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Bazdarevic : «Cette fois, c’est pour nous»

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Bazdarevic : «Cette fois, c’est pour nous»

Enfin. Mecha Bazdarevic a récemment été remplacé par Yvon Pouliquen sur le banc de Grenoble. Du coup, il a tout son temps pour évoquer le déplacement des Bleus en Bosnie.

Mecha Bazdarevic, dans les bureaux Grenoblois : « C’est extraordinaire, quand tu veux partir, ils veulent pas. D’habitude, tout le monde, il s’accroche au poste. Moi, ça fait six mois que je demande à partir… Il faut pas me casser les bonbons quoi. Il faut quoi, que je perde encore dix matches ? Bon allez, on doit parler Bosnie-France, non ? » . Oui.

Tu peux nous présenter la force de cette Bosnie rapidement ?

Cette équipe a fait un très très bon parcours de qualifications pour le Mondial 2010. On ne s’est pas qualifiés parce qu’on a raté le match contre le Portugal. Mais cette équipe est déjà en place, contrairement à l’équipe de France. Ils ont de très bons joueurs offensifs, mais surtout 11-12 très bons joueurs quoi, qui jouent tous au haut niveau dans des clubs européens, en Allemagne, Miralem et Spahic en France.

Et sa principale faiblesse ?

Le problème avec la Bosnie, c’est le nombre, la profondeur du banc. Sur un match ou deux, ils sont capables de battre n’importe quelle équipe. Après, à mi-championnat, est-ce qu’ils auront suffisamment de joueurs, je sais pas. Il ne faut pas avoir de blessés.

Vu de Bosnie, elle représente quoi cette France ?

Elle représente déjà beaucoup d’images de footballeurs, à travers des Safet Susic, Faruk ou moi, à travers Curkovic déjà à l’époque. C’est une longue histoire, un grand respect, pour nous en Bosnie. La France, c’est une grande nation, peut-être la plus grande au monde quoi. Aujourd’hui, bien entendu, les Bosniaques se posent des questions sur le niveau de cette équipe où y a beaucoup de problèmes. L’équipe de France est en train de se reconstruire et les Bosniaques sont persuadés qu’ils ont une chance à jouer quoi. Mais malgré tout ce qu’il s’est passé dernièrement, ils sont très très méfiants parce que les Français, ce sont quand même des joueurs de très haut niveau.

La sélection bosniaque, elle est toujours à la traîne par rapport à la Croatie ou la Serbie ?

Ça monte petit à petit, même si la Croatie, la Serbie, je dirais… ils ont plus de poids, ils ont déjà participé à de grandes compétitions. La Bosnie non.

Pourquoi ?

C’était déjà un pays qui était plus détruit footballistiquement et qui a aussi souffert plus par rapport aux autres régions. Au niveau football, économiquement, c’est un pays qui a connu beaucoup de dégâts et forcément quand y a pas de terrains, y a pas d’infrastructures, tu sais bien hein… avec tout ce qu’il s’est passé en Bosnie en plus. On a commencé notre championnat, cinq ans, six ans après les autres quoi.

Le principal manque aujourd’hui, il est à quel niveau ?

Les infrastructures dans le football en Bosnie sont très loin de la Croatie ou la Serbie. Il y a beaucoup de retard, surtout en conditions de travail pour les jeunes. La Fédération, elle a du mal à mettre en place tout ça. Et aujourd’hui on a une sélection très bonne parce qu’ils ont des joueurs d’expérience. Pour avoir une bonne sélection A, il faut avant tout des bonnes sélections de jeunes. Ça commence à venir, mais il faut encore du temps.

Les bons derniers résultats de la Bosnie, ça aidera sans doute non ?

Financièrement, ça permettrait d’investir un peu plus. Surtout, j’espère qu’une qualification, une bonne performance, ça peut donner un autre élan, une nouvelle dynamique au niveau des politiques tout court.

Ce projet-là, il peut t’intéresser à terme ?

Ça m’intéresse depuis longtemps. C’est vrai, j’ai refusé trois fois la sélection, mais c’était parce que je ne voulais pas travailler dans des conditions un peu bizarroïdes, avec trois présidents… Mais j’aimerais bien aider beaucoup plus, parce qu’il y a une ressource énorme de jeunes tellement passionnés. Pourquoi pas après…

Il te repousse encore un peu ce job de sélectionneur…

C’est aussi pour ça que j’ai refusé. Aujourd’hui, le terrain c’est ma vie, ma passion, je pense même que je suis plus à l’aise sur les terrains de foot qu’à la maison. Tant qu’il y a cette flamme, cette envie de progresser, être sur le terrain…. Mais pour moi, sélectionneur c’est un job complètement différent : il est sur le terrain un jour de match de compétition, c’est tout.

Safet Susic, en tant que sélectionneur, on reconnaît le joueur qu’il était ou pas ?

Ben s’il coache sa sélection comme quand il était joueur, on va se qualifier nulle part… Il n’y aurait que des numéros 10 et des attaquants. Plus sérieusement, Safet c’est quelqu’un qui aime bien le football organisé, mais surtout une équipe qui essaie de produire du jeu et de causer des problèmes. Après, il est obligé de s’adapter en fonction des qualités de son effectif.

Niveau charisme, Susic, c’est un peu l’anti-Domenech…

Avoir un mec comme lui, avec de l’expérience, une telle carrière, un tel charisme, c’est quelque chose en plus. Et j’espère qu’on va lui laisser de l’espace, de la latitude pour bosser. Safet Susic, vivre et connaître ce mec comme entraîneur, comme joueur, et surtout comme homme c’est un tel bonheur quoi. C’est une personnalité que tu es obligé de considérer parce qu’il est tellement respectueux.

La Bosnie, c’est l’outsider numéro un dans ce groupe, devant la Roumanie ou pas ?

Tu sais, la Roumanie, il y a toujours de bons jeunes, toujours une équipe qui est capable de foutre le bordel quand on ne s’y attend pas. Il faudra donc compter très sérieusement avec eux. Je pense que la France est le favori numéro 1, mais derrière on trouve tout de suite à égalité la Roumanie et la Bosnie.

Plus que jamais, on sent la Bosnie capable de passer ces éliminatoires…

Tu sais, le moment, il est venu. Il y a des cycles dans l’Histoire et quand je vois tout ce qu’il se passe, je me dis que cette fois, c’est pour nous. En tout cas, c’est ce que j’espère. Mais tu sais, moi je suis partagé, j’ai passé plus de temps en France. La Bosnie, je n’y ai pas vécu comme les gens au pays. Je suis en France depuis 1987 mais j’aimerais bien les voir toutes les deux aller loin dans cette compétition.

Propos recueillis par Ronan BOSCHER

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