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C’est quoi ce bordel avec les entraîneurs argentins ?

Par Ruben Curiel
C’est quoi ce bordel avec les entraîneurs argentins ?

Avant sa mort, Julio Grondona, président historique de l'AFA, a réussi à instaurer son championnat à trente équipes. Censée favoriser les projets à long terme, cette formule montre déjà ses limites. Et les premières victimes sont les entraîneurs : huit ont déjà été virés.

« De l’AFA, on ne me sortira que les pieds devant. » Si la prophétie de Julio Grondona s’est malheureusement réalisée, le tout-puissant du football argentin a laissé derrière lui un héritage pesant. Son championnat à trente équipes, contesté mais accepté par les dirigeants des clubs argentins (avaient-ils vraiment le choix ?) commence à faire des dégâts. Outre un niveau de jeu assez faible (imaginez donc 10 équipes de Ligue 2 monter en une année pour se frotter aux cadors de Ligue 1), le tournoi n’a pas du tout les effets escomptés. Ce championnat, qui porte bien évidemment le nom du défunt bras droit de Sepp Blatter, devait permettre aux clubs d’élaborer des projets à long terme. Il devait aussi donner la possibilité aux clubs des plus petites villes de venir contester la domination des équipes de la capitale, Buenos Aires. Mais comme souvent en Argentine, rien ne se passe comme prévu.

Les petits souffrent

Au bout de dix journées, le constat est simple : la majorité des dix promus sont en galère. Sept de ces clubs se retrouvent entre la 15e et la 30e place. Peut-on parler de ventre mou ? Pire, ce championnat censé donner sa chance aux petits poucets de province a réhabilité la domination des grands clubs. Boca Juniors, River Plate, Rosario Central et San Lorenzo squattent pour l’instant la cime de la Primera. Seul Belgrano (club de la ville de Córdoba), fort de son début de saison canon, s’immisce parmi les gros. Julio Grondona avait créé en 1991 les tournois courts (dits d’ouverture et de fermeture) afin de permettre aux petits clubs de remporter des titres. Cette nouvelle formule de trente équipes va très certainement les condamner à jouer les punching-balls des favoris. Sergio Levinsky, sociologue et journaliste argentin, affirme que ce tournoi « n’est pas naturel » : « Ils ont ajouté dix équipes, pour des raisons purement politiques. C’est une mesure populiste pour cette année d’élections. On n’arrive pas à sortir ces petites villes de la crise, alors on les convainc avec du football » . Il juge quasiment impossible l’adaptation des petits clubs à cette formule : « Il y aura certainement une exception, comme chaque année. Un joueur qui porte son équipe sur les épaules. Mais il sera vendu en juin à un grand d’Argentine, ou alors en Europe. Ces petites équipes disposent d’un trop petit budget pour survivre en Primera » , conclut-il.

Le grand huit

Autre conséquence néfaste de ce championnat : le faible niveau de ces mêmes équipes et les résultats qui en découlent font perdre totalement patience aux directions. Résultat, huit entraîneurs ont été virés, le tout en 10 journées de championnat ! Reinaldo Merlo a quitté son poste de coach de Colón après seulement une journée. Ont suivi Omar Labruna (Nueva Chicago), Roberto Sensini (Atlético de Rafaela), Walter Perazzo (Olimpo), Mauricio Pellegrino (Estudiantes), Darío Franco (Defensa y Justicia) et Martín Palermo (Arsenal). Ce dernier, idole de Boca Juniors, a été viré après le début catastrophique de son équipe d’Arsenal (cinq défaites, trois matchs nuls et une victoire). La seule victoire obtenue face à Newell’s risque même d’être annulée, Palermo ayant aligné un joueur suspendu. Quant à Mauricio Pellegrino, il a été démis de ses fonctions d’entraîneur d’Estudiantes, après un mauvais début de saison en championnat et un conflit avec le président du club, Juan Sebastián Verón. Pourtant, Pellegrino a réussi à qualifier le club de la Plata en huitièmes de finale de la Copa Libertadores. Il a été remplacé par Gabriel (frère de) Milito. Une liste non exhaustive puisque Jorge Almirón, coach d’Independiente largement chahuté par les supporters d’El Rojo à cause des mauvaises prestations de son équipe, devrait bientôt rejoindre le Pôle Emploi de Buenos Aires.

On pourrait penser que ces nombreux entraîneurs sont virés pour instaurer d’autres projets plus stables. Il n’en est rien selon Sergio Levinsky : « En Argentine, et pas seulement dans le football, le développement à long terme n’existe pas. S’il n’y a pas de bons résultats, on change tout de suite sans réfléchir. Le mot projet est une mascarade. » Selon lui, les petites équipes sont défavorisées par ce format à trente : « Cette même volonté de succès rapide obsède totalement les dirigeants. Ils ne se rendent pas compte qu’il faut s’adapter à la première division, et que cela ne se fait pas en dix journées » . Le club de Crucero del Norte en est la parfaite illustration : l’entraîneur Gabriel Schurrer, qui avait mené son équipe en Primera pour la première fois de son histoire, a quitté récemment son poste, car ses dirigeants ne voulaient pas le prolonger. En attendant, l’Argentine va palpiter avec trois superclásicos Boca-River en une semaine, dont le premier en championnat aura lieu le 3 mai. D’ici là, un ou deux entraîneurs de plus auront sûrement perdu leur poste…

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