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Le conseil de classe de la Bundesliga

Par Ali Farhat
Le conseil de classe de la Bundesliga

Dans deux semaines commencera la deuxième partie de la saison de Bundesliga 11/12, plus communément appelée Rückrunde. L’occasion de revenir sur la Hinrunde, et d’observer quelques tendances. Autant l’an dernier, le classement, c’était du grand n’importe quoi, autant cette année, ça semble rentrer dans l’ordre, comme toute chose que l’on s’approprie outre-Rhin. Les grands sont devant, les petits sont derrière, et tant pis pour eux s’ils ont du mal à regarder le tableau.

Les très bons élèves

Leader de la Bundesliga: check. Huitièmes de finale de la C1: check. Quarts de finale de la Coupe d’Allemagne: check. Pour le moment, le Bayern Munich mérite bien son triple A. Normal, en même temps. Le club bavarois est dans sa « bonne » saison, celle où il recrute à tour de bras afin de rappeler à l’Allemagne toute entière pourquoi on surnomme le club « Rekordmeister » . Après une « mauvaise » saison entre laxisme et auto-suffisance, le Bayern s’est fait souffler son Meisterschale par Dortmund et voler son DFB-Pokal par Schalke. Cette année, point de blague: un recrutement clinquant pour 44 millions d’euros, dont la moitié pour le seul Manuel Neuer. Résultat: que ce soit en Allemagne ou en Europe, à domicile ou à l’extérieur, le Bayern sévit sur le cafard comme du Baygon. Le seul dictyoptère (ou plutôt la seule tique, d’après le traditionnel péjoratif) à s’en sortir est le Borussia Dortmund. Insolents de réussite la saison dernière, les petits Schwarzgelben étaient attendus dans la cour de l’école. Le chef de bande Nuri Sahin est allé monnayer son talent au Real Madrid, et du coup, des coups, ils en ont pris (Subotic et Bender, entre autres, sont tombés au combat), les protégés de Klopp. Ils n’ont pas lâché leur cartable pour autant. Une chance, car dans ce cartable il y a un goûter qui régale tout l’Outre-Rhin: du jeu, du jeu, et encore du jeu. Le Bayern a beau posséder trois points d’avance, la lutte pour le titre promet d’être intensive, avec notamment un succulent Borussia-Bayern début avril.

Ceux qui ont retenu les leçons de la saison dernière

Jalousie et rivalité oblige, Schalke 04 s’est senti obligé de copier sur son voisin. Du coup, les Königsblauen se retrouvent à égalité de points. Une véritable performance car, pour une fois, le S04 a décidé de tempérer sa schizophrénie, s’est mis en Vier pour ne pas réitérer l’exercice Null de la saison dernière (14ème). Raul-Huntelaar, le duo d’attaque le plus redouté de Bundesliga, s’est enfin décidé à se coordonner. Résultat: il est impliqué sur 35 (!) des 38 buts de Schalke. 15 buts pour le Hunter, 10 pour Señor Raul, et cinq assists chacun. Avec ça, il y a largement moyen de choper l’une des quatres places qualificatives pour la prochaine Ligue des Champions. Avec une victoire 5-3 face à Fribourg et une autre 4-1 face à Wolfsburg aussi. Ça, c’est le Werder que l’on aime. Une défaite 4-1 face au Bayern et deux Händchen 5-0 à Gladbach et à Schalke: ça, c’est le Werder en mode tout crado, mais qu’on aime aussi. Si le club de la Weser est constamment atteint de la fièvre du samedi après-midi, il a appris à se soigner. Le tandem Allofs-Schaaf a beaucoup plié la saison dernière, mais n’a pas rompu, malgré sa piteuse 13ème place. Cette année, malgré un budget serré assez inhabituel, le Werder a réussi à rattraper tous ses cours pour revenir à sa vraie place, parmi les grands, et compte bien choper un ticket pour la C1. Pour cela, faudra peut-être penser défendre un peu plus, la différence de buts étant actuellement négative (-1). Apparemment, les post-it, à Brême, ça marche pas. C’est tout le contraire à 628 bornes au sud. Dans le Bade-Würtemberg, on se rappelle doucement mais sûrement que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Au soir du 19 décembre 2010, Stuttgart était avant-dernier et ne comptait que dix points. Au soir du 17 décembre 2011, Stuttgart est huitième avec douze points de plus. Ce n’est pas la saison tip-top pour le VfB, mais il s’en contentera. A vrai dire, on pourrait même dire qu’il fait exprès. Depuis trois-quatre ans, la mode chez les Souabes est la suivante: Hinrunde moyenne, Rückrunde de folie. Ça lui a notamment permis de gagner un championnat, en 2007. Au pays de Mercedes, on a tranché: on roule au diesel. A ce qu’il paraît, jouer avec le feu permet de renaître de ses cendres. En 09/10, Hanovre se sauve de justesse à la dernière journée, Nuremberg passe par la case barrages. En 10/11, Hanovre finit quatrième, Nuremberg sixième. De vrais fanatiques d’Ikki, chevalier du Phénix. Pour le Borussia Mönchengladbach, on parlera plutôt de Pégase, au vu de leur surnom. Après avoir frôlé la mort face à Bochum lors des Relegationsspiele version 10/11, les Fohlen (les Poulains) brûlent leur cosmos et sont aujourd’hui quatrièmes. Une performance qui va de pair avec celles du Super Saiyan Marco Reus, qui dégaine les boules de feu à tout va. Tout se mélange dans la cour de récré de Gladbach, où le pierre-feuille-ciseaux semble toujours d’actualité.

