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Boris Becker, le roux tourne… au foot

Par Matthieu Rostac
Boris Becker, le roux tourne… au foot

Dans la vie, Boris Becker a trois amours : les femmes, le tennis et le football. Tout du moins, c'est ce qu'il crie haut et fort. Pour sa défense, l'ex-tennisman a figuré au board du Bayern Munich, son « club de cœur », entre 1999 et 2009. Avant de retourner sa veste bien comme il faut.

« Je suis un gros fan du Bayern, et ce, depuis des années […] Tous les gamins allemands, avant qu’ils ne puissent marcher ou parler, sont fans du football pratiqué par le Bayern. C’est la même chose pour moi. Avant d’être un joueur de tennis, j’étais un joueur de football – et un supporter. » Ce qui pourrait ressembler à une déclaration digne d’un politicien en goguette dans une ville de foot serait en réalité un vrai cri du cœur. Celui de Boris Becker, au micro de CNN en novembre 2009. Bien qu’il soit né à Leimen, dans le Land de Bade-Wurtemberg qui abrite les équipes de Karlsruhe, Kaiserslautern, Stuttgart ou encore Ulm, le roux le plus célèbre du tennis mondial a préféré jeter son dévolu sur le club bavarois. Il faut dire qu’au moment où Becker commence à taper dans un ballon, le Bayern Munich écrase l’Europe de tout son poids (trois Coupes des champions consécutives entre 1974 et 76), voire le monde, l’équipe d’Allemagne de l’Ouest étant composée en grande partie de l’effectif bavarois, dont les héros Maier et Beckenbauer. Une telle ferveur pour le futur FC Hollywood que Becker envisagera un temps de faire carrière ballon au pied plutôt que raquette à la main. Pris à l’essai au Bayern, « Boom Boom » choisira finalement le tennis. Un choix judicieux, l’ex-joueur allemand remportant neuf Grands Chelems durant toute sa carrière, dont Wimbledon à l’âge de… 17 ans et 222 jours (record de précocité toujours en cours).

Beck(enbau)er, roi de l’incruste

Pour autant, durant une carrière de tennisman bien rempli, Boris Becker n’en a jamais oublié son amour de jeunesse. Non content de partager avec le Bayern Munich le cabinet du docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, l’ex-tennisman s’est fait une spécialité de traîner dans les présidentielles de l’Olympiastadion un maillot rouge et blanc sur les épaules. Aussi, de temps à autre, Boris Becker s’improvise compagnon de galère et de joie des joueurs du Bayern Munich. « J’étais là pour leur défaite déchirante contre Manchester United à Barcelone en finale de Ligue des champions. J’étais dans le stade et, par la suite, je suis allé retrouver les joueurs et nous avons pleuré ensemble. Deux ans plus tard, j’étais à Milan, nous avons gagné aux penaltys contre Valence et nous avons célébré cette victoire ensemble. Ce sont mes deux plus grands souvenirs avec ce club » , expliquera une nouvelle fois le tennisman à CNN. Spécialiste de l’incruste, Becker fait le même coup à la Mannschaft, partageant un bout de bus avec les joueurs lors de leur retour à la maison après l’Euro 1996, puis 2000. Forcément, le jour où le tennisman décide de prendre sa retraite le 25 juin 1999, la perspective d’une carrière dans le foot est désormais possible.

Dans la foulée, Franz Beckenbauer, président du Bayern Munich depuis 1994, propose au fraîchement retraité un poste au sein du Conseil consultatif économique du club malgré la réserve d’Uli Hoeness concernant cette proposition. Forcément, la réponse est oui. « J’y ai réfléchi trois secondes » , dira plus tard Becker. Plus qu’une vraie implication au sein de son club de toujours, cette décision sonne comme une allégeance au « Kaiser » Beckenbauer, et pas seulement parce que leurs patronymes commencent de la même manière. Toujours au micro de CNN, à la question « De tous les joueurs du Bayern, lequel vous a le plus impressionné ? » , le tennisman allemand a répondu sans l’ombre d’un doute : « Il faudrait commencer avec « Le Kaiser », Franz Beckenbauer. Il était évidemment le capitaine de l’équipe, champion du monde, sans parler de ses titres nationaux et ses récompenses internationales. Donc il était LE joueur exceptionnel. »

Écharpe de hooligans et saillies 100% foot

Le mandat de conseiller de Boris Becker au sein du Bayern Munich durera dix ans tout rond. Le tennisman quitte le club dans la foulée de Beckenbauer qui laisse la présidence à un certain… Uli Hoeness. Personne n’a jamais vraiment su quelle était la part d’implication de l’homme au service imparable, Becker ayant lui-même déclaré avant sa signature que « ça aurait sûrement à voir avec le football » . Une chose est sûre, ce rôle lui a donné un goût immodéré pour donner son avis sur tous les agissements du club bavarois. Depuis 2009, le divin roux est ce supporter un peu relou mais doté d’une grosse tribune médiatique pour multiplier les saillies concernant le Bayern. Parfois, il commente même le football pour des chaînes allemandes, de la même façon que M6 invitait Bruno Solo ou Patrick Bruel pour parler ballon rond dans 100% Foot. Et parce qu’on a tendance à voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qu’on a dans le sien, Boris Becker oublie de rappeler qu’il est désormais fan de… Chelsea, « l’équipe locale » , l’ex-tennisman résidant depuis de nombreuses années dans les quartiers chics du Sud de Londres.

Forcément, certains ne voient en Boris Becker qu’un homme dont la connaissance à peu près correcte du football lui permet de faire du business dans les hautes sphères du ballon rond. Et ils n’auraient pas tout à fait tort, Becker ne faisant rien pour arranger les choses. D’abord parce qu’on ne change pas de club après avoir déclaré à sa flamme à un autre des années auparavant, surtout quand il s’agit d’un concurrent direct. Ensuite, parce que les intérêts d’Andreï Chevtchenko ont longtemps été gérés par la société suisse BBI appartenant à Becker himself. Enfin, parce qu’on ne se pointe pas en tribunes d’honneur à Stamford Bridge avec l’écharpe des Chelsea Headhunters, du nom d’un groupe de hooligans du club londonien. Ou tout du moins, si on le fait, on l’assume. Becker, lui, « s’en est immédiatement débarrassé » après s’être déclaré « heureux d’avoir pu régler ce malentendu » comme il le tweetait le 12 mars dernier. À la manière d’un politicien.

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