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Bacca, lauréat de Dieu

Par Robin Delorme, en Espagne
Bacca, lauréat de Dieu

Meilleur artilleur de l'Europa League, Carlos Bacca ne le doit pas à sa hargne, son pied droit ou même son parcours. Non, pour l’attaquant colombien, remplaçant du Tigre Falcao en sélection, tout est une question de religion. Amen.

« Merci, Dieu, pour ce bon match de l’équipe et pour la victoire. Personnellement, pour avoir marqué et apporté à l’équipe. La gloire est pour toi, seigneur. Amen. » Ces mots ne sont pas encore des versets de la Bible. Ni même une bénédiction pontificale. En 140 caractères, Carlos Bacca, attaquant du FC Séville, remercie le petit Jésus de lui avoir permis d’inscrire un doublé face au Rayo Vallecano. Lors de chacune des célébrations de ses 21 buts de la saison, le Colombien pointe les doigts au ciel, récite ses prières et fait son signe de croix. Comme si sa réussite actuelle n’était que le choix du Seigneur. Comme si sa foi était un plus grand atout que son talent. Et pourquoi pas. Après tout, sa carrière atypique et chaotique transpire le conte, de fées ou de Dieu. En bon Sud-Américain, fervent croyant, il pense que « Dieu (lui) a donné les qualités pour jouer au football, et pour cela, chaque fois qu(‘il) marque, (il) lève (ses) doigts au ciel. » La concurrence de Falcao à la pointe de l’attaque de la Colombie est tout autant footballistique que religieuse.

Du poisson au chaud au football au froid

Avant de prêcher la parole divine, Carlos Bacca vendait des poissons et des tickets de bus allant de Barranquilla à Puerto Colombia, son pueblo natal. Sur la côte Atlantique, le football est d’abord une simple passion. Lui, l’enfant d’une famille humble, ne pense pouvoir se payer le luxe de vouer sa vie au ballon rond. À 22 ans, il intègre pourtant le circuit professionnel au Junior de Barranquilla. La raison ? « Ma famille a été fondamentale, elle m’a toujours soutenu. Ma femme également. Elle me payait le transport pour pouvoir m’entraîner avec les Juniors. » Rien à voir avec le Seigneur, donc. Pour ses débuts, l’irrationnel peut par contre servir d’explication. « Le jour où j’ai commencé, je suis entré à 0-0 et il ne restait plus que 20 minutes, raconte-t-il dans les colonnes du Pais. Comesaña (son entraîneur d’alors, ndlr) m’a fait entrer et les tribunes m’ont sifflé parce qu’elles ne comprenaient pas le changement. Personne ne connaissait Bacca. Les deux premiers ballons que j’ai négociés, je les ai mis dedans. Ça a changé ma vie. » Le miracle est en marche.

Pourtant, l’attaquant va connaître son lot de galères. Il gravit les échelons un à un, les divisions l’une après l’autre. Avant de rencontrer « l’aide de Dieu » . « Quand j’ai commencé ma carrière, j’ai eu quelques mésaventures, quelques-unes à cause d’une mauvaise conduite qui aurait pu frustrer ma carrière. J’ai commis des erreurs, je me suis trompé. Dieu m’a montré le chemin, m’a sorti du mal. Cela m’avait tant coûté d’arriver ici que ça aurait été une honte de tout laisser tomber. » Un chemin qui va le mener de l’autre côté de l’Atlantique. À Bruges, certains lui prédisent l’enfer du Nord, lui découvre un bonheur frileux. « Mais regarde comme je suis positif, se réjouit Bacca dans une interview au Pais version colombienne. À peine sorti de l’avion, toujours dans les escaliers, ma seule pensée a été :« Super, un peu de froid, cela faisait longtemps que je ne l’avais pas senti, il ne fait jamais froid à Barranquilla. » Je voulais être positif, j’avais eu envie de venir, parce qu’en réalité, c’était une opportunité extraordinaire que je ne pouvais pas laisser passer. »

« Merci petit Dieu »
Cet appétit de buts se corrèle avec sa foi religieuse grandissante. De Bruges à Séville, c’est à peine s’il n’endosse pas la camisole de prêtre. À chacune de ces sorties médiatiques, il ne cesse de « remercier Dieu » . Un saint patron omnipotent dès sa première banderille andalouse : « J’espère que Dieu m’aide pour que celui-ci soit le premier de beaucoup d’autres buts à Séville. » Des buts, il y en aura – 21 jusqu’ici toutes compétitions confondues, faisant de lui le meilleur artificier de la bande à Gameiro. Des remerciements, également. Autres raisons de cette réussite, Unai Emery : le coach basque, dès son arrivée, a pressé sa pointe de perdre cinq kilos. Aussitôt dit, aussitôt fait : « J’ai compris que pour être un bon footballeur il faut prendre soin de soi toute la semaine et se comporter en bon professionnel. » Désormais, son rêve est « de gagner le Mondial avec la Colombie » . Autant dire qu’entre les sympathisants du Saint Père Radamel, James et Ospina, les Cafeteros remporteront pour sûr le trophée des plus croyants. Ils pourront compter sur le soutien de la señora Bacca : « Merci petit Dieu, ça n’a pas été un, mais deux buts » , avait-elle prêché après ce doublé face au Rayo.

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Par Robin Delorme, en Espagne

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