Ceux qui se satisfont du strict minimum

Plus en amont sur le Rhin, il est un autre homme qui porte son club à bout de bras. Si le 1.FC Cologne se trouve en milieu de classement, c’est en grande partie grâce à Lukas Podolski. Toujours jeune, toujours ambitieux, Poldi montre chaque weekend qu’il peut être le Prinz de sa ville s’il le veut, quand il veut. Chaud comme la braise (14 buts), le numéro 10 de sa team a tellement le vent en poupe qu’il a refusé de se faire opérer du nez pour ne pas subir de méforme. Le FC a intérêt à le garder au moins jusqu’à la fin de la saison s’il ne veut pas couler à nouveau et ne pas être l’illustration de la citation de Lamartine, un seul être vous manque, tout ça, tout ça. Tout le contraire d’un effectif sans réelle individualité comme celui de Hoffenheim. Le TSG commence à prendre ses habitudes, pour ne pas dire ses aises en 1.Bundesliga. Pour sa quatrième saison dans l’élite, le club de village est à la place qu’il s’est attribué: le fameux ventre mou. Fini le temps où le nouveau débarquait de sa campagne et faisait tomber les filles, pour le plus grand malheur des caïds de l’école. Hoffe s’est rangé, il lui arrive de gagner, il lui arrive de perdre, il lui arrive de faire match nul, mais jamais dans l’excès. Vaut mieux rester dans la masse et ne pas se faire remarquer, sinon, c’est une histoire à se faire renverser son plateau à la cantine…

Ceux qui méritent des encouragements

Pour son dépucelage, Augsburg a préféré recourir à la médecine naturelle plutôt qu’au chimique. Exit le viagra, donc, Willkommen à la plante asiatique. C’est Jan-Ingwer (Jean-Gingembre) Callsen-Bracker qui offre sa première victoire au FCA dans l’élite face à Mayence. S’ensuivront quelques bonnes performances, dont une courte défaite face au Bayern et surtout deux victoires face à Wolfsburg et Gladbach. Augsburg est peut-être 17ème, mais au moins, le coach Jos Luhukay est assuré de rester en poste jusqu’à la fin de la saison, et ce quels que soient les résultats du promu. C’est ce qu’a assuré le boss des Souabes de Bavière, Walther Seinsch. Les profs pardonnent toujours tout aux nouveaux. Un président qui soutient son coach, voilà ce qu’il a manqué à Markus Babbel. En conflit avec son directeur sportif Michael Preetz, l’ancien du Bayern et de Liverpool s’est fait virer sans ménagement sitôt la fin de la Hinrunde déclarée. La chute de Babbel arrive pas forcément au meilleur moment, vu le groupe sympa qu’il avait réussi à construire, un groupe composé de jeunes revanchards. A voir si die Alte Dame arrivera à trouver une seconde jeunesse pour se maintenir dans l’élite. Ceux qui déçoivent un peu

