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Besiktas, la troisième force d’Istanbul ?

Par Ali Farhat
Besiktas, la troisième force d’Istanbul ?

Quand on pense au football turc, on pense à Istanbul, et on pense souvent à Galatasaray et Fenerbahçe. Un peu moins au Besiktas. Peut-être parce que le club est moins titré que les deux autres. Peut-être aussi parce que les supporters ont une mentalité peu commune dans un pays obsédé par le ballon rond.

Istanbul. Sur les rives du Bosphore, à quelques centaines de mètres au nord de la célèbre place Taksim, se dresse un monument d’une autre époque, le Fi-yapi Inönü Stadion, communément appelé « Inönü » . C’est là que se rendent des dizaines de milliers de fans afin de soutenir la cause de leur vie, le Besiktas Jimnastik Kulübü. Un stade vétuste, mais qu’ils n’échangeraient pour rien au monde. Certes, le club noir et blanc est moins titré que les autres gros bonnets que sont Galatasaray et Fenerbahçe, mais il pèse quand même lourd. On parle là du plus vieux club de l’ancienne Constantinople (fondé en 1903). On parle également du seul club de la ville à avoir le drapeau turc à l’intérieur de son écusson. Un cadeau de la Fédération turque après que l’équipe de Besiktas eut remplacé la sélection pour un match contre la Grèce, dans les années 50.

C’est d’ailleurs comme ça que les supporters du club se voient : comme des représentants du pays du croissant et de l’étoile. « Les fans du Besiktas s’identifient beaucoup aux Ottomans. Pour eux, ce qui compte, ce sont les intérêts de la Turquie. Ils n’ont que faire des querelles entre Galatasaray et Fenerbahçe. Bien sûr, il y a une rivalité, mais ça ne va pas jusqu’à la haine, comme c’est le cas entre les deux autres clubs » , résume Metin Gülmen, rédacteur en chef de gazetefutbol.de, le portail référence du football turc en langue allemande. L’intérêt national prime sur l’intérêt local. En ce sens, Besiktas est peut-être le club qui représente le plus la Turquie.

Un club moins titré, mais qui a du style

Ce « détachement » de la ville d’Istanbul explique sûrement pourquoi le Besiktas a mis du temps avant de remporter le premier de ses treize titres de champion, en 1957. « Le club a toujours regardé les affaires sportives du pays de loin. Et cette distance est tout à fait respectée. A sa décharge, Besiktas a pas mal de lignes en moins sur son palmarès par rapport au Galata et à Fener » , Gülmen toujours. A ce jour, « Cimbombom » comptabilise (entre autres) 17 titres (ainsi qu’une C3, remportée en 2000) ; les Canaris comptent quant à eux 18 titres. Le Besiktas pourrait donner l’impression de ne récolter que des miettes ; pire encore, on dirait qu’ils sont comme ces vautours qui viennent achever les survivants après une sanglante bataille. Et pourtant… Les Kara Kartallar (les Aigles Noirs, surnom de l’équipe, ndlr) savent faire les choses bien. Lors de la saison 02/03, ils ont survolé la Süper Lig, la remportant sans concéder la moindre défaite. Comme quoi, on peut être vêtu de noir et de blanc, et en faire voir de toutes les couleurs à ses adversaires.

Une rivalité sanglante et des supporters influents

Si le Besiktas ne compte pas d’ennemis en ville, il en a un bien énervé à une centaine de kilomètres au sud : Bursaspor. Le club au stade en forme de crocodile ne s’est toujours pas remis de l’affront subi lors de la saison 03/04. Alors qu’ils luttent pour ne pas descendre, les joueurs de Bursa s’inclinent lors de leur dernier match. Pendant ce temps, Besiktas est accusé d’avoir levé le pied pour laisser gagner Rizespor, autre candidat à la relégation. Les supporters ont juré de se venger quand ils reviendraient. Et ils n’ont pas menti. « L’an dernier, le match à Bursa a été annulé, les supporters du Bursaspor ayant empêché les joueurs du Besiktas de sortir de leur hôtel. Dans la rue, c’était le bordel, il y avait la police partout, des coups de couteau dans tous les sens. Les affrontements entre partisans des deux équipes sont tellement violents qu’il y a quatre ans, un gosse s’est fait égorger » , se rappelle Gülmen. L’affaire a suscité tellement d’émotion en Turquie que les supporters de Besiktas ont été catalogués (à tort) comme étant de grands fauteurs de troubles. Du coup, quand ça devient très violent, on dit que c’est « à la manière de Besiktas » .

Pourtant, les supporters ne sont pas plus attirés par les débordements qu’ailleurs. Des supporters qui ont autre chose à faire, comme les ultras de Çarsi, qui est l’un des plus gros groupes d’ultras du pays, si ce n’est le plus gros. Des supporters qui pèsent d’ailleurs très lourd au sein du club. « Les fans n’ont certes pas de représentant direct au sein du comité directeur, mais ils influencent beaucoup les décisions des dirigeants. S’ils se prononcent contre quelqu’un, les dirigeants font attention à ce qu’ils disent. De même, s’ils se prononcent en faveur d’une personne. Cette saison par exemple, le coach Carlos Carvahal était tout le temps sous pression. Tout le monde, sauf Çarsi, n’arrêtait pas de le remettre en question. A partir du moment où l’on a su que Tayfur, ancien joueur du club et ancien coach avant son incarcération (à cause des multiples histoires de corruption qui font rage en Turquie en ce moment, ndlr), allait être libéré, Çarsi s’est réveillé, et a milité pour son retour. Tayfur voulait se reposer après son séjour en prison, mais il s’est retrouvé à nouveau sur le banc » , selon Gülmen. Un Besiktas qui n’a plus rien à jouer cette saison, hormis assurer sa 3e place en vue d’une qualification pour l’Europe. Mais dans ce dernier match face à Trabzonspor, inutile de dire que ça va gueuler à l’Inönü. C’est d’ailleurs comme ça que les supporters ont battu le record de décibels dans un stade, 132 exactement, lors d’un match face à Liverpool. Il y a de quoi être déstabilisé. Surtout que, dans l’avant-programme, il y a le fameux « Bir Iki Üç » (un, deux, trois) qui donne la chair de poule. Besiktas, pas le club qui a le plus de succès en Turquie, mais un club-frisson, assurément.

Besiktas-Trabzonspor, 20h00

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Ali Farhat

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