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Buffon, l’invaincu

Eric Maggiori
Buffon, l’invaincu

Cette saison, un seul joueur en Europe n’a pas perdu le moindre match officiel. Il s’appelle Gianluigi Buffon. 44 matches, 26 victoires, 18 nuls : c’est avec cette incroyable statistique que le gardien de la Squadra aborde sa première finale d’un Euro.

Non, Gigi Buffon n’y aurait certainement pas cru. Si le 2 septembre dernier, au terme du match gagné 1-0 contre les Iles Féroé pour le compte des éliminatoires de l’Euro 2012, quelqu’un lui avait dit qu’il ne perdrait pas un match de la saison, il aurait rigolé. Pourtant, dix mois plus tard, la réalité est là. Buffon est invaincu sur la saison 2011-12. Avec la Juve, le portier a disputé 35 matches de Serie A, sans jamais perdre. La seule défaite de sa saison, la Juventus l’a concédée contre le Napoli, en finale de la Coupe d’Italie. Mais en Coupe, Buffon ne joue pas. C’est Storari qui garde les cages. Avec la Nazionale, carton plein également. Gigi a disputé neuf matches officiels (quatre pour les éliminatoires et cinq pendant l’Euro) sans jamais sortir vaincu de la pelouse. Pour retrouver sa dernière défaite en match officiel, il faut remonter au 15 mai 2011 et à un revers 1-0 sur le terrain de Parme. Son bourreau s’appelait alors Sebastian Giovinco. Ouf, le petit attaquant de poche sera dimanche soir dans son camp… Dimanche soir, tiens. Le dernier match de la saison. L’apogée. Le 45e et ultime rendez-vous de la folle année de Gianluigi Buffon. Gigi le sait : ce serait tout de même sacrément ballot de perdre son invincibilité au pied de la dernière marche, après avoir gravi les 44 précédentes sans défaillir.

De la Serie B au but-fantôme de Muntari

Drôle : Italie-Espagne, c’est, aussi, le match entre les deux plus grands gardiens du monde. Buffon et Casillas. Le champion du monde 2006 contre le champion du monde 2010. Le champion d’Italie 2012 contre le champion d’Espagne 2012. Une motivation en plus pour Buffon, qui avait dû s’incliner face au portier espagnol lors des quarts de finale de l’Euro 2008. Iker était devenu San Iker, en stoppant des pénaltys d’un De Rossi chauve et sans barbe et d’un Di Natale, envoyant la Roja en demi-finales. Gigi, lui, était seulement parvenu à stopper le quatrième tir au but de Güiza, étant impuissant sur les quatre autres. Quatre ans se sont écoulés depuis. Quatre années au cours desquelles le gardien de la Nazionale, qui honorera demain sa 120e sélection, a tout connu. D’abord, la tragique relégation de la Juventus, suite à l’affaire Calciopoli. Buffon, en fidèle serviteur, décide de rester, même en Serie B. Un an plus tard, la Juve remonte en Serie A. D’abord une troisième place, puis carrément une deuxième position. Et puis, la crise. La Vieille Dame nous offre deux saisons dégueulasses, avec deux septièmes positions à la clef. Le rendement de Buffon est décevant, à tel point que l’année dernière, lorsque son remplaçant, Storari, enchaîne les bonnes prestations, on se demande si Gigi n’est pas arrivé en bout de course.

À cela s’ajoute une Coupe du monde 2010 où le gardien est obligé de sortir à la mi-temps du premier match, contre le Paraguay, à cause d’une blessure. Mais dès son arrivée à la tête de la Squadra, Cesare Prandelli est clair : la priorité, c’est Buffon. Et il n’y a pas de Marchetti ou Sirigu qui tiennent. Une confiance que lui réaffirme également Antonio Conte. L’ancien milieu de terrain bianconero, à son arrivée sur le banc de la Juve, assure au gardien qu’il est évidemment le premier choix. Tant pis pour Storari. Il ne faut que quelques matches de Serie A pour comprendre que cette confiance se transforme en énergie positive sur la pelouse. La Juve ne perd pas, encaisse très peu de buts, et Buffon est loin d’y être étranger. À plusieurs reprises, c’est même lui qui permet à la Juve de conserver son invincibilité : en stoppant un pénalty de Totti en fin de rencontre, en réalisant des miracles contre l’Inter, ou, plus polémiquement, en repoussant derrière sa ligne le désormais célèbre but-fantôme de Muntari.

Trois échecs et une nouvelle chance

Alors voilà, Buffon arrive à cette finale avec un moral gonflé à bloc. Le capitaine a retrouvé ses sensations et son plus gros niveau. Depuis le début de l’Euro, il est quasiment irréprochable, hormis peut-être sur le début de match face à l’Allemagne, où il a été hésitant sur deux ballons qui auraient pu coûter cher à la Squadra. Mais à part ça, Gigi a été là quand il a fallu l’être, et notamment sur ce pénalty d’Ashley Cole, qui permet à l’Italie de mettre une jambe en demi-finales. Pas négligeable : l’Euro demeure, avec la C1, la seule compétition que Buffon ne compte pas dans sa vitrine. Le Scudetto, c’est fait. La Coupe d’Italie, c’est fait. La C3, c’est fait. La Coupe du monde, c’est fait. Salement blessé à la main avant l’Euro 2000, il n’avait pas pu prendre part à la campagne des Azzurri en Belgique et aux Pays-Bas. C’est Toldo qui avait défendu (avec brio) les cages de la Squadra, pendant que « Gigi l’Amoroso » avait regardé tout ça, frustré, à la télévision. Éliminé au premier tour en 2004 et en quarts en 2008, le gardien a désormais l’histoire qui se dresse devant lui. Tout ça avec sa solide casquette de seul joueur invaincu en Europe cette saison vissée sur le front. Encore 90 minutes, ou 120, et Gigi pourrait ajouter ce record à sa liste déjà bien fournie. Il suffit, pour ce, de battre l’Espagne. Ou de s’incliner aux tirs au but. Bah quoi ?

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Eric Maggiori

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