Qu’on aimerait bien, dans la banlieue de Cologne, se voir affublé du sobriquet de Vizekusen. Au moins, ça voudrait dire que le Bayer lutte pour le titre. Au lieu de ça, le squad de Robin Dutt est plongé dans le doute: pour l’instant sixième et toujours en course pour l’Europe, l’autre Null-Vier voit peu à peu s’éloigner la Ligue des Champions, puisqu’à sept points de Gladbach. En parlant de C1, on fait dans son slip (pour les bonnes ou les mauvaises raisons) depuis que l’on sait que Barcelone va venir squatter le temps des huitièmes. Après quoi, on pourra reparler de Bundesliga. Egalement toujours en course en Europe, mais en C3, Hanovre déçoit dès qu’il s’agit de jouer le weekend. Les hommes de Slomka ont sans doute oublié de faire les exercices des cahiers de vacances, et ça se voit. Sous prétexte qu’ils sont en Europe, ils essayent de produire du jeu. Sauf qu’à Hanovre, ce qui marchait l’an dernier, c’est justement l’absence de jeu, le réalisme poussé à l’extrême. C’est pas la peine de prendre latin et grec ancien en option si on a déjà du mal avec l’anglais. Tous les ans, c’est la même rengaine. Tous les ans, on se dit que Hambourg va jouer les premiers rôles. Et tous les ans, c’est la même chose: le HSV débute mal, très mal, même, au point que l’on se dit que le Dinosaure, le seul club à avoir joué toutes les saisons de la 1.Bundesliga dans sa formule actuelle va peut-être connaître la descente. Au final, que dalle, Oenning a sauté, Fink a lâché la C1 avec Bâle pour venir au chevet de son ancien club. Non, Hambourg ne descendra pas, mais il va falloir se prendre en main plus tôt.

Ceux qui méritent qu’on leur tire les oreilles

Ce n’est pas parce qu’on se pointe à la rentrée avec des nouvelles chaussures et un nouveau sac qu’il faut croire que tout est acquis d’avance. Cinquième du dernier championnat, Mayence s’est fait bizuter dans sa nouvelle enceinte, la Coface Arena. Une quatorzième place bien loin des espérances de Thomas Tuchel, aka Klopp 2.0. En même temps, le trio de choc de l’an dernier n’est plus: Schürrle est parti au Bayer, Holtby est retourné à Schalke et Szalai s’est fait les croisés. Le destin tragique d’un groupe de rock éphémère. A Kaiserslautern, on peut clairement parler de bordel: pour désigner l’affaire de cet été, dans laquelle trois joueurs du FCK sont impliqués, pour parler de la gestion du cas Lakic, parti à Wolfsburg pour pas un rond, pour parler du recrutement désastreux, à s’en faire retourner Fritz Walter dans sa tombe. Seul espoir: que Trapp et Sippel, tous deux très talentueux, fassent des miracles dans les cages. Parce que sinon, Marco Kurz va être pris de court, et Lautern va devoir reprendre l’ascenseur.Le Fahrstuhl (littéralement, la chaise qui circule), un instrument que n’aimerait pas prendre Nuremberg. Les Franconiens semblent tellement dégoûtés d’avoir échoué à la course à l’Europe qu’ils ne montrent même plus d’envie. Un comportement qui se voit beaucoup sur le terrain. Bon, c’est vrai, il y a aussi quelques injustices notables, comme face à Hoffenheim (faute sur le défenseur du Club sur le premier but, expulsion sévère juste après). Après, si ça passe par la case barrages, Nuremberg est un spécialiste du genre, et le troisième de D2 va faire une année de plus au purgatoire, sans moufter.

Les cancres

L’an dernier, Fribourg surprend son monde avec son effectif a priori taillé pour la lutte contre la relégation (Abstiegskampf). La lutte a eu lieu, sur le terrain, et les scénarios étaient à peu près tous les mêmes: les Breisgauer se jettent à corps perdus dans la bataille pour ne pas encaisser de but, et Papiss Cissé marque celui de la victoire. 22 buts plus tard, Fribourg finit huitième. Cette saison, Cissé plante toujours (9 pions), mais le reste de l’équipe ne suit plus. Marcus Sorg, le successeur de Robin Dutt, donne du souci aux dirigeants de Fribourg, qui finissent par le licencier. A force d’utiliser des antisèches, on finit toujours par se faire cramer. Toujours. A force de faire le beau, aussi, on finit par se casser la gueule. En revenant à Wolfsburg, Felix Magath pensait refaire le monde. Si le VfL a été champion avec lui en 2009, c’est tout à fait faisable, non ? Ouais mais non, en fait. Il y a belle lurette que la triplette Dzeko-Grafite-Misimovic a fait ses valises. Depuis le titre, le VfL Wolfsburg n’est plus que l’ombre de lui-même. Du recrutement dégueulasse et cher, des joueurs en pagaille, aucune cohésion, Diego qui se retrouve prêté, Kjaer aussi, sans parler des méthodes disciplinaires très limites de Felix le chat, qui a les pleins pouvoirs… Tout part en sucette au pays de Volkswagen. Le groupe affiche des chiffres remarquables dans le domaine automobile, mais dans la section football, on parle de choses sales. A tel point que Magath et ses joueurs se sont fait huer lors de l’assemblée générale de VW. Preuve que ça ne risque pas de s’arranger, le fils de GI a l’intention d’amener de nouvelles recrues, et de radier nombre de ses soldats. Avec Felix Magath, le shopping, c’est toute l’année, période de soldes ou pas.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Ali Farhat

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