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Braga, le petit Porto ?

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Braga, le petit Porto ?

Pour la première fois, une finale européenne va mettre deux Portugais face à face. Porto et Braga. Deux grands noms du Nord. Plus que des (presque) voisins...

Pinto da Costa. A la tête du FC Porto depuis 1982, le président le plus houleux de l’histoire du foot portugais est aussi le plus titré de l’histoire du foot. Tout court. 52 titres s’entassent dans son bureau. Depuis que le tout aussi controversé Valentim Loureiro (avec son fils João) avait quitté Boavista et la tête de la Ligue (LPFP), « PdC » se sentait bien seul dans le Nord du Portugal. Jusqu’à l’arrivée du jeune António Salvador. En 2003, Braga traverse une grave crise sportive et directive. Les Arsenalistes sortent d’une saison compliquée avec une 14ème place en Liga. Salvador raconte au Correio do Minho : « Un groupe d’amis m’a convaincu de prendre la présidence du Sporting de Braga » . Comme Pinto da Costa en son temps. Salvador poursuit : « A l’époque, peu de gens croyaient en mes capacités de gestion » . Et pourtant, depuis, le club du Minho (Nord du Portugal) est devenu un incontournable. 5ème (2003/04 et 2008/09), 4ème (2004 à 2007), 7ème (2007/08) et cette historique place de dauphin l’année dernière. Le jeune António a bouleversé la hiérarchie locale et il envoie : « Nous sommes un grand » .

Sa proximité avec Pinto da Costa est une évidence. Leur désamour pour Benfica les unit. Depuis qu’en 2009 Luis Filipe Vieira est venu déclouer Jesus pour l’embarquer à Lisbonne, Salvador s’associe à da Costa. Les deux hommes sont carrément potes! Leurs apparitions en public se multiplient. Le 9 mai dernier, Salvador était même l’un des 500 invités du dîner célébrant le 25ème titre de champion des Dragons. Les rumeurs vont jusqu’à dire qu’António est socio du FC Porto. L’intéressé dément mais son penchant est avoué : « le FC Porto a toujours été le club pour lequel je sympathise » . Certains vont même jusqu’à voir en cet entrepreneur de BTP le successeur de l’indéboulonnable patron portiste. « Je ne serai jamais président de Porto » , balaye-t-il. En attendant, il s’entoure d’anciens Dragons. Son entraîneur – en partance pour le Sporting – Domingos Paciência, son directeur sportif, Fernando Couto, sont des légendes de Porto.

Echanges entre amis

Car Domingos restera à jamais comme un crack dans l’histoire de Porto. Mais jadis dans l’ombre d’un autre buteur fou : Jardel. C’est d’ailleurs son statut de remplaçant qui a lancé la carrière de Villas-Boas. L’actuel technicien des Dragons relate : « C’est Domingos Paciência qui a initié mon début de carrière. Je me suis permis d’aborder monsieur Robson pour lui manifester mon mécontentement parce que Domingos ne jouait pas » . C’était en 1994/95. Villas-Boas le boutonneux avait 18 piges mais déjà les colhões pour accoster Robson et son traducteur José Mourinho. Et c’est sur cette interpellation que Sir Bobby s’amourachera du jeune André.

Avant Domingos, les Guerriers du Minho avaient déjà eu pour coach l’ex-capitaine de Porto, Jorge Costa, et Jesualdo Ferreira qui fera le chemin inverse pour remporter – enfin – son premier championnat. Et le prochain entraîneur de la cité des Archevêques se nomme Leonardo Jardim. Après avoir largué Beira-Mar en cours de route, il a eu droit, dans la presse, aux éloges de… Pinto da Costa. Les bookmakers vont jusqu’à parier que le président de Porto a encouragé Salvador à l’enrôler à Braga pour le façonner afin d’en faire le successeur du très courtisé Villas-Boas, d’ici quelques temps. Une façon pour le patron des Dragons d’assoir un peu plus son pouvoir sur le foot national, dénoncent certains.

En pistonnant ses proches, Pinto da Costa place ses pions. Partout où Jorge Costa est passé (Braga, Olhanense, Académica), il avait sa brochette prêtée par Porto. Idem pour Domingos (U. Leiria, Académica, Braga) et pour Portimonense dont le président Rocha était formellement un ancien dirigeant de Porto. Avec Braga, les contacts sont intenses depuis que Salvador y est le décideur. Luis Aguiar, Ukra, Hélder Barbosa, Alan, Madrid, Rentería, Diogo Valente, Jorginho, Adriano, César Peixoto, Kieszek, Orlando Sá, Bruno Gama… Sur les derniers exercices, les transferts, prêts, échanges entre les deux clubs se sont multipliés. Et c’est d’ailleurs via une histoire de transfert que Salvador a mis pour la première un pied dans les bureaux bracarenses. Il explique : « Avant d’être au Sporting de Braga, j’avais des amis dans le football et des relations étroites avec le FC Porto. A l’époque (2000 ndlr), le club voulait Miklos Féher et j’ai activé mes contacts pour que cela devienne une réalité » .

La politique des grands

Dans son projet pour Braga, António Salvador s’est inspiré des Grands. Il a appris à vendre. Cher. Sur les dix transactions internes les plus onéreuses, la moitié est rentrée dans les bourses de Salvador. En deux ans, il vient de tripler le budget de son club. 6M€ à l’été 2009, plus de 20M€ aujourd’hui. A Porto, c’est un record de plus qui a été explosé : 98M€. Du jamais vu. Alors que la plupart des clubs agonisent dans le sillage de la crise, le Nord se frise la moustache.

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De quoi inspirer les deux présidents. Fin 2010, Salvador frappe un grand coup en annonçant la construction d’un centre de formation. Avec Agostinho Oliveira aux manettes. L’ex-sélectionneur des espoirs de la Selecção et éternel pompier des A rentre au bercail. Salvador veut profiter du vivier local. La jeunesse du Minho et sa passion pour le foot est illustrée à merveille cette année. En plus de Braga en finale de C3, le rival et voisin de Guimarães est en finale de la Coupe du Portugal. Face… à Porto. Et les envies du Sporting Braga ne s’arrêtent pas là. Le club va mettre en place une académie en Afrique. Comme le Sporting. Les Dragons, eux, ont visé le Brésil et ils y lancent la construction d’un complexe ultra-moderne.

Comme les grands, Braga a aussi son satellite. Au Portugal, les règlements autorisent un club à signer un accord avec un autre club (un seul) d’une division inférieure dans lequel il peut mettre des joueurs à disposition et les rappeler à tout moment. Braga a choisi Vizela. Et face aux nombreux blessés et départs, cette gestion lui a été utile cette saison. Notamment en Ligue Europa. A l’image des trois ogres (Porto, Benfica, Sporting), le SCB a aussi quelques éléments en rodage en Liga. Yazalde (Rio Ave) et Pizzi (Paços de Ferreira) sont deux internationaux espoirs qui espèrent une chance au stade Axa. Pizzi vient même d’inscrire un triplé contre… Porto.

Jusqu’ici tout va bien…

Mais le plus dur arrive pour Braga. Après deux saisons historiques une page se tourne. Domingos a déjà annoncé son départ et une vague de joueurs va suivre le mouvement. Le gardien Artur a fait connaître sa décision de ne pas rester sur… facebook, Rodriguez devrait suivre son coach chez les Lions, Paulão va certainement subir aux sirènes chypriotes, Sílvio file à l’Atletico Madrid, Kaka n’est que prêté par le Hertha, Le Depor veut Custódio, Keita veut jouer plus et Lima a des envies d’ailleurs… Autre son de cloche à Porto. Villas-Boas a confirmé qu’il restait dans son « club de cœur » . Hulk vient d’être prolongé et ses droits acquis à hauteur de 85% avec une clause libératoire inchangée de 100M€. Et certaines arrivées prometteuses sont déjà calées : Itube, le « Messi Guarani » , Kelvin, un petit prodige brésilien. En attendant les habituelles surprises. Pour grandir, Braga devra un jour couper le cordon…

Nicolas Vilas

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