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Alors, elle démarre comment, cette Indian Super League ?

Par Régis Delanoë
Alors, elle démarre comment, cette Indian Super League ?

Sorte de croisement entre la Major League Soccer et une tournée d'Âge tendre et têtes de bois, la saison inaugurale de l'ISL a débuté il y a quelques jours en Inde. Objectif affiché par ses promoteurs : en coller plein les mirettes aux spectateurs locaux pour enfin les convaincre que le foot, c'est cool.

Nous sommes en 2014 après Jésus-Christ ; toute la planète est fan de football… Toute ? Non ! Car un pays peuplé d’irréductibles fans de cricket résiste encore et toujours. Bienvenue en Inde, état-continent de plus d’1,2 milliard d’habitants. Leur truc, aux Indiens, c’est donc le cricket. Ils sont fous amoureux de ce sport pratiqué par une minorité de pays : en gros, ceux du Commonwealth, actuels ou passés. Le football, sport roi pratiquement partout ailleurs dans le monde, ce n’est pas ancré dans la culture. Ça ne l’a jamais été. Ça ne le sera jamais ? Pas si sûr. S’il est difficile de bousculer les traditions, il n’est pas interdit d’essayer. C’est ainsi qu’est née l’Indian Super League, ISL pour les intimes. En 2012 déjà, un championnat similaire devait être créé, mais les promoteurs avaient finalement décidé d’annuler la chose avant même son commencement, le projet étant jugé pas encore suffisamment abouti.

Mais deux ans plus tard seulement, ils sont parvenus à monter de toutes pièces ce drôle de championnat. L’exotisme est total, avec un fonctionnement inspiré des sports nord-américains (ligue fermée et système dedraft pour constituer les effectifs), un financement hétéroclite (des businessmen classiques, mais aussi des stars de Bollywood, des stars du cricket en quête d’un bel investissement, des partenariats avec des clubs occidentaux…) et de vieilles gloires du foot qui viennent cachetonner quelques semaines sans qu’on sache bien s’ils savent encore jouer en compétition. Il en est ainsi de Robert Pirès, un des huit « marquee players » du championnat, recruté alors qu’il va vers ses 41 ans et que son dernier match officiel remonte à 2011… Tel Cookie Dingler retournant sur scène pour la tournée Stars 80 chanter Femme libérée en playback, l’ancien Gunner rechausse les crampons pour faire semblant que ça l’excite encore. Contre un chèque de près de 600 000 euros, bien sûr.

Du spectacle façon Bollywood

À première vue, cette Indian Super League est donc un ovni débarqué dans le monde très conservateur du football. Comme la NASL dans les années 70 avait tenté d’introduire en force le soccer aux États-Unis en misant tout sur le spectacle et des stars en fin de carrière (Pelé, Beckenbauer, Cruijff, Best…), l’ISL met le paquet sur la forme (le fond est pour l’instant accessoire) : cérémonie d’ouverture façon film de Bollywood pour le match inaugural dimanche, et des noms qui claquent. Robert Pirès donc, mais aussi David Trezeguet, Alessandro Del Piero, Freddy Ljungberg, les Espagnols Luis García et Joan Capdevila, l’ancien international brésilien Elano et même David « Calamity » James forment la bande des huit « marquee players » qui ont été littéralement placés par les dirigeants de la ligue dans les huit franchises. Qu’ils approchent, voire même dépassent, pour certains, la quarantaine n’est pas très grave.

Qu’ils aient quitté le sport de haut niveau depuis quelques mois, voire pour certains quelques années ne l’est pas non plus. L’essentiel est qu’ils fassent « tilt » dans l’esprit des spectateurs indiens pas toujours trop au fait de l’actu foot. Le côté très factice de l’ISL est discutable, certes, il est également très déstabilisant, mais force est de constater que les débuts sont assez encourageants. Dimanche, pour le premier match historique du championnat, plus de 60 000 spectateurs étaient présents au Salt Lake Stadium de Calcutta. Au niveau des audiences télé, les premiers chiffres n’ont pas encore été dévoilés, mais le paquet a été mis, comme jamais auparavant dans le pays : 85 % de la population indienne aurait accès à la diffusion des matchs, annoncent les organisateurs. Pendant les deux mois que dure la saison, chaque match sera retransmis sur un total de huit chaînes de télévision – dont une majorité appartient au groupe STAR TV, propriété de Rupert Murdoch – avec des commentaires en cinq langues différentes : l’anglais et l’hindi, mais aussi le bengali, le kannada et le malayalam, trois des nombreux dialectes régionaux parlés en Inde.

8 équipes, 99 étrangers

Malins, les promoteurs ont aussi déjà pensé à l’exportation et sont parvenus assez facilement à vendre les droits de diffusion un peu partout dans le monde, dont à Eurosport pour la France. L’effet curiosité fonctionne à plein régime puisqu’en plus des huit « marquee players » précédemment cités, pas mal d’autres stars vieillissantes ont postulé la grande draft organisée il y a quelques semaines et ont été retenus par les différentes franchises. Citons notamment ce bon vieux Nicolas Anelka, Mikaël Silvestre ou Bernard Mendy pour les Français les plus connus (ils sont 12 au total), ainsi que Marco Materazzi, Adrian Mutu, Kostas Katsouranis, André Santos (ex-Arsenal), Michael Chopra, l’ancien international allemand Manuel Friedrich… Ils sont 99 joueurs étrangers à avoir été recrutés au total, les effectifs se complétant ensuite avec des joueurs locaux. L’assemblage bizarroïde fonctionne plutôt pas mal pour l’instant, au regard des premiers matchs disputés depuis quelques jours, dont le premier remporté 3-0 par l’Atlétiko de Kolkata face à Mumbai City FC, marqué par de jolis buts. Ça donne en tout cas envie de continuer à suivre de près l’évolution de ce championnat vraiment pas comme les autres.

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