’histoire, l’équipe de France est plus proche de la qualification pour le Mondial 2014 que l’Espagne : qui l’eut cru ? Évidemment, chacun aura senti la pointe d’ironie, mais il faut savoir prendre ses victoires là où elles sont. Car ce n’est pas si fréquent de gagner sa première « vraie » sortie sur le banc tricolore. En vingt-cinq ans, ce n’est même arrivé qu’une fois, quand Jacques Santini avait conduit Zidane & co à un laborieux succès à Chypre, au lendemain d’une phase finale (la Coupe du monde 2002) totalement foirée. Et à bien y regarder, le topo est à peu près voisin à une ou deux très grosses nuances près : cette fois, la France ne sort pas d’un tournoi (le dernier Euro) aussi catastrophique qu’il y a dix ans, mais on a beau chercher, il n’y a pas l’ombre d’un Zidane à l’horizon. Normal puisque, là aussi, on n’en voit qu’un toutes les vingt-cinq piges. Putain de rareté… Pas de ZZ dans les rangs donc, mais quelque chose de Patrick Vieira, et c’est déjà considérable. Car c’est un peu cet héritage qui escorte les grands compas du saisissant Abou Diaby.

Bien entendu, il ne faut pas aller plus vite que la musique, mais que voulez-vous, quand on devient une nation de losers, c’est un jeu presque mécanique de traquer les « fils de » . Et en la matière, le Gunner trimballe une vraie filiation avec son illustre prédécesseur en Bleu et à Arsenal. C’est qu’on l’attendait, le Diaby, après un an d’absence en sélection. Celui à cause de qui Blanc a passé son temps à se bouffer les couilles pour n’avoir pas pu en disposer dans l’entrejeu a confirmé la très grande classe qu’on lui connaît et l’extrême rareté de son profil : un gros abattage défensif et une même capacité à conserver le ballon qu’à déchirer les lignes adverses à la façon d’un Yaya Touré. Pour faire simple, avec Diaby, ça change la vie. Deux réserves, toutefois, concomitantes quand on y pense : son incapacité à enchaîner deux grandes performances et son incroyable aptitude à se péter à n’importe quel moment. En clair, à la place de Deschamps, on se ferait à l’idée de ne pas disposer du même phénomène mardi. Voire de ne pas en disposer tout court, allez savoir.

L’énigme Benzema

Mais chacun l’aura deviné en filigrane, un tel focus sur le milieu londonien traduit quelque part la minceur des motifs de réelles satisfactions. Car même les points positifs ou, disons, encourageants sont à relativiser par la faiblesse de l’opposition. Notre milieu à trois, Cabaye-Mavuba-Diaby, a maîtrisé son sujet ? Il faut se rappeler que les Finlandais avaient à peine récupéré la gonfle qu’ils se précipitaient… vers leur propre but, histoire d’être bien certains de ne pas se faire surprendre à la perte du ballon, en moyenne deux ou trois transmissions plus tard. La défense n’a pas encaissé de but ? Elle a quand même trouvé le moyen de se foutre les foies, entre les oublis de Réveillère (malgré un sauvetage essentiel) et les glissades d’Évra. Mais ne noircissons pas non plus le tableau car, devant un Lloris encore impeccable, les minots ont plutôt assuré. Évidemment, Yanga Mbiwa a eu un oubli dans son dos (magistralement rattrapé) et Mamadou Sakho donne toujours l’impression d’être aussi intraitable dans les corps à corps que maladroit dès qu’il doit jouer au football (cette folie !), mais enfin, les deux gamins ont donné des gages de solidité et d’impact qui ne peuvent que séduire ce poète de DD qui, disons-le, préfèrera toujours deux gros videurs devant la boîte. Koscielny est toujours favori pour un des deux postes axiaux… Mais un peu moins qu’avant ce match.

Restent les bizarreries de l’attaque. Ou en tout cas de ce qui est censé l’être. Car on n’a rien vu ou presque sur le plan de l’animation. Ribéry et Ménez ont multiplié les mauvais choix dans leurs provocations, même si on ne peut pas totalement les charger, les Bleus ayant mis l’accent au cœur du jeu en abandonnant les flancs à nos seuls duettistes, trop seuls pour faire des différences régulières. Et puis il y a ce Benzema qui reste une énigme tactique, au point de poser une question « sacrilège » : est-il vraiment avant-centre ? A-t-il cette patience, ce bagage pour fixer la défense adverse et surgir au bon moment, sans avoir besoin de gambader à quarante mètres des buts adverses pour exister ? Poser la question, c’est déjà un peu y répondre. Et, malgré ses douleurs musculaires et son début de saison pas folichon, Giroud doit se dire qu’il a une carte à jouer en pointe avec Benzema davantage en neuf et demi. À condition que Sa Majesté Karim soit d’accord, bien sûr, ce qui est loin d’être gagné (cf. le match face à l’Uruguay en août et une relation technique qui confinait au néant, voire au boycott). Ce serait ballot, car le but français est bel et bien venu d’un décrochage du Madrilène pour une offrande à Diaby lancé plein axe à sa place. Une fulgurance (gagnante) qui mérite d’être revue… Un peu comme toute cette équipe de France, en fait, dès mardi face au Bélarus au Stade de France, un souvenir douloureux il y a deux ans. En attendant, jusqu’ici, tout va bien. Jusqu’ici…

Émerse Faé : « J'ai juste fait mon travail »

Dave Appadoo

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