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C’est la reprise en Chine

Par Régis Delanoë
C’est la reprise en Chine

Des stars à gogo, une locomotive, du suspense, des performances à la hausse sur la scène continentale, une assise financière importante et un public de plus en plus nombreux : la saison 2016 du championnat chinois débute ce week-end et excite pas mal par son potentiel de progression. Il ne serait pas là pour de vrai, l’avenir du football ?

Un championnat cohérent

Cette fois, ça y est : la treizième saison de la Chinese Super League débute ce vendredi par un match d’ouverture entre Guangzhou R&F et Hebei CFFC. C’est peu dire que cette entame sera observée avec curiosité par nombre d’observateurs du football, un sport plus que centenaire, mais qui se mondialise, irrémédiablement. S’il est réputé conservateur, avec notamment des règles quasi inchangées depuis les origines, il est très difficile de prévoir à moyen et long termes quel chemin il va se décider à emprunter. Celui qui aboutit à rester en Europe et à faire du Vieux Continent le centre éternel du monde du ballon rond, ou bien celui qui va vers des routes bien plus aventureuses et provoquerait une redistribution durable des cartes de la géopolitique du football : en Amérique par exemple, avec notamment le lent développement de la MLS, dans le Golfe, où sont déjà les grands argentiers de la discipline, ou en Asie, sur les marchés porteurs que sont la Chine voire, un jour lointain, peut-être, l’Inde.

La Chine, donc. Il n’est déjà pas si évident à la base, pour ce pays qui n’a pas la tradition du football, que la Chine puisse devenir un incontournable lieu de pratique. Mais force est de constater que sa population s’occidentalise à grands pas et n’est pas restée longtemps insensible à ce sport mondial. Si les championnats européens, en premier lieu la Premier League anglaise, continuent d’avoir la cote des suiveurs locaux, la possibilité de disposer chez soi d’un championnat compétitif, sérieux, bien organisé, populaire et avec de grandes vedettes internationales sur les terrains n’a plus rien d’une utopie. Le championnat chinois a déjà ce premier atout non négligeable d’être plutôt bien organisé, avec seize concurrents au départ, issus de la plupart des plus grandes villes du pays (une population supérieure à 5 millions d’habitants pour quatorze d’entre elles), et une saison organisée classiquement, sans play-offs à la fin et avec un système de promotion/relégation avec la D2 locale, elle aussi professionnelle. C’est simple à comprendre, simple à assimiler, ce qui l’avantage par rapport à la MLS par exemple.

Des stars, plein de stars

Bien sûr, le deuxième avantage de ce championnat est qu’il apparaît de plus en plus richement doté. Tous les clubs sont soutenus financièrement par de très grands groupes de l’immobilier, du commerce ou de l’industrie, quand ils ne sont pas la propriété d’entreprises publiques et donc un peu de l’État lui-même. Première conséquence : un naming à outrance avec des clubs à noms d’entreprise (Guangzhou Evergrande Taobao, Changchun Yatai, Henan Jianye, Jiangsu Suning…). Deuxième conséquence : des stars qui arrivent de plus en plus massivement. Il est loin le temps ou le seul Dario Conca faisait flamber le marché. Cet hiver, les gros noms sont arrivés par wagons entiers pour garnir à plein les effectifs, au maximum que le règlement autorise les clubs (quatre joueurs non asiatiques, plus un joueur issu de la confédération asiatique – Australie incluse). On dénombre vingt et un Brésiliens, parmi lesquels pas mal d’internationaux ou anciens internationaux : Paulinho, Alex Teixeira, Jô, Diego Tardelli, Ramires, Renato Augusto, Kleber, Ralf… Jackson Martínez et Fredy Guarín sont arrivés là aussi, de même qu’Ezequiel Lavezzi qui a rejoint Gervinho, Gaël Kakuta (un des deux Français avec Julien Gorius) et Stéphane M’Bia au sein de l’ambitieuse équipe d’Hebei CFFC. Sur les bancs aussi, les clubs font massivement appel aux compétences étrangères, avec parmi les gros noms deux anciens sélectionneurs brésiliens (Scolari et Mano Menezes), Zaccheroni, Eriksson, Petrescu ou encore Stojković. Francis Gillot n’en sera pas en revanche : le seul Français sur le banc la saison passée a été remplacé à Shanghai Shenhua par l’Espagnol Gregorio Manzano.

Un public qui suit

Le plus gros motif d’encouragement des promoteurs de la Chinese Super League, c’est que le public répond désormais présent. Si les locaux ont longtemps délaissé un championnat peu compétitif et réputé pour être gangréné par la corruption, c’est de moins en moins le cas. La saison dernière, il y avait plus de 22 000 spectateurs de moyenne dans les stades, une hausse supérieure à 16% par rapport à 2014. En remontant à 2010, la moyenne était alors inférieure à 15 000 spectateurs… Dans certaines enceintes comme à Guangzhou ou Beijing, ils sont désormais plus de 40 000 à se rendre au stade. Il faut dire que la capacité moyenne des stades de l’élite est supérieure à 45 000 places. En D2 aussi, les affluences sont très correctes, aux alentours de 10 000 de moyenne avec des pics à 25 000. Alors bien sûr, le gigantisme de la population locale fait qu’il est difficile de comparer avec d’autres nations, mais on va quand même s’y risquer pour constater qu’en D1 comme en D2, les Chinois se rendent plus massivement au stade qu’en France.

Des performances à la hausse

Pour continuer la délicate comparaison avec la France, la Chine tient aussi son PSG. Il s’agit de Guangzhou Evergrande Taobao, qui domine les débats et a remporté les cinq derniers championnats. Est-ce en raison de la faiblesse de la concurrence locale ? On serait tenté de dire qu’elle sert en tout cas de locomotive et pousse les autres à plus d’excellence. L’ancienne équipe de Marcello Lippi a pour elle ses résultats sur la scène internationale puisqu’elle a conquis récemment les deux premiers titres continentaux de l’histoire du football chinois, en 2013 et le dernier en 2015. Quant à l’édition 2016, elle en est à la phase de poules avec la présence inédite de quatre concurrents chinois. Après 2 journées disputées, trois d’entre eux sont en position de se qualifier pour les 8es de finale, à l’exception notable de… Guangzhou.

Pas de pronostics évidents

Pour ce qui est plus prosaïquement enfin des enjeux sportifs de la saison, le quintuple champion en titre Guangzhou Evergrande Taobao va être confronté à une concurrence d’une densité inédite. Sur le papier, six outsiders se détachent : le Shanghai SIPG de Sven-Göran Eriksson (avec Conca, Elkeson et Gyan en têtes de gondole), Shandong Luneng (l’équipe de Mano Menezes avec Montillo et Diego Tardelli), Beijing Guoan (Zaccheroni aux manettes, Yılmaz, Renato Augusto…), Jiangsu Sunin (Dan Petrescu pour diriger Alex Teixeira, Ramires et Jô), Shanghai Shenhua (Fredy Guarín, Obafemi Martins, Demba Ba…) et le promu Hebei CFFC avec son effectif VIP (Lavezzi, Gervinho, M’Bia, Kakuta), dirigé par l’un des trois entraîneurs locaux. La formation de Guangzhou reste favorite des pronostics pour encore se succéder à elle-même.

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