Système D
Si Hiroki Sakai, l’une des belles surprises marseillaises la saison dernière, est promis à un statut de titulaire dans le couloir droit, sa doublure reste pour l’heure incertaine. André-Frank Zambo Anguissa et Boubacar Kamara ont bien dépanné à ce poste l’année passée, mais ils devraient tous deux être sollicités pour participer au turn-over du milieu de terrain et en défense centrale. La meilleure option reste alors Bouna Sarr, essayé à plusieurs reprises à ce poste durant les matchs de préparation : contre Sion, l’Étoile sportive du Sahel et Fenerbahçe. À chaque fois, l'ancien Messin s’est montré plutôt convaincant, en tout cas plus qu’à son poste de prédilection depuis qu’il est arrivé à Marseille.
« Il a toutes les qualités pour jouer là. Ça peut être un latéral offensif, il se replace bien, a la capacité de faire des allers-retours, justifiait Rudi Garcia il y a quelques jours en conférence de presse. Il faut voir le positionnement. Il peut amener des centres, il est capable de marquer, comme on l'a vu. En l'absence d'Hiroki, on peut développer Bouna à ce poste. Avant de trouver une solution externe, on l'a peut-être en interne. » Des prédispositions naturellement offensives, qui perpétueraient l’équilibre trouvé entre le remuant Sakai à droite et le plus prudent Évra à gauche. Surtout que l’OM revient cette saison avec d’autres ambitions, celles de s’imposer comme une équipe dominante dans tous les matchs. Face à des formations regroupées qui lui laisseront le contrôle du ballon, il faudra prendre des risques avec des latéraux offensifs pour imprimer une pression constante.
Motivé, motivé
Une bonne solution de dépannage, mais reste à savoir si cela peut durer. Les exemples de milieu de terrain qui se sont reconvertis en latéral ne manquent pas, notamment du côté de l’OM avec Éric Di Meco et Jocelyn Angloma. C’est une évidence, Bouna Sarr ne fera jamais partie du même monde que ces joueurs-là, mais il peut très bien envisager une reconversion définitive. « Défensivement, il faut acquérir les repères. D'autant que j'étais vraiment porté sur l'attaque, donc, quelquefois, je pouvais pécher à ce niveau-là. (...) Il faut être prêt mentalement. Moi, ça m'a pris un peu de temps, mais le jour où je me suis mis en tête que j'étais un vrai défenseur, ça a changé » , juge Jocelyn Angloma, persuadé que le repositionnement de Bouna Sarr peut être une bonne idée.
« Bouna Sarr devra travailler la puissance ; il faut être bon de la tête pour couper dans l'axe, anticiper. Mais il est félin, svelte, il a des prédispositions. Il sait jouer au ballon, il faut qu'il apprenne à tacler avec justesse sans commettre de faute. Pour progresser, il faut avoir envie et j'ai cru comprendre que c'était le cas. Si le poste lui plaît, il va s'adapter » , poursuit Angloma, optimiste. En tout cas, bien conscient qu’il pourrait s’agir là d’une chance de se relancer à Marseille, Sarr ne rechigne pas à la tâche. Mieux, il se « plaît de plus en plus » dans son nouveau poste. « Je dois encore m'adapter, je suis encore en apprentissage, concède-t-il. D'après ce qu'on m'a dit, ça peut être amené à durer. Ce n'est pas un problème, car ça ne m'a jamais dérangé de défendre. » Pas si fou que ça, Franck Passi.
Par Kevin Charnay Propos de Jocelyn Angloma tirés de La Provence
